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samedi 27 juin 2015

Emmelene Landon - Le Voyage à Vladivostok

   Encore sous le charme du roman de Maÿlis de Kerangal, Tangente vers l'est, j'ai trouvé amusant de lire un livre sur un thème quasi-similaire, et à l'intrigue voisine, afin de pouvoir comparer les deux romans. C'est pourquoi j'ai emprunté ce Voyage à Vladivostok, dont je n'avais jamais entendu parler.

Titre: Le Voyage à Vladivostok
Auteur: Emmelene Landon
Genre: roman
Date de publication: 2007
Pays: France

Résumé
   Jeannine Aubin, batelière, rencontre un jour dans un port Ivan Kirkov, un Ukrainien marin au long cours basé à Vladivostok. Ils se plaisent, se séparent, se revoient, s'aiment, mais Ivan doit repartir et Jeannine elle-même a embrassé par goût du déplacement la vie de batelière. C'est pourquoi à nouveau chacun d'eux se retrouve seul. Mais la jeune femme se rend compte qu'Ivan lui manque et qu'il faut qu'elle le revoit. Elle décide donc de prendre le Transsibérien pour Vladivostok, ne sachant même pas si elle y retrouvera Ivan.
Mon avis
   A bien des égards, Tangente vers l'Est et Le Voyage à Vladivostok se ressemblent en effet: deux courts romans, relativement faciles à lire, centrés sur des femmes et une intrigue amoureuse. Là où ils diffèrent, c'est que le Voyage à Vladivostok laisse une bien plus large part à cette intrigue sentimentale; l'analyse des sentiments y est donc plus poussée et pourra intéresser les férus de psychologie.
   J'ai découvert avec curiosité le monde des bateliers et des marins, évoqué avec une certaine poésie, d'autant plus que je n'ai vraiment jamais été intéressée par la mer (eh oui, je suis bien une terrienne) et évite donc les livres sur ce sujet. Honnêtement, l'aspect maritime du roman n'est pas assez accentué pour combler les fanatiques du genre, mais suffisamment pour le lecteur lambda. L'univers est donc plutôt agréable.
   Cependant, le gros problème de ce roman est, à mon avis, le style. L'abondance de phrases nominales ou adverbiales (au bas mot 70% du roman) lui confère un aspect haché qui le rend plutôt désagréable à lire, et, j'en conviens, ennuyeux. S'il n'avait pas été aussi court, je l'aurais sûrement abandonné. Les descriptions m'ont semblé assez médiocres et je n'ai pas retrouvé la verve de Maÿlis de Kerangal.
   Du côté de l'intrigue, trop de questions restent en suspens sur certains personnages pour que je sois satisfaite: certains aspects auraient pu être développés plus longuement, comme la raison pour laquelle Ivan est si froid vis-à-vis de son pays: on comprend vaguement que cela a un rapport avec son père mais on n'aura pas plus d'éclaircissements... Mais bon, du coup je me contredis: plus long aurait signifié encore plus ennuyeux donc finalement je reste perplexe...
   Vous comprendrez que l'avantage va donc clairement à Tangente vers l'est, et que je ne vous conseille pas ce Voyage.

Mon verdict
2/5, ennuyeux

dimanche 17 mai 2015

Philippe Beaussant - Héloïse

   Sur les bons conseils de ma sœur, qui m'a prêté ce roman, je me suis plongée dans la lecture d'Héloïse, de Philippe Beaussant.

Titre: Héloïse
Auteur: Philippe Beaussant
Genre: roman d'amour
Date de publication: 1993
Pays: France

Résumé
    A la fin du XVIIIème siècle, la jeune Héloïse passe une enfance idyllique dans le château où son père est régisseur et sa mère femme de chambre. Elle doit son prénom à l'héroïne de Rousseau que révèrent le Comte, la Comtesse et ses parents. Son compagnon de jeux, le fils des châtelains, est lui-même prénommé Jean-Jacques. Les deux enfants sont élevés selon les principes d'éducation de l'Émile: entourés d'affection, jamais réprimandés, ils découvrent la nature, apprennent à lire dans La Nouvelle Héloïse avec les mêmes maîtres, et leurs parents leur apprennent même à faire la charité aux nécessiteux du village. Ce ciel sans nuages s'obscurcit lorsque le jeune Jean-Jacques est envoyé en ville faire des études militaires. Ayant été bercée des romans d'amour de Rousseau, précurseur du romantisme, elle tombe fatalement amoureuse du jeune garçon, et ne cesse de se languir de lui les longues années qu'il passera loin du château. Mais quand il reviendra, la Révolution française aura été amorcée à Versailles et les deux héros verront leur monde s'effondrer.

