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samedi 11 juillet 2015

Simon Montefiore - Sashenka

   Peut-être connaissez-vous ma passion pour la Russie...c'est pour elle que je me suis plongée dans cet énorme pavé de 600 pages !

Titre: Sashenka
Auteur: Simon Montefiore
Genre: roman historique
Date de publication: 2010
Pays: Royaume-Uni

Résumé
   Sashenka a dix-sept ans dans le Saint-Pétersbourg de Nicolas II et Raspoutine, en 1917. Fille d'un industriel juif devenu richissime, Samuil Zeitlin, et d'Ariadna, une mondaine qui ne pense que bals et vénère le starets Raspoutine, la jeune fille méprise la vie et le monde de ses parents et s'enflamme pour le bolchevisme et la cause ouvrière. Fervente militante, elle est emprisonnée par la police secrète du Tsar avant d'être relâchée grâce à l'influence de son père. Quelques mois plus tard, elle assiste à la Révolution d'Octobre et devient même une assistante de Lénine. On la retrouve en 1936. Epouse modèle d'un dignitaire du Parti, elle compromet la vie des siens en connaissant une passion torride pour un écrivain aux idées peu orthodoxes. Juste après la chute de l'URSS, une jeune historienne se plonge dans les archives du KGB et tente de découvrir son destin...

Mon avis
   A tous les points de vue, ce roman m'a semblé relativement banal. En effet, le personnage de la jeune fille riche qui abhorre son milieu et embrasse la cause des pauvres est, à mon sens, déjà assez cliché. On n'apprend pas grand-chose sur la révolution russe avec ce roman, qui, j'ai trouvé, n'a pas suffisamment évoqué la révolution de février 1917. Sur le sujet, le tome 3 de l'Histoire des Romanov de Michel de Saint-Pierre m'avait beaucoup plus intéressée, bien qu'il ne s'agisse pas d'un roman.
   Quant à la période stalinienne, le passage sur le sujet m'a semblé légèrement plus intéressant, même si toutes ces scènes à la Loubianka ont clairement un goût de déjà-vu. Le mécanisme de la passion amoureuse est assez faiblement évoqué; Sasheka passe sans transition d'épouse modèle à maîtresse passionnée, ce qui est peu crédible. La transcription de certains de ses dialogues avec son amant est assez ridicule et n'a rien à envier à des chefs-d’œuvre comme 50 Nuances de Grey... La dernière partie du roman est assez ennuyeuse et les obstacles que doit surmonter la jeune historienne pour accéder à la vérité m'ont paru artificiels.
   Sans être mauvais, le style n'est pas inoubliable; et je dois avouer que ce roman ne m'a pas passionnée ni intéressée, exception faite, peut-être, du personnage du capitaine Sagan de la police secrète du tsar, personnage ambigu qui aurait mérité une autre fin. L'évocation de l'amour maternel de Sashenka m'a aussi touché et m'a un peu rappelé Anna Karénine.
   En définitive, ce roman est malgré tout assez banal et, je trouve, ne mérite pas le temps passé à lire ses 600 pages.

Mon verdict
1,5/5, banal


samedi 27 juin 2015

Emmelene Landon - Le Voyage à Vladivostok

   Encore sous le charme du roman de Maÿlis de Kerangal, Tangente vers l'est, j'ai trouvé amusant de lire un livre sur un thème quasi-similaire, et à l'intrigue voisine, afin de pouvoir comparer les deux romans. C'est pourquoi j'ai emprunté ce Voyage à Vladivostok, dont je n'avais jamais entendu parler.

