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samedi 9 mai 2015

Emile Zola- Thérèse Raquin

   Ah Zola... Zola qui a été à l'origine de ma passion pour la littérature... Il FALLAIT que je découvre autre chose que sa grande série des Rougon-Macquart. J'ai jeté mon dévolu sur Thérèse Raquin, un de ses premiers romans. Comme promis dans mon billet précédent, je vous livre ici mes impressions.

Titre: Thérèse Raquin
Auteur: Émile Zola
Genre: roman
Date de publication: 1863
Pays: France

Résumé
   Thérèse, orpheline, est élevée par sa tante, Madame Raquin, ancienne mercière, en même temps que son cousin Camille, garçon souffreteux choyé à l'excès par sa mère. La jeune fille rêve de grand air et de liberté et étouffe dans cette atmosphère étriquée. Elle prend alors le masque d'une jeune fille soumise. Devenue jeune fille, elle épouse Camille, conformément aux projets de sa tante, malgré sa répugnance. Sur un coup de tête de Camille, la famille ouvre une mercerie à Paris dans un boyau humide. Thérèse a horreur de la vie médiocre et austère qu'on lui impose mais n'en laisse rien paraître. Son mari amène un jour chez eux un ami d'enfance, Laurent. Homme de la campagne, sa force et sa santé séduisent d'emblée Thérèse qui devient sa maîtresse. Les deux amants vivent une relation passionnée, à tel point que l'idée leur vient de supprimer l'encombrant mari. Lors d'une promenade en barque, Laurent jette Camille à l'eau. Les amants seront dès lors tourmentés par le remords.

Mon avis
   J'ai trouvé ce roman assez différent des œuvres de Zola que j'avais lues. En effet, le naturalisme est à ses débuts à l'époque de la rédaction de Thérèse Raquin, et le déterminisme social, s'il est présent à travers l'origine paysanne de Laurent ou la mère algérienne de Thérèse, prend moins de place que dans L'Assommoir par exemple. De même pour l'analyse sociale. De la même façon, le roman est beaucoup moins "scientifique" que les œuvres de la série des Rougon-Macquart puisque certains songes et l'évocation du remords confine au fantastique (le roman m'a d'ailleurs un peu fait penser au Horla de Maupassant, pour cet aspect). J'ai donc apprécié le fait de découvrir un autre aspect du talent de Zola.
   Comme je l'ai dit , le roman se rapproche parfois du fantastique, ce qui lui confère une atmosphère sombre, très sombre et inquiétante. Et cette atmosphère tient aussi à la présence de la fatalité: Laurent et Thérèse sont rattrapés par leur acte meurtrier, même s'ils ne sont pas poursuivis par la justice, si bien que le bonheur qu'ils visaient en tuant Camille se transforme en cauchemar et en pugilat permanent. Cette analyse était, j'ai trouvé, très intéressante.
   La critique sociale, comme dans la grande majorité des romans zoliens, est aussi présente. Les petits-bourgeois du XIXème sont croqués d'une manière féroce et passionnante.
   Avec l'univers sombre des merceries parisiennes, j'ai retrouvé des similitudes avec Pot-Bouille et Au Bonheur des Dames qui m'ont amusée.
   Et la langue de Zola est toujours un plaisir...divin.
   Le roman n'a pas manqué de me faire penser à Thérèse Desqueyroux, de François Mauriac; les deux Thérèse se ressemblent par leur caractère au début des deux romans et souffrent toutes les deux d'un mariage malheureux, mais Thérèse Raquin se révèle bien plus mesquine et minable que Thérèse Desqueyroux, qui garde jusqu'au bout son statut d'héroïne indéchiffrable.

Mon verdict

   5/5, une évocation magistrale du remords
J'ai lu ce livre dans une édition à la couverture absolument horrible, celle-ci:

dimanche 16 mars 2014

Emile Zola- L'Assommoir

   Je reviens avec un roman de mon auteur préféré, Zola.