Mon avis
   Tout d'abord, j'ai trouvé ce roman plutôt facile à lire: il est court, et de style fluide et agréable. La fin, assez abrupte, est remarquable.
   Je devrais parler de l'intrigue, qui n'est pas d'une originalité débordante: la naissance de l'amour et de ses illusions chez une jeune fille, l'idylle contrariée et la tourment de la Révolution française sont des thèmes vus et revus. Mais ce n'est pas l'intrigue en elle-même qui fait l'originalité et l'intérêt du roman, c'est plutôt ce regard critique sur les théories rousseauistes.
   Je dois avouer que je connaissais mal Rousseau: je l'ai peu étudié en cours de Français, et ma connaissance de ses thèses n'étaient pas très poussées. Ce roman m'a apporté sur ce sujet un éclairage nouveau.
   Mais l'intérêt principal du roman consiste en la prise de distance critique de la narratrice, Héloïse vieille femme, par rapport à cette éducation. En effet, l'impression ressentie par le lecteur est que ces deux enfants sont maintenus à l'écart du monde de leur époque, du vrai monde: ils vivent dans un monde idyllique, un "monde de Bisounours" où tout le monde est beau, gentil, généreux et nourrit de bons sentiments. Si bien que lorsqu'ils sont confrontés à la haine et à l'hostilité des habitants du village pendant la Révolution, la désillusion est brutale et cruelle pour eux, et ils sont complètement désarçonnés et ne savent comment réagir.
   De même, leur éducation sentimentale est désastreuse: la façon dont Héloïse tombe amoureuse de Jean-Jacques est assez artificielle finalement: elle l'aime pour imiter les héroïnes dont elle a entendu parler pendant toute son enfance.
   L'éducation des parents est finalement assez paradoxale et incohérente, puisqu'ils ne cessent de prêcher l'égalité et élèvent les deux enfants ensembles, mais refusent fermement de consentir à un mariage qui serait une mésalliance. J'ai trouvé la façon dont ils organisent pour les enfants une sorte de visite d'une famille miséreuse pour les inciter à la charité assez artificielle et cette mise en scène gênante.
   Ce roman est très intéressant pour comprendre le retournement des esprits à l'origine de la Révolution française, initié par les philosophes des Lumières, repris avec enthousiasme par les nobles, et communiqué au peuple des campagnes plus ou moins manipulé par des meneurs. Cette vision des choses m'a intéressée, même si ce n'est peut-être pas l'unique possible. Enfin je ne vais pas trop m'aventurer sur ce terrain-là, je ne maîtrise pas du tout assez l'histoire pour en parler.
   Même si cette période de l'Histoire ne me passionne pas plus que ça, j'ai quand même lu ce roman avec intérêt à cause de ces aspects.

Mon verdict
4/5, intéressant

mardi 3 mars 2015

Longus - Daphnis et Chloé

   Encore un roman que j'ai dû lire pour le lycée...dans le cadre, cette fois, du cours de Grec.

Titre: Daphnis et Chloé
Auteur: Longus
Genre: roman d'amour bucolique
Date de publication: IIème - IIIème siècle ap. J.-C.
Pays: Grèce

Résumé
   Alors qu'ils ne sont encore que nourrissons, Daphnis, puis Chloé, sont trouvés et recueillis par deux couples de bergers de l'île de Lesbos. Ils grandissent l'un près de l'autre; Chloé a en effet la garde d'un troupeau de brebis et Daphnis d'un troupeau de chèvres. Dans ce cadre champêtre, ils connaissent leurs premiers émois amoureux dans l'innocence de leur jeunesse. Mais de nombreuses péripéties attendent les jeunes gens: ils seront confrontés aux guerres, aux pirates, et aux ruses de leurs rivaux amoureux.