Titre: Le Voyage à Vladivostok
Auteur: Emmelene Landon
Genre: roman
Date de publication: 2007
Pays: France

Résumé
   Jeannine Aubin, batelière, rencontre un jour dans un port Ivan Kirkov, un Ukrainien marin au long cours basé à Vladivostok. Ils se plaisent, se séparent, se revoient, s'aiment, mais Ivan doit repartir et Jeannine elle-même a embrassé par goût du déplacement la vie de batelière. C'est pourquoi à nouveau chacun d'eux se retrouve seul. Mais la jeune femme se rend compte qu'Ivan lui manque et qu'il faut qu'elle le revoit. Elle décide donc de prendre le Transsibérien pour Vladivostok, ne sachant même pas si elle y retrouvera Ivan.
Mon avis
   A bien des égards, Tangente vers l'Est et Le Voyage à Vladivostok se ressemblent en effet: deux courts romans, relativement faciles à lire, centrés sur des femmes et une intrigue amoureuse. Là où ils diffèrent, c'est que le Voyage à Vladivostok laisse une bien plus large part à cette intrigue sentimentale; l'analyse des sentiments y est donc plus poussée et pourra intéresser les férus de psychologie.
   J'ai découvert avec curiosité le monde des bateliers et des marins, évoqué avec une certaine poésie, d'autant plus que je n'ai vraiment jamais été intéressée par la mer (eh oui, je suis bien une terrienne) et évite donc les livres sur ce sujet. Honnêtement, l'aspect maritime du roman n'est pas assez accentué pour combler les fanatiques du genre, mais suffisamment pour le lecteur lambda. L'univers est donc plutôt agréable.
   Cependant, le gros problème de ce roman est, à mon avis, le style. L'abondance de phrases nominales ou adverbiales (au bas mot 70% du roman) lui confère un aspect haché qui le rend plutôt désagréable à lire, et, j'en conviens, ennuyeux. S'il n'avait pas été aussi court, je l'aurais sûrement abandonné. Les descriptions m'ont semblé assez médiocres et je n'ai pas retrouvé la verve de Maÿlis de Kerangal.
   Du côté de l'intrigue, trop de questions restent en suspens sur certains personnages pour que je sois satisfaite: certains aspects auraient pu être développés plus longuement, comme la raison pour laquelle Ivan est si froid vis-à-vis de son pays: on comprend vaguement que cela a un rapport avec son père mais on n'aura pas plus d'éclaircissements... Mais bon, du coup je me contredis: plus long aurait signifié encore plus ennuyeux donc finalement je reste perplexe...
   Vous comprendrez que l'avantage va donc clairement à Tangente vers l'est, et que je ne vous conseille pas ce Voyage.

Mon verdict
2/5, ennuyeux

samedi 20 juin 2015

Maylis de Kerangal - Tangente vers l'est

   Encore Maylis de Kerangal... Comme j'avais adoré Corniche Kennedy, je me suis jetée sur un autre de ses romans, dont le thème, la Russie, avait tout pour m'attirer !

Titre: Tangente vers l'est
Auteur: Maylis de Kerangal
Genre: roman
Date de publication: 2012
Pays: France

Résumé
    Aliocha, un jeune conscrit russe d'un naturel assez timide, se trouve à bord du Transsibérien avec son contingent , une troupe de soldats frustres et brutaux qui n'ont pas tardé à le prendre pour tête de Turc. Rempli d’appréhension à l'idée du sort hasardeux qui l'attend à la caserne, il n'a qu'une idée en tête: déserter. Une nuit, il rencontre une Française, Hélène, qui vient de quitter son amant russe. Malgré la barrière de la langue, ils sympathisent et Aliocha finit par la supplier de le laisser se cacher dans son compartiment jusqu'à ce qu'il puisse quitter le train à un moment opportun. Contre toute attente, la jeune femme accepte et c'est une étrange cohabitation qui commence.

