Translate

lundi 8 juin 2015

William Golding - Sa Majesté des Mouches

  Encore une fois, je dois m'excuser pour ce retard hallucinant... Que voulez-vous, entre les bacs et les oraux blancs je n'ai pas disposé de beaucoup de temps récemment...juste assez pour faire de nouveaux achats de livres (ce que vous avez déjà vu si vous me suivez sur Twitter ou Facebook, ce que je vous engage vivement à faire). Maintenant que je souffle un peu juste avant la fin des cours, j'ai le temps de lire...et d'écrire sur un roman dont j'avais entendu parler par une interview d'Eoin Colfer, un auteur jeunesse que j'apprécie beaucoup.

Titre: Sa Majesté des Mouches
Auteur: William Golding
Genre: roman d'aventures
Date de publication: 1954
Pays: Grande-Bretagne

Résumé
    A la suite d'un accident d'avion, une soixantaine d'enfants entre 5 et 13 ans se retrouvent seuls, sans adultes, sur une île déserte et idyllique. Très vite, un chef est désigné: c'est Ralph, un des plus âgés, charismatique et chaleureux. Mais un certain Jack, choriste principal d'une maîtrise de garçons, est jaloux de lui et lui en garde rancune. Ralph édicte des règles précises: un feu doit être allumé en permanence au sommet de l'île, c'est leur seul espoir de salut selon lui. Ce feu sera la cause de tensions de plus en plus violentes entre Jack et la maîtrise, qui s'occupent de la chasse, et Ralph et son acolyte myope souffre-douleur de Jack, surnommé Porcinet. A mesure que des peurs feront leur apparition dans la petite communauté, les évènements s'enchaîneront très vite pour aboutir à la violence et à la mort de certains enfants.

Mon avis
   J'ai lu ce roman afin de pouvoir avoir un autre point de vue sur le mythe du Bon Sauvage abordé dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique et le genre de la robinsonnade en général. En cela, je n'ai pas été déçue: Sa Majesté des Mouches est radicalement différent du roman de Michel Tournier. Si Robinson apprend à vaincre ses instincts brutaux et à vivre en harmonie avec l'Autre loin de la société, c'est exactement l'inverse qui se passe dans ce roman: les enfants finissent par s'écharper à qui mieux mieux avec une violence incroyable. 
   En cela, le roman est très intéressant: il montre comment une personne frustrée et autoritaire finit par manipuler un groupe pour le gagner à sa cause, se le dévouer, y entretenir la peur de l'inconnu, désigner des boucs émissaires et finalement faire usage de la violence. Ce récit révèle, à mon sens, la monstruosité tapie en chaque homme, qui ressort dans des situations extrêmes dans lesquelles la raison n'est plus utilisée. Le roman est donc assez terrifiant en cela: voir des enfants normaux se transformer en meurtriers, abdiquant presque leur humanité (on le s'en rend compte à la fin du roman; cette humanité est, mais je m'avance peut-être un peu trop, représentée par le feu), est fascinant et horrible à la fois.
   J'ai reconnu dans Sa Majesté des Mouches la cruauté dont peuvent faire preuve les enfants, qui m'avait déjà choquée dans Wonder.
   Le style, et notamment les descriptions de l'île, est très agréable à lire. J'ai donc plutôt apprécié ce roman, que j'ai d'ailleurs lu d'une traite, et recommanderais