Mon avis
   L'intrigue en elle-même n'a, j'ai trouvé, que peu d'intérêt: elle suit tout à fait les codes du genre, tout s'arrange toujours pour les amants d'une façon somme toute assez convenue grâce à l'intervention des dieux. Le roman a donc un aspect assez mièvre.
   Cependant, le narrateur ne se prend pas vraiment au sérieux en ce qui concerne les codes du genre, c'est assez sensible. En effet, le jeune héros n'est pas toujours présenté sous son meilleur jour: il est parfois décrit comme lâche et, enfin c'est mon avis, pas très dégourdi. De plus, le narrateur se permet quelques libertés de ton. Tout ceci contribue à ce que le récit garde une agréable légèreté.
   Enfin, l'atmosphère champêtre et le cadre bucolique sont décrits avec finesse et rendent le roman très agréable à lire.
   Dernière chose, dans l'édition que j'avais en ma possession, un cours récit de Musée intitulé Héro et Léandre, récit d'amour tragique beaucoup plus sombre, m'a énormément plu.
 
Mon verdict
   3,5/5, léger et distrayant
Si vous voulez voir mon billet sur Œdipe-Roi de Sophocle, une autre œuvre de l'Antiquité grecque, c'est ici

lundi 16 février 2015

Alexandre Pouchkine - Eugène Onéguine

   J'avais lu (et adoré) les Récits de Belkine, recueil de nouvelles de Pouchkine. Cela faisait trop longtemps que je n'avais plus lu de romans russes, c'est pourquoi je me suis armée de tout mon courage, et j'ai emprunté Eugène Onéguine et Les Frères Karamazov, de Dostoïevski, pour les vacances.

Titre: Eugène Onéguine
Auteur: Alexandre Pouchkine
Genre: roman d'amour en vers
Date de publication: entre 1825 et 1832
Pays: Russie

Résumé
   Eugène Onéguine est un dandy de la bonne société russe du début du XIXème. Après la mort de ses parents, il se retrouve héritier d'un confortable pécule, et court les salons mondains, enchaînant les conquêtes. Mais la vanité de cette vie superficielle lui apparait bien vite, et il décide de quitter le monde pétersbourgeois pour s'adonner aux plaisirs de la lecture. Cependant, l'ennui, le "mal du siècle", le rattrape vite, et il décide de se terrer dans sa demeure à la campagne. Il y fait connaissance d'une famille de voisins, les Larine, par l'intermédiaire de son ami Lenski, un jeune poète romantique qui est amoureux de la cadette, Olga. Son aînée, Tatiana, jeune fille assez sombre et timide, finit par s'éprendre de son voisin. Mais ce sentiment n'est pas réciproque.

Mon avis
   Il est évident que la forme peu courante d'un tel ouvrage, à mi-chemin entre roman et poésie, est très déroutante. De plus, mon niveau de russe n'est pas encore tel que je puisse apprécier la poésie de Pouchkine dans une version non traduite. Il est donc évident qu'il est difficile d'apprécier la poésie dans ces conditions. D'autre part, le fond même de l'ouvrage oscille sans cesse entre sujets typiques de la poésie, comme la condition du poète, et l'intrigue romanesque en elle-même. C'est pourquoi j'ai trouvé le récit assez décousu et difficile à suivre.
   En ce qui concerne l'intrigue en elle-même, et notamment l'esquisse des personnages, j'ai plutôt apprécié le roman, en grande partie à cause du personnage d'Onéguine, personnage ambigu torturé par l'ennui, et qui, finalement, n'arrive pas à faire grand-chose de sa vie. C'est un personnage tout à fait romantique en ce sens. Malgré tout, la fin assez abrupte m'a plus que surprise défavorablement, bien que je puisse concevoir qu'il s'agisse d'un choix poétique.
   Alors je sais que ce roman est un texte fondateur de la littérature russe, que c'est une œuvre archi-connue et étudiée en Russie, mais je dois avouer que j'ai vraiment eu du mal à l'apprécier, et ce à cause de son essence même: je n'ai pas été convaincue par le mariage du roman et de la poésie.

