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mercredi 7 janvier 2015

Albert Camus - La Peste

   Cela doit bien faire un mois que je n'ai rien posté... Noël, le jour de l'An, la révision d'un oral blanc de Français et la préparation de mon TPE y sont pour quelque chose. Enfin, je m'excuse et ose espérer que cela ne se reproduira pas trop souvent. Je vous reviens donc avec l'unique malheureux ouvrage que j'ai eu le temps de lire en trois semaines, La Peste de Camus. J'avais lu (et aimé) L'Étranger, c'eût été pécher que de ne pas me plonger dans La Peste.

Titre: La Peste
Auteur: Albert Camus
Genre: roman
Date de publication: 1947
Pays: France

Résumé
   Dans la ville algérienne d'Oran, la vie suit son paisible cours, et pourquoi ne le suivrait-elle pas ? Un habitant commence alors à rédiger des carnets, qu'ils veut objectifs, relatant la vie de la cité. Mais cette paix est bouleversée lorsque se produit une invasion de rats, qui sortent mourir à l'air libre, suivie de quelques morts suspectes. Pour le docteur Bernard Rieux, qui s'est occupé d'un des malades, ce ne peut être que la peste, que l'on croyait éradiquée. Devant le nombre croissant de morts, les autorités décident de mettre la ville en quarantaine. Le docteur Rieux, homme profondément dhumaniste, fournit tous ses efforts pour tenter d'enrayer l'épidémie. Tout comme lui, Tarrou, personnage quelque peu énigmatique, s'engage courageusement au service de la cité. Oran sera alors le théâtre d'un drame à la fois collectif et personnel, mêlant les destins de nombreux personnages.

Mon avis
   La première chose qui m'a frappée à la lecture de ce livre, c'est l'admirable évocation de la ville. Il m'est presque arrivé de considérer la ville comme un personnage. En effet, l'atmosphère de cette ville algérienne des années 40 est très particulière. De plus, et c'est une des raisons principales pour lesquelles j'ai aimé ce roman, la conscience collective, l'opinion publique en temps de fléau, et même plus largement, sont particulièrement bien étudiées dans ce roman, très intéressant en terme de psychologie collective.
   Un deuxième aspect peut toucher le lecteur: c'est l'allégorie du nazisme (et, au delà, de n'importe quelle idéologie dangereuse) qui apparaît dans ce roman. En effet, des personnages comme le docteur ou Tarrou, profondément humanistes, remplis de foi en l'homme, en la vie, en ce qui est juste et bon, sans être pour autant outrageusement optimistes, modestes, représentent évidemment des résistants, tout comme Cottard, qui s'enrichit grâce à l'épidémie, les profiteurs de guerre. Cet aspect du roman est également passionnant.
   J'ai particulièrement apprécié un personnage, Grand, homme sensible, qui rencontre des difficultés à s'exprimer: il projette d'écrire un roman, mais ne parvient pas à dépasser la première phrase, obnubilé qu'il est par la recherche de la beauté, de la vérité littéraire et de la perfection. Ce personnage m'a paru très sympathique et sa quête admirable et fascinante à la fois.
   Concernant l'écriture, je crois que je commence à m'habituer au style particulier de Camus. Cette objectivité, qui se manifeste, entre autre, par des phrases concises, non dénuée toutefois d'interventions du narrateur (peu courantes, il est vrai) m'a bien plu.
  Toutefois, j'avoue n'avoir pas été particulièrement tenue en haleine par ce roman même si je l'ai bien apprécié. J'ai ressenti une sorte d'absence de héros à proprement parler (même si le docteur est une figure importante), peut-être due à cette volonté d'objectivité qui frôle le point de vue externe, et je pense que cela m'a déroutée.

Mon verdict
   4/5, très intéressant en ce qui concerne la psychologie collective


samedi 7 juin 2014

Albert Camus - L'Etranger

  Un article sur un grand classique de la littérature française du XXème siècle.

Titre: L'Etranger
Auteur: Albert Camus
Genre: roman
Année de publication: 1942
Pays: France

Résumé
   Dans l'Algérie française des années 40, un homme, Meursault, modeste employé, vient de perdre sa mère. Ce deuil ne semble pas l'affliger plus que ça puisque, le lendemain même, il prend pour maîtresse une jolie jeune femme, Marie. Lors d'un séjour chez un ami, Raymond, Meursault se trouve amené à tuer un Arabe, ennemi de Raymond, alors qu'il n'est pas en pleine possession de ses moyens. Il est alors arrêté, mis en prison, et a la sensation que sa vie lui échappe, sans paraître plus s'en préoccuper.

Mon avis
   Ce livre m'a beaucoup surprise, principalement à cause du personnage étrange et indéchiffrable de Meursault. L'insensibilité, le fatalisme de ce personnage somme toute ordinaire, ni bon ni mauvais, mais n'éprouvant presque aucun sentiment, m'ont frappée. Le personnage, qui est également narrateur, est accablé par le poids du destin, de la fatalité, de l'absurdité de la vie. Son absence totale d'espérance, qui ne va même pas jusqu'au désespoir profond, mais qui est mêlée d'une résignation indifférente, m'ont terrifiée. Meursault est un incompris (d'où le titre, L'Etranger); 
; les autres personnages veulent absolument faire de lui un monstre.
   Le thème principal du roman est donc le destin: pour un moment d'égarement, pour quelques gestes insignifiants comme avoir pris du café au lait devant le corps de sa mère morte alors qu'il la veillait, détail qui aura beaucoup de poids le jour de son procès, la vie de Meursault lui échappe, il est condamné. Meursault n'a pas eu de chance, quelques coïncidences fatales l'ont mené vers la mort. On pourrait rapprocher cette oeuvre de la nouvelle La Parure, de Maupassant, où l'on perçoit de la même façon la toute-puissance du destin.
   Quant au style, il est, je l'avoue, un peu déroutant, surtout par le recours quasi-systématique au discours indirect ou indirect libre, qui sert pourtant de façon admirable cette distanciation du personnage par rapport aux évènements qu'il vit.
 
Mon verdict
4/5; un admirable roman tragique

   Je ne résiste pas au plaisir de partager quelques citations, très connues d'ailleurs, mais tout à fait représentatives du roman:
"Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas." (Incipit du roman)
"Je n'avais pas fait telle chose alors que j'avais fait telle autre. Et après ? [...] Rien, rien n'avait d'importance et je savais bien pourquoi. Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffle obscur remontait vers moi à travers des années qui n'étaient pas encore venues et ce souffle égalisait alors dans son passage tout ce qu'on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais."