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lundi 23 février 2015

Daniel Defoe - Robinson Crusoë

   Comme vous le savez peut-être, j'ai dû lire, œuvre que je présenterai au bac de Français, Vendredi ou les limbes du Pacifique, de Michel Tournier, une réécriture de Robinson Crusoë, de Daniel Defoe. J'avais déjà lu et relu de nombreuses fois dans mon jeune temps ce roman, mais dans l'édition abrégée de la Bibliothèque Verte. Comme nous devions le lire pour la rentrée des vacances de février, c'était pour moi l'occasion rêvée de me replonger dans un roman d'aventures qui m'avait passionnée jadis...

Titre: Robinson Crusoë
Auteur: Daniel Defoe
Genre: roman d'aventures
Date de publication: 1719
Pays: Royaume-Uni

Résumé
   Robinson Crusoë, jeune homme possédé par le démon de l'aventure et l'envie de courir le monde, s'embarque un jour, au mépris des recommandations paternelles, sur un navire. Hélas, le navire est capturé par des Maures chez qui Robinson devient esclave. Cependant, il parvient un jour à tromper leur surveillance et à s'échapper sur un petit bateau de pêche. Il est alors recueilli par un capitaine portugais et aborde au Brésil où il s'établit comme planteur. Quelques années plus tard, alors que son exploitation prospère, il entreprend un voyage d'affaire, et c'est alors que son bateau fait naufrage et qu'il s'installe, seul rescapé, sur une île déserte. 

Mon avis
   Ce qui m'avait énormément plu quand, petite, j'avais lu et relu Robinson Crusoë, c'était l'interminable description de ses installations dans l'île, que j'essayais vainement de reproduire sous forme de cabanes plus ou moins branlantes. Il est vrai que l'ingéniosité que déploie Robinson est véritablement fascinante, et que la façon dont il parvient à vivre tout à fait convenablement et heureusement alors qu'il est dénué de tout est, je trouve, vraiment inspirante, c'est une leçon d'optimisme et de persévérance.
   J'ai été aussi très surprise de constater que l'édition abrégée que je connaissais avait été amputée de pas moins de la moitié du roman, portant principalement sur les aventures de Robinson en tant que marchand après son départ de l'île, et le devenir de la colonie qu'il a laissée sur l'île elle-même. Si j'ai été libérée de l'impression d'inachevé que je ressentais à chaque lecture du roman abrégé, j'ai par contre trouvé certaines péripéties et aventures d'un rocambolesque qui devenait parfois, je trouve, assez répétitif et ennuyeux, d'autant plus que le roman est vraiment très long.
   J'ai également mieux réalisé la portée religieuse du roman, avec les méditations de Robinson sur Dieu et l'évangélisation, qui reflètent bien la pensée de l'époque mais sont cependant vraiment intéressantes.
   Le personnage de Robinson m'a paru assez sympathique, puisqu'il s'agit d'un personnage tout de mesure, de prudence, de raison, pacifique et relativement tolérant, dont les relations avec Vendredi sont touchantes. En somme, c'est un vrai "honnête homme" du XVIIème siècle.
   J'ai trouvé qu'il émanait de ce roman un certain optimisme, qui en rend la lecture vraiment agréable, ce que je n'avais pas ressenti dans le cas du roman de Michel Tournier, où le personnage de Robinson est beaucoup plus sombre, moins mesuré, mais aussi plus complexe et dont l'évolution se ressent tout au long du roman.
   Quant au style, je répète que le XVIIème siècle n'est pas vraiment mon siècle favori. En effet, je trouve que l'écriture des auteurs de romans du XVIIème est souvent assez lourde et que leurs tics d'écriture sont agaçants. Je ne ressens pas du tout la même chose en ce qui concerne les auteurs du XVIème (merveilleux Montaigne), du XIXème (romantiques et réalistes) et du XXème. En tout cas, le style de Daniel Defoe ne m'a certes pas emballée, mais ne m'a pas énervée non plus. Considérons donc que je l'ai trouvé correct, d'autant plus que certains traits d'humour tout britanniques m'ont bien fait sourire.

Mon verdict
4/5, un roman positif

samedi 17 janvier 2015

Michel Tournier - Vendredi ou les limbes du Pacifique

   Encore un roman que je devais lire pour le lycée et que nous allons étudier en œuvre intégrale pour le bac. J'ai déjà parlé ici d'un livre que j'ai dû lire pour le lycée. Il s'agissait des Cerfs-Volants, de Romain Gary, une œuvre que j'avais adorée. J'attendais donc beaucoup de celui-ci qui, d'après ce que j'ai cru comprendre, est un classique du bac.