Mon avis
   2,5/5, décousu


dimanche 23 novembre 2014

Boris Vian - L'Écume des Jours

   Après deux semaines assez denses consacrées à mes devoirs trimestriels, je reviens avec un billet sur ce classique adapté au cinéma il y a peu.

Titre: L'Écume des Jours
Auteur: Boris Vian 
Genre: roman
Date de publication:
Pays: France

Résumé
   Colin est un jeune homme aisé qui vit sans avoir besoin de travailler dans un joli appartement, avec son cuisinier Nicolas, un fin gourmet. Il reçoit régulièrement son ami Chick, passionné pour les oeuvres d'un auteur à la mode, Jean-Sol Partre, dont il achète tous les ouvrages avec une frénésie compulsive. Ce dernier rencontre une jeune fille, Alice, qui avait d'abord plu à Colin, et emménage avec elle. À son tour, Colin rencontre l'amour en la personne de Chloé, jeune fille charmante, avec laquelle il vit un amour passionné et qu'il épouse très rapidement. Mais dès leur voyage de noces, Chloé semble malade, après consultation, Colin apprend qu'elle a un nénuphar qui pousse dans son poumon. Quant à la relation de Chick et Alise, elle ne cesse de se détériorer suite à l'idolâtrie excessive que Chick a pour Partre. Les quatre amis parviendront-ils à surmonter ces épreuves ?

Mon avis
   Tout d'abord, on ne peut parler de ce roman sans parler de son univers si particulier, un univers proche du nôtre mais comportant de nombreux éléments insolites, comme par exemple la cause de la maladie de Chloé. Ce parti-pris de narration est bien évidemment particulièrement original, fantaisiste, poétique et vise à surprendre le lecteur à chaque instant.
   Or, il se trouve, enfin c'est mon avis, que cet univers sert tout à fait la narration. Une histoire d'amour éternelle et tragique, profondément humaine finalement, est traitée de façon inattendue voire surréaliste. Le fond, c'est-à-dire ce thème récurrent de l'amour tragique, est plein de finesse et de charmes dans l'esquisse des personnages et des sentiments.
   L'écriture est bien sûr extrêmement travaillée et recherchée, si bien que chaque bizarrerie ou élément insolite a un sens caché, est une contrepétrie ou un retournement d'une expression toute faite appliquée au sens propre. Concernant ce point, il me semble que ceci pourrait bien agacer ou dérouter certains.
   Pour finir, je n'ai pu m'empêcher de sourire à l'évocation des personnages de Jean-Sol Partre et de Chick, lequel m'a fait penser aux fans actuels !
   En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce roman, même si je conçois qu'il ne plairait sans doute pas à tout le monde.

Pour conclure
   5/5, une tragique histoire d'amour dans un univers surréaliste


lundi 10 novembre 2014

Paul Guth - Jeanne la Mince à Paris

   Paul Guth étant l'un des auteurs favoris de ma mère, il était donc normal qu'elle pe conseille un de ses ouvrages lorsque, éperdue, je me suis jetée à ses pieds en m'écriant: "Je n'ai rien à lire !". Voici donc le compte-rendu de la lecture conseillée par l'auteur de mes jours.

Titre: Jeanne la Mince à Paris
Auteur: Paul Guth
Genre: roman d'apprentissage
Date de publication: 1961
Pays: France


Résumé

   Jeanne est une jeune fille élevée dans le Tarn-et-Garonne par une tante austère mais affectueuse. De sa mère chilienne, elle a hérité des cheveux noirs de jais et une maigreur qui lui a valu le surnom de Jeanne la Mince, ainsi qu'un talent remarquable pour la danse. Lorsque son père, resté au Chili, estime qu'elle est restée assez longtemps en province et qu'il est temps pour elle de monter à Paris, sa tante pousse les hauts cris. Comment, elle laisserait partir Jeanne pour cette ville de perdition ! Las, Jeanne s'établira bien dans le Paris des Années Folles, où son adaptation ne se fera pas en deux temps trois mouvements. Sombrera-t-elle dans le déshonneur et l'extravagance contre lesquels sa tante l'a mise en garde ?