Titre: L'Assommoir
Auteur: Emile Zola
Date de parution: 1876
Genre: roman naturaliste
Pays: France

Résumé
   Le livre raconte la vie de Gervaise Macquart, jeune blanchisseuse provinciale montée à Paris. Elle vit dans la misère avec son amant, Lantier, dont elle a eu deux enfants. Mais bientôt, Lantier la quitte et elle se retrouve seule. Elle épouse alors Coupeau, un ouvrier zingueur. Le couple, sérieux, travailleur, vivant en bonne intelligence, donne naissance à une fille, Nana. Alors qu'il s'apprêtent à acheter une boutique de blanchisserie, Coupeau fait une chute, est sérieusement blessé et doit arrêter de travailler. Gervaise parvient tout de même à acheter la boutique grâce à un prêt du forgeron Goujet, qui nourrit pour elle un amour platonique, mais cet accident de Coupeau sera le point de départ d'une lente mais inexorable descente du couple vers la misère. Coupeau perd goût au travail, et leur déchéance a lieu par la gourmandise, l'alcoolisme, la paresse.
L'Assommoir est le nom du café que fréquente Coupeau.

Mon avis
  L'Assommoir est tout à fait un roman naturaliste. En effet, son thème est la lente descente vers la misère d'un couple pourtant sérieux au départ, mais que le milieu et une suite de circonstances malheureuses pousseront vers la pauvreté la plus sordide et la perte de toute dignité humaine. En cela, le roman est terrifiant de vraisemblance: dès le début, on perçoit des signes avant-coureurs de cette fin malheureuse. A mon sens, il est plein de justesse; on sent les personnages s'enfoncer de plus en plus vers la misère et le lecteur y assiste impuissant, sans parvenir à s'attacher à eux, comme dans plusieurs romans de Zola. Leur chute est en partie due à plusieurs évènements malencontreux, mais également à leur inertie et leur aveuglement, ce qui rend le roman tout à fait réaliste.
   Comme toujours, pour écrire son roman, Zola s'est énormément documenté, les descriptions sont toujours fouillées et saisissantes de réalisme. Il est extrêmement facile de saisir l'atmosphère du livee; une fois ouvert, il est dur de le lâcher!
  Cependant il n'est pas particulièrement gai, la fin est tout à fait horrible, je dirais même glauque. Mais elle sert le réalisme du roman et en est l'aboutissement logique. Même si les personnages sont globalement tous antipathiques, deux m'ont touché: il s'agit de Goujet, jeune forgeron amoureux timide de Gervaise; sa patience envers elle et sa discrétion, ainsi que sa fidélité m'ont paru touchantes. Le deuxième m'a, je l'avoue, émue littéralement aux larmes; c'est une petite fille dont la mère est morte sous les coups de son père, et qui s'occupe vaillamment de ses frères et soeurs tout en gardant tout son amour et sa tendre sollicitude pour un père qui la traite de façon absolument abominable.
   Mais ce qui est surtout extraordinaire dans L'Assommoir, c'est la langue de Zola, fluide, à la fois empreinte de vocabulaire scientifique et populaire, pleine d'images saisissantes. C'est ce qui me plaît le plus dans ses romans; et retrouver un de ses tics d'écriture dans un passage me remplit du même sentiment affectueux que j'éprouve devant une personne que je connais depuis bien longtemps. Lire un roman écrit avec un tel style est pour moi un très grand plaisir.
   J'ai, vous l'aurez compris, adoré L'Assommoir, qui reste l'un de mes romans préférés de Zola derrière Pot-Bouille et Germinal. Ce roman, tant décrié lors de sa publication, est une vraie merveille de la littérature française.

Mon verdict
   5/5, un chef-d'oeuvre naturaliste.

   Je suis actuellement en train de lire Les Semailles et les Moissons d'Henri Troyat, qui fera peut-être l'objet d'un article, je ne sais pas encore.