Mon avis
  Une fois de plus, je n'ai pas été déçue. J'ai dévoré d'une traite ce roman assez court qui se lit très facilement. Les personnages sont esquissés tout à fait justement et je m'y suis attachée rapidement, même si somme toute le lecteur en sait peu sur eux.
   J'ai trouvé également très intéressant d'avoir un aperçu de la Russie d'aujourd'hui, puisque c'est vrai qu'on connait mieux en général la Russie du XIXème ou de l'ère soviétique. J'ignorais même, je l'avoue, que le service militaire y existait encore, et pour moi qui ne l'ai pas connu, cet aperçu n'était pas dénué d'intérêt. Évidemment, dans un roman aussi court, on n'aura pas une vision globale, mais on se rendra tout de même compte de certains problèmes qui gangrènent ce pays aujourd'hui (je pense notamment à l'alcool ou à la pauvreté). J'ai donc apprécié cet aspect naturaliste.
   Il faut également ajouter que Maylis de Kerangal a un véritable don pour créer des atmosphères, et c'est, je pense, ce qui contribue à ce que je "rentre" aussi vite dans ses romans. L'évocation du lac Baïkal était ainsi particulièrement remarquable.
   Quant au style, je l'aime énormément, je dois l'avouer. L'écriture est suffisamment originale pour retenir l'intérêt et la curiosité du lecteur et suffisamment classique pour plaire au plus grand nombre. J'ai aussi souri à certaines pointes d'humour à propos du personnage d'Hélène, qui "a de la Russie une vision tragique et lacunaire, montage confus où s'enchaînent la chute fatale d'un landau dans un escalier monumental d'Odessa, le tison brûlant sur les yeux de Michel Strogoff, la gymnaste Elena Moukhina qui voltige aux barres asymétriques, le visage de Lénine, fiévreux, haranguant la foule, le drapeau de l'Union Soviétique au sommet du Reichstag, les photos trafiquées, les sourcils de Brejnev et la barbe de Soljenitsyne, La Mouette à l'Odéon un soir de printemps, les milliers de prisonniers qui creusent un canal entre la Mer Baltique et la Mer Blanche, Noureïev qui bondit par-dessus la barrière dans un aéroport, un défilé de chars sur la place Rouge [...]"

   J'ai donc, encore une fois, adoré ce roman, et commence à apprécier, finalement, ces fins abruptes qui laissent tout le loisir d'imaginer ce qui arrive ensuite aux personnages.


Mon verdict
        5/5, un grand roman



    Sinon ça y est j'ai passé le bac de Français ! L'objet d'étude à l'honneur cette année, le théâtre, n'était pas vraiment celui que j'espérais et je connaissais mal les pièces étudiées (Phèdre de Racine, Le Roi se meurt de Ionesco et Le Tigre bleu de l'Euphrate de Laurent Gaudé). J'ai joué la carte de la sécurité en choisissant le commentaire de l'extrait du Tigre bleu de l'Euphrate. Honnêtement je ne pense pas avoir fait quelque chose de mirobolant, mais je ne m'en suis finalement pas si mal tirée, je pense.
   Et j'ai profité de ma semaine de révision pour me venger de tout ce temps où j'ai lu au compte-goutte: j'ai bien dû lire 2 ou 3 livres par jour (bon, en comptant les Profil Bac pour l'oral). J'ai été très ambitieuse dans mes choix à la bibliothèque et vous prévois pour d'ici quelque temps plusieurs articles !

vendredi 17 octobre 2014

Slavomir Rawicz - A marche forcée

      Encore une fois je commence un billet en m'excusant de mon retard... c'est fâcheux. Je vous épargnerais les détails de mes empêchements dûs à ma vie passionnante, et vais "au fait", comme dirait le juge Perrin Dandin dans Les Plaideurs. 


Titre: A marche forcée

Auteur: Slavomir Rawicz
Genre: autobiographie/roman autobiographique (il existe une controverse à ce sujet)
Date de publication: 1956
Nationalité de l'auteur: polonaise
Langue de l'écriture: anglais

Résumé
   Après avoir été arrêté par les Soviétiques au moment du partage de la Pologne entre l'Allemagne et l'URSS en 1939, Slavomir Rawicz est condamné par un tribunal de la Loubianka à 25 ans de travaux forcés uniquement parce qu'il est officier polonais. Au terme d'un séjour atroce dans les pires geôles russes, le jeune homme est envoyé au camp 303, en pleine Sibérie. Cependant, malgré les conditions de vie très difficiles, Slavomir veut survivre dans cet enfer. Ayant pris la décision de s'évader, il prend ses dispositions, rassemble six camarades autour de lui et les voilà partis dans l'immensité glacée de la Sibérie. De la Lena au lac Baïkal, en passant par le désert de Gobi et l'Himalaya, les sept amis devront faire face à la faim, la soif, la fatigue, la maladie, le froid et la mort...

Mon avis
   Tout d'abord, j'ai trouvé ce livre passionant. En effet, il se lit comme un roman d'aventures, à la seule différence que ces aventures ont été vécues. A marche forcée tient réellement le lecteur en haleine, fasciné par l'épopée de ces hommes à travers l'Asie, les obstacles qu'ils parviennent à surmonter, leurs souffrances quotidiennes, les rencontres qu'ils font, leur soif de liberté, sans compter l'éclairage qu'il apporte sur le goulag.
   Cependant, une fois noté cet aspect, je constate que cet ouvrage m'a tout de même laissée sur ma faim. En effet, en plus de l'aventure physique, c'est une narration de l'aventure humaine que j'attendais, celle de l'expérience commune vécue par ces hommes, leur amitié, leurs espérances, leurs moments de découragements, leurs souvenirs, ne serait-ce qu'en ce qui concerne le narrateur. Malheureusement, et c'est dommage, l'introspection est peu ou pas poussée dans ce livre, ce qui, encore une fois, m'a beaucoup déçue, puisque ce manque cantonne cette épopée à une suite d'évènements et d'épreuves, certes peu communs, certes intéressants, mais survenant à des personnages sans intériorité et auxquels on peine à s'attacher. Fait significatif, j'ai eu du mal jusqu'à la fin du récit à identifier les personnages, tant leurs traits de caractère étaient peu marqués.
    Secundo, -mais il s'agit plus d'une simple opinion personnelle- l'emploi du passé simple tout au long du récit à la première personne du pluriel est un choix de traduction à mon sens peu judicieux car pas très esthétique ni harmonieux.
   Pour faire court, je n'ai pas été spécialement emballée par ce livre, malgré sa thématique prometteuse.

Mon verdict
   2,5/5; une aventure physique plus qu'humaine




jeudi 31 juillet 2014

In English - Anna Karenina (movie) - Bernard Rose

   Anna Karenina by Leo Tolstoï is one of my favorite books ever. That is why I wanted to watch one of the movies. I saw the 1997 movie starring Sophie Marceau as Anna Karenina. Please forgive my mistakes...

Title: Anna Karenina
Director: Bernard Rose
Starring: Sophie Marceau as Anna, Sean Bean as Vronsky, Alfred Molina as Levin, Mia Kirshner as Kitty Shcherbatsky, James Fox as Karenin
Year: 1997
Country: Great Britain

Plot
   Konstantin Levin is a Russian aristocrat who lives in the country. He is in love with Princess Kitty Shcherbatsky, and proposes to her, but she refuses, because she loves count Alexeï Vronsky, a brilliant officer. But Vronsky meets Anna Karenina, a beautiful young married woman who has already a son, Gricha. They love each other passionately. First, Anna tries to reject Vronsky's advances,  but he follows her to Petersburg. Anna's husband is too old and conformist to understand her, that is why she becomes Vronsky's mistress. One day, she decides to confess her  husband to everything...