Mon avis
   Tout d'abord, penchons-nous sur la plus grande réussite de ce roman: l'atmosphère plus vraie que nature du Paris des Années Folles, avec ses dancings, ses coupes à la garçonne, ses artistes dadaïstes, ses riches séducteurs sans scrupules, ses pensions d'étudiantes... J'ai vraiment adorée cette atmosphère d'une époque que je connaissais finalement peu et sur laquelle j'avais lu peu de romans.
   En cela, le personnage de Jeanne la Mince, petite provinciale fraîchement arrivée à Paris, avec son caractère bien trempé, mais aussi sa naïveté, et surtout le regard mi-étonné mi-sarcastique qu'elle pose sur les évènements de sa vie, y contribue beaucoup. C'est un personnage que j'ai trouvé très attachant et amusant.
   Quant à la narration, son humour certain n'a cependant pas toujours fonctionné sur moi, mais le roman reste facile à lire et très divertissant.
   J'ai donc bien apprécié ce roman, sans qu'il s'agisse toutefois d'un coup de coeur, mais je lirai volontiers la suite, Jeanne la Mince et l'amour, pour y retrouver la même fraîcheur et le même charme désuet.

Mon verdict
   4/5, amusant


dimanche 28 septembre 2014

Romain Gary - Les Cerfs-Volants

   Aujourd'hui j'aimerais vous présenter un livre que j'ai dû lire au lycée (et que je présenterai comme oeuvre complète au bac de Français...). Vous connaissez peut-être mon amour des lectures imposées... Ça a donné un beau gâchis l'année dernière... Vous pensez donc comme j'étais enthousiaste en ouvrant ce livre...

Titre: Les cerfs-volants
Auteur: Romain Gary (pseudonyme de Roman Kačev)
Genre: roman historique, roman d'amour
Date de parution: 1980
Pays: France

Résumé
L'histoire s'ouvre dans un petit village de Normandie, Cléry, en 1932. Le petit Ludo, orphelin de onze ans, vit chez son oncle Ambroise Fleury, facteur rural surnommé le "facteur timbré" par les habitants de Cléry en raison de sa passion pour la fabrication des cerfs-volants et de son pacifisme. Celui-ci l'élève en entretenant chez son neveu le don naturel des Fleury, la mémoire. Un après-midi, Ludo rencontre une petite fille un peu plus âgée que lui, une aristocrate polonaise au caractère fantasque, Lila Bronicka. Cette simple rencontre sera pour Ludo le début d'une grande passion amoureuse qui durera toute sa vie. Quatre ans plus tard, Ludo retrouve Lila, devenue jeune fille, qui passe ses vacances à Cléry avec son frère Tad, aux opinions marxistes, son ami Bruno, pianiste virtuose et son cousin allemand Hans qui sont tous deux subjugués par la jeune fille. Les cinq jeunes gens passeront des étés heureux à Cléry, entourant Lila dont le passe-temps favori est de rêver d'elle-même, de son avenir. Malgré la différence sociale qui les sépare, Lila tombe à son tour amoureuse de Ludo. Mais la Seconde Guerre Mondiale menace et troublera le bonheur de ces jeunes amants...

Mon avis
    Ce roman m'a beaucoup surpris. En effet, étant donné que j'ai horreur d'être obligée de lire un livre, je m'attendais à détester celui-ci. Pourtant, il n'en a pas été ainsi. Voilà pourquoi.
    D'abord, les personnages du roman sont tous attachants. Les sentiments de Ludo, le narrateur, sont admirablement rendus: sa jalousie vis-à-vis de Hans qui a la noblesse et la distinction qui lui manquent, son amour et sa fidélité pour ce personnage étrange et ambitieux de Lila, qui m'a un peu rappelé Zinaïda dans Premier Amour de Tourgueniev m'ont subjugué. Ambroise Fleury, son patriotisme, sa bonhommie et son originalité m'ont conquise. Le personnage haut en couleur de Marcellin Duprat, chef cuisinier haut en couleur du Clos Joli, le restaurant triplement étoilé de Cléry et haut lieu de la gastronomie française, m'a étonnée, amusée et suscité mon admiration pour l'idée qu'il a de la France.
    Le deuxième point fort de ce roman, c'est son aspect historique. En effet, la Seconde Guerre mondiale est une période de l'Histoire qui m'intéresse, mais sur laquelle tant de romans, bons comme médiocre, ont été écrits, et qui déchaîne encore certaines passions aujourd'hui, si bien que tout cela en fait un sujet difficile à traiter sans tomber dans la banalité ou le manichéisme, à mon avis. Ce roman est merveilleux, parce que ce roman est une ode à l'âme de notre France, représentée par la Résistance active de certains personnages comme par la Résistance culturelle menée par Marcellin Duprat, tout en n'occultant pas certains côtés plus sombres de l'après-Libération, comme l'épuration par exemple. De plus, ce roman n'est pas empreint d'un chauvinisme stupide, c'est une ode à ce qui a fait la grandeur de la France, son histoire, sa culture, sa gastronomie, à travers le thème de la mémoire, thème central du roman. Il m'a rappelé le film de Jean Renoir La Grande Illusion, car on y voit un général prussien amoureux de la France, et de la culture en général, luttant contre le nazisme.
    Le style de Romain Gary est magnifique, sobre mais rayonnant de vie et de beauté. Le livre est globalement facile à lire, il est passionnant et se lit d'une traite.
    J'ai donc absolument adoré ce livre, que je recommande chaudement, d'autant plus que je pense qu'il peut plaire à un très large public.