Titre: Vendredi ou les limbes du Pacifique
Auteur: Michel Tournier
Genre: conte philosophique, réécriture
Date de publication: 1969
Pays: France

Résumé
   Robinson Crusoé, jeune Anglais d'une vingtaine d'années, est le seul rescapé du naufrage du navire La Virginie. Il se retrouve totalement seul, sur une île inhabitée au large du Chili, loin de la côte ou même des îles habitées. Il met alors tous ses efforts dans la construction d'un bâteau, qu'il nomme l'Évasion, afin d'échapper au terrible destin qui l'attend. Mais il a négligé un paramètre de taille lors de sa construction: le poids. Le bâteau est trop lourd pour que Robinson puisse l'amener à la mer. Désespéré, le naufragé s'abandonne alors à la souille: il reste prostré, le corps plongé dans un marécage boueux qui, par une étrange association d'idées, lui rappelle son enfance. Il finira par en sortir pour décider de se reprendre en main et d'organiser sa vie sur l'île, qu'il nomme Speranza, et avec laquelle il entretiendra des relations pour le moins intimes, passant par plusieurs phases successives.

Mon avis
   Enfant, j'avais adoré le Robinson Crusoé de Daniel Defoe. Le moins que je puisse dire au sujet de cette version, c'est qu'elle en diffère totalement.
   En effet, si la version originale était plus un roman d'aventures, celle-ci est un conte philosophique à part entière, abordant les thèmes de la solitude, de la proximité avec la Nature, de la sexualité, et même du racisme. Ceci confère à cet ouvrage un certain intérêt, mais je n'ai franchement pas apprécié. En effet, la philosophie de ce livre penche, selon moi, vers l'ésotérisme, ce qui m'a fait trouver ce conte assez obscur. J'avoue que je n'ai pas tout compris (et c'est une litote...). Le passage de Robinson passant par des phases psychologiques successives m'a cependant intéressée, tout comme les derniers rebondissements de l'intrigue que j'ai trouvés tout à fait porteurs de sens. Ceci dit, les passages d'une phase psychologique à l'autre m'ont paru un peu brutaux. J'ai également du mal avec le mythe du bon sauvage, qui a une place importante, surtout vers la fin du livre: en effet, ne rien faire, ne pas se projeter dans l'avenir, et surtout vivre au gré de ses envies du moment les plus fantasques, n'est-ce pas renoncer à sa qualité d'homme en abdiquant toute volonté et en ne se laissant plus guider que par ses instincts ? De plus, je pense que l'homme est fait pour vivre en société, pour entretenir des relations avec les autres, communiquer avec eux sur tous les sujets possibles. Je n'étais donc pas vraiment d'accord avec la thèse défendue par ce livre; après, cela ne m'a pas empêché de trouver certaines idées intéressantes.
   Une deuxième chose m'a gêné dans ce livre, et je le dis franchement au risque de paraître prude ou vieux-jeu: c'est le rapport vraiment...particulier que Robinson a à la sexalité, rapport présenté comme idéal dans le conte. D'autant plus que le sens à donner à tout cela est plus qu'obscur. Certains détails honnêtement peu ragoûtants et l'emploi de mots qui ne devraient jamais figurer dans la littérature ne m'ont pas plu.
   Ici une petite mise au point s'impose. À ce stade, vous devez me trouver horriblement prude et étroite d'esprit. Ce n'est pas que je n'apprécie pas que la littérature aborde le sujet de la sexualité: si tel était le cas, je n'aurais plus grand-chose à lire... Par exemple, des auteurs comme Zola, qui aborde tout de même ce thème en long, en large et en travers dans la plupart de ses romans (je pense, entre autres, à Nana ou à La Terre), et qui, par ailleurs est mon auteur préféré, ou Maupassant, volontiers grivois, ont l'art extraordinaire d'aborder de tels sujets d'une façon toujours fine, sans employer de mots crus ou vulgaires, et avec le génie qui leur est propre.
   En ce qui concerne la simple forme, je n'ai pas apprécié non plus: j'ai trouvé le style presque pédant tellement il est recherché et alambiqué. Les phrases regorgent d'adjectifs et d'adverbes, chacun de plus de quatre syllabes. D'une façon général, j'ai trouvé que cette abondance de détails, cette richesse de déterminants, nuisait au pouvoir de suggestion du livre. Mon imagination a été peu sollicité et je me suis franchement ennuyé, d'autant plus que j'ai peiné à trouver un sens à tout cela. Malgré tout, j'ai apprécié le système d'énonciation et de point de vue qui oscille entre le point de vue du narrateur omniscient et celui de Robinson.
   Tout compte fait, j'appréhende pas mal le fait de devoir travailler pendant un mois là-dessus...

Mon verdict
1/5, précieux et obscur