My opinion
   First, I do not think that the atmosphere was right. In any case, I did not find the atmosphere of the book again. Then, I find the movie aesthetically averadge. The lights were leaden, the hairdresses ugly. Nevertheless, the dresses were nice. 
   Then, to my mind, the characters'personnality was not developped enough, the relations betwin Anna and Vronsky were touched on, so as Anna's suicide seemed inappropriate. The oposition between Levin and Kitty's happy couple, and Anna and Vronsky's troubled couple was not as clear as it should have been.
   As far as comparing with the novel is concerned, the film is globally like the novel (except that Anna's daughter is not mentionned), but it does not have all the subtle details which make Tolstoï's novel brilliant. The character of Levin, who was my favorite one in the novel, due to his spiritual doubts, is hardly developped, like all the country life and the spiritual and philosophical dimension that are so important and interesting in Tolstoï's books.
   That is why I was so disappointed about this film. For my part, I think it is really not as good and close to Tolstoï's work as the excellent War and Peace, a 2007 TV movie directected by Robert Dornhelm, which was really awesome.

To conclude
   2/5; disappointing
 

  I have finished readind Perfume, by Patrick Süskind, and I will write something about it soon.

 

vendredi 25 juillet 2014

Dostoïevski - Le Joueur

   Après deux semaines sans internet ni livres, je rattrape enfin mon retard avec (encore) un ouvrage d'un auteur russe, Dostoïevski cette fois. Il y a un an environ, je m'étais lancée dans la lecture des Frères Karamazov, mais je m'étais arrêtée à la 600ème page. Arriver à finir cette oeuvre reste un de mes grands souhaits... En attendant, mon choix s'est porté sur Le Joueur, dont la longueur raisonnable (256 pages) m'avait rassurée.

Titre: Le Joueur
Auteur: Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Date de publication: 1866
Pays: Russie
Genre: roman

Résumé
   Alexeï Ivanovitch est un jeune homme russe, pauvre, précepteur des enfants d'un général. Celui-ci réside dans une ville de jeu d'Allemagne, Roulettenbourg. Mais il cruellement à court d'argent car il s'est ruiné à la roulette, même s'il continue à vivre dans le faste. Autour du général gravitent de nombreux personnages. Sa belle-fille Pauline a un caractère fantasque, Alexeï est amoureux fou d'elle, mais elle le méprise et semble le haïr, tout en lui permettant cependant de s'entretenir très librement avec elle. Alexeï est perplexe devant ce caractère énigmatique et ses sentiments pour elle oscillent entre la haine la plus violente et l'amour passionné. Mademoiselle Blanche, aventurière française demi-mondaine, a pour projet d'épouser le général, passionnément amoureux d'elle. Des Grieux est un Français sans scrupules, se faisant passer pour le tuteur de Mademoiselle Blanche, et prêtant sous cette couverture des sommes fabuleuses au général. Malgré cela, Pauline l'aime et souhaite l'épouser. Or, le général a une tante richissime, paraît-il sur le point de mourir. Son décès ferait l'affaire de tous, puisque le général toucherait l'héritage, et pourrait ainsi épouser Mademoiselle Blanche, tandis que Pauline aurait une dot qui lui permettrait de s'unir à Des Grieux. Hélas, la grand-mère, en pleine forme, arrive un beau jour à Roulettenbourg, et au grand désespoir de tous, elle se montre curieuse et intéressée par le jeu... Pour sauver Pauline, dont la situation financière est devenue très difficile, Alexeï part jouer à la roulette. C'est ainsi que naîtra chez lui la passion dévorante et irraisonnée du jeu...