Mon verdict
    5/5, un merveilleux roman, hymne à la mémoire, à la culture et à la France.



samedi 16 août 2014

Abbé Prévost - Manon Lescaut

   Décidément je tiens mes promesses de poster à une cadence irrégulière pendant l'été... Il est vrai que ma vitesse de lecture dépend beaucoup du livre que je suis en train de lire. J'ai cependant mis à profit ce temps pour regarder des blogs de lecture. Je peux vous en conseiller un, qui offre des avis détaillés et pleins d'humour, la section sur les classiques m'a donné quelques idées de lecture. Je ne peux que vous encourager à y jeter un coup d'oeil:Les lectures de Cécile

Titre: Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut
Auteur: Abbé Prévost
Genre: roman d'amour, roman-mémoires
Date de publication: 1731
Pays: France

Résumé
   Le chevalier des Grieux, jeune homme naïf et inexpérimenté, tombe subitement amoureux d'une charmante jeune fille rencontrée fortuitement. Entrainé par son amour passionné pour elle, il va jusqu'à s'enfuir avec elle à Paris pour la délivrer du couvent dans lequel ses parents l'envoient contre son gré. Hélas, la vie avec sa maîtresse, qui a pour nom Manon Lescaut, deviendra vite épineuse. En effet, la jeune fille, d'un caractère cependant bon et affable, pleine de tendresse pour le chevalier, a un caractère inconstant et volage. De plus, elle ne supporte pas la pauvreté dans laquelle les deux jeunes gens sont obligés de vivre. Des Grieux, pour son amour et malgré ses infidélités, ira jusqu'à perdre tout sens de l'honneur.

Mon avis
   Selon moi, le thème du roman est la puissance dévastatrice de l'amour sur un homme pourtant inexpérimenté. En effet, des Grieux, pour l'amour de Manon, s'abaisse à commettre des actions viles et malhonnêtes, comme la trahison, l'escroquerie ou la triche au jeu, uniquement motivé par la peur de perdre celle qu'il aime. Naïf et aveuglé par sa passion, il commet des actes sans aveu pour l'amour d'une personne qui n'en vaut, à mon avis, pas la peine. Malgré ses grandes protestations de tendresse, Manon rend bien mal sa fidélité au chevalier qui lui a tout sacrifié, famille, fortune et honneur.
   Pourtant Manon ne m'a pas semblé détestable, antipathique, elle est seulement affligé d'une légèreté de caractère qui la rend malheureuse et détruit la vie de son amant.
   Ce roman décrit donc avec finesse l'esclavage de la passion, et esquisse des portraits plutôt justes psychologiquement, à travers le regard rétrospectif et plus mûr du Chevalier plus âgé.
   Cependant, je ne cache pas que j'ai mis quelque temps à terminer la lecture de ce livre. En effet, je n'ai pas accroché avec le style de l'abbé Prévost, qui use et abuse du discours rapporté au style indirect. Cette forme sied au genre des mémoires, mais le récit perd en force et vivacité.