Mon avis
   Ce qui m'a surtout plus dans ce roman, c'est l'atmosphère tout à fait juste que Dostoïevski, joueur invétéré par ailleurs, parvient ici à mettre en place. A travers le point de vue d'Alexis, le narrateur croque de manière ironique et désillusionnée les salles de jeu d'Allemagne et leurs joueurs. Grâce au Joueur, c'est un monde avec ses codes et ses spécificités qui ressurgit. La passion du jeu et ses différents mobiles sont remarquablement analysés.
   En effet, si Alexeï commence à jouer poussé par Pauline, il finit par l'oublier complètement. Ce qu'il recherche à travers le jeu, ce sont les gains faciles qui permettent, grâce à l'argent, de gagner la considération et les respects des hommes. C'est donc un monde cruel qui est décrit dans ce roman, un monde vain et cupide à travers les personnages des voleurs qui dépouillent les joueurs riches tout en feignant de les conseiller. L'argent est le moteur de ce roman, c'est ce que recherchent si avidement la plupart des personnages, car selon eux, leur bonheur ou leur plaisir en dépendent. A mon sens, mais ceci n'est qu'une interprétation personnelle, Dostoïevski dénonce donc ici un monde régi par l'argent.
   Les personnages sont de plus intéressants, Pauline particulièrement est une énigme, la grand-mère fantasque est un personnage plutôt comique, Alexeï avec ses doutes et son véritable esclavage du jeu dont il essaie de se défaire mais dans lequel il retombe toujours, est aussi complexe.
   La façon assez tranchée qu'a Dostoïevski de juger les types nationaux et son animosité pour les Français m'ont paradoxalement amusée.
   Cependant, j'ai retrouvé dans Le Joueur ce qui m'avait gênée dans Les Frères Karamazov: une très grande complexité de l'intrigue et un foisonnement de personnages, si bien que, je l'avoue, j'ai mis du temps à comprendre de quoi il en retournait. C'est ce qui m'a fait paraître le livre un peu long, alors qu'en réalité, c'est un très court roman.
   Malgré ce léger bémol, j'ai tout de même bien apprécié ce roman, principalement, encore une fois, grâce à la justesse de l'atmosphère et à l'évocation admirable de la passion du jeu.

Mon verdict
   4/5, atmosphère saisissante.







samedi 3 mai 2014

Tourgueniev - Premier Amour

  J'avais décidé de lire un bon vieux roman russe comme je les aime...

Titre: Premier amour
Auteur: Ivan Tourgueniev
Genre: court roman (ou longue nouvelle) d'apprentissage
Date de publication: 1860
Pays: Russie

Résumé
   Un jeune homme de seize ans, Vladimir Pétrovitch, tombe follement amoureux, avec toute la force d'un premier amour, d'une mystérieuse voisine nouvellement arrivée dans la région. Lorsqu'il a l'occasion de se rendre chez sa famille, il découvre que celle-ci, jeune femme de 21 ans à la beauté exceptionnelle, est entourée d'une vraie cour d'admirateurs et de soupirants de tous les âges, également fascinés, dont elle exige tout et n'importe quoi, au gré des caprices de son caractère fantaisiste. Le jeune homme ne manque pas de se joindre à eux; mais ses parents voit d'un mauvais oeil la passion qui l'anime: la famille de Zinaïda est pauvre et sa mère n'est pas de leur milieu. Zinaïda entretient des relations ambigües avec ses admirateurs, mais au bout de quelques temps Vladimir perd tout espoir en soupçonnant que Zinaïda aime ailleurs. Il se mettra alors en quête du rival...

Mon avis
   J'ai énormément aimé ce livre. Découvrir, grâce à une admirable analyse psychologique, le mécanisme de la passion amoureuse par les yeux d'un jeune homme, presque encore un enfant, m'a passionnée. Le personnage principal, par sa naïveté, sa fragilité et l'exaltation de sa jeunesse, est rendu proche et sympathique. Zinaïda, elle, est ambigüe, intrigue, agace. Sa personnalité est bien plus difficile à cerner, ce qui la rend très intéressante.
   La fin m'a surprise, mais elle ne m'a pas parue plaquée ou bancale, elle s'impose doucement, subrepticement, pendant tout le roman. Le livre est empreint d'une immense fraîcheur, tout à fait vrai.
   Le roman est extrêmement facile à lire, les chapitres sont courts, le style est magnifique. J'ai trouvé cet ouvrage délicieux, une vraie merveille, et le recommande sans hésiter, même à ceux que lire rebute.

Mon verdict
   4,5/5, délicieux

lundi 10 mars 2014

Henri Troyat- La Fiancée de l'Ogre

   Voici enfin l'article promis sur ce livre d'Henri Troyat. Comme je suis fascinée par la Russie, son univers m'a bien plu...

Titre: La fiancée de l'Ogre
Auteur: Henri Troyat
Date de parution: 2004
Genre: roman- mémoires apocryphes
Pays: France- Russie

Résumé
   En 1809, après l'entrevue d'Erfurt où le tsar Alexandre Ier, bon gré mal gré, a assuré Napoléon de sa fidélité, la grande-duchesse Anna Pavlovna, fille du tsar précédent Paul Ier et soeur cadette d'Alexandre Ier, commence son journal, dans lequel elle raconte ses peines de coeur, assez particulières, il faut l'avouer. En effet, pour consolider cette alliance, Napoléon, après avoir divorcé de Joséphine, demande sa main. La jeune fille ne sait trop que penser: Napoléon n'a pas de sang royal, il a été l'ennemi de la Russie pendant plusieurs années, il est catholique mais surtout, il a vint-cinq ans de plus qu'elle. Cependant, attirée par la France et le destin hors du commun de son fiancé potentiel, Anna se prend à désirer de plus en plus ce mariage, et développe pour Napoléon, qu'elle n'a pourtant jamais vu, un attachement profond bien que secret, qu'elle n'ose confier qu'à son journal , et rêve de convertir Bonaparte à la cause de l'amitié franco-russe. Malgré ses timides tentatives pour influencer les décisions impériales, sa mère, l'impératrice douairière, et son frère le tsar opposent un refus à l'empereur des Français. Désespérée, Anna lui gardera cet attachement fidèle jusqu'aux heures heures sombres de Sainte-Hélène.

Mon avis
   J'ai plutôt bien aimé ce livre. En effet, l'identification au personnage principal de la grande-duchesse est très facile, ses réactions et sentiments sont ceux de toute jeune fille un peu rêveuse. Cette sorte d'amour irraisonné qu'elle développe pour un homme qu'elle n'a jamais vu est tout à fait intéressant. Elle donne libre cours à son imagination et à ses rêves, et a souvent des pensées contraires à celles de son entourage, mais, timide et effacée, elle n'a pas vraiment le courage ou la folie de faire en sorte qu'ils deviennent réalité. Peut-être est-ce mieux pour elle d'ailleurs... En cela, cette héroïne est tout à fait ordinaire. De plus, devenue plus mûre à l'âge de femme, elle a un regard parfaitement compréhensible sur ses rêves d'autrefois: loin de les regretter ou de les entretenir encore d'une façon maladive, elle réussit à les assumer tout en ayant compris leur extravagance et se satisfaisant enfin de son sort. L'empathie pour ce personnage est également très forte, on ne peut rester coi devant cette jeune fille de quinze ans, à peine sortie de l'enfance, dont on dispose comme d'un objet sans se préoccuper des ses desideratas.
   Ses positions plutôt pacifistes et ses réflexions sur la guerre sont à mon avis intéressantes. Le livre n'est pas non plus sans présenter tout un aspect historique, le Congrès de Vienne, à l'origine des frontières européennes du XIX è et la fin des conquêtes de Napoléon sont présentés du point de vue d'une Russe francophile, ce qui est assez original.
   J'ai trouvé ce livre, qui met en valeur l'importance du rêve, très réaliste, agréable et facile à lire, je le recommande donc à tous ceux qui aiment la Russie, l'Histoire et l'analyse psychologique, malgré une fin que j'ai trouvée un peu rapide.

Mon verdict
   4/5 , vraisemblable et agréable à lire.

  Je vous dis donc " До свидания" ou "au revoir" en russe !