Mon verdict
   3/5 pour ce roman sur l'amour comme motivation


mercredi 2 juillet 2014

François Cheng - L'éternité n'est pas de trop

   Trois semaines que je n'ai rien écrit... Je m'excuse, je m'excuse, cette fois je dépasse les bornes. Il est vrai que j'ai eu un mois de juin très chargé, entre une semaine de stage et un oral de Français à réviser... Je n'ai même pas eu le temps de lire, c'est dire. Je m'excuse, mais je viens vous annoncer que cet été j'aurai du mal à poster un article par semaine, j'aurai donc, je pense un rythme irrégulier, certaines semaines je posterai plus, d'autres moins. Je vous conseille donc de vous inscrire à la newsletter ou de me suivre sur twitter pour être tenus au courant de la parution des articles.
   Mon twitter:https://mobile.twitter.com/agirlfromfrance
   Je vous présente ici un livre que j'ai reçu à la fin de l'année scolaire.

Titre:  L'Eternité n'est pas de trop
Auteur: François Cheng
Genre: roman
Année de parution: 2002
Pays: France - Chine ( Le roman est écrit en français par un auteur d'origine chinoise)

Résumé
   Alors que l'empire des Ming va à vau-l'eau, Dao-Sheng, Chinois d'une cinquantaine d'années, entreprend un voyage qui le mènera dans un village qu'il a connu pendant sa jeunesse. Sans être moine taoïste, Dao-Sheng a tout de même bénéficié de leurs savoirs et pratique la médecine et la divination. Mais ce n'est pas une simple nostalgie qui l'attire dans cette ville: alors qu'il y était jeune musicien, il y avait croisé, lors d'une fête, le regard d'une jeune fille, Lao-Ying, à laquelle il n'a cessé de penser. Il s'était alors fait battre par un hobereau de l'endroit qui avait pris ombrage de ses trop répétés coups-d'oeil du côté des femmes, et l'avait envoyé au bagne. Après son installation au monastère de l'endroit, il entreprend de se renseigner sur elle. Elle est bien ce qu'il avait entrevu dans son regard: c'est une femme bonne, pieuse et charitable, douée d'une grande sensibilité. Malheureusement, elle a été justement mariée au jeune homme qui avait été cause de tous les malheurs de Dao-Sheng; vieillissant et paralysé, c'est un homme aigri, qui délaisse Lao-Ying, a pris des concubines, a commis nombre de méfaits. Ébranlée par deux fausses couches, Lao-Ying mène une vie triste de recluse. Dao-Sheng décide de se faire passe pour un mendiant pour avoir l'occasion de la voir chaque jour lors de sa distribution quotidienne de nourriture. Son amour pour elle est encore revitalisé quand il la soigne et la guérit après une maladie, qui lui permettra de se rapprocher d'elle...

Mon avis
   Le roman a été partout salué comme un Tristan et Iseut à la chinoise. Il est en effet empreint du même tragique que l'oeuvre médiévale; l'amour de Dao-Sheng et Lan-Ying est un fruit de la fatalité, comme la séparation infranchissable que le destin a placé entre les deux amants. Le schéma narratif est aussi, à peu de chose près, le même.
   Mais ce qui m'a beaucoup plu dans ce roman, c'est l'atmosphère si particulière que le narrateur réussit à créer. A l'image des personnages, elle est toute de poésie, de douceur, de suggestion, et met en place un cadre presque irréel. Les personnages sont tous deux dans l'attente, la patience, la soumission au destin. Dao-Sheng, à la fin du roman, parvient à aimer Lan-Ying d'un amour tel qu'il parvient à surmonter l'absence de l'aimée en ayant atteint avec Lan-Ying une communion parfaite entre leurs deux âmes si bien qu'il n'ont plus besoin de se voir pour s'aimer et être heureux. De là, d'ailleurs, le titre du roman.
   Ce qui peut paraître mièvre ou plat dans ma bouche ne l'est absolument pas dans le livre, d'une finesse exceptionnelle. J'ai pour cela beaucoup apprécié ce livre, par ailleurs très original malgré l'intemporalité du sujet.
   Quant au style de la narration, il est, à mon sens, plein de charme, de pudeur et très agréable à lire par sa beauté visuelle.

Mon verdict
   5/5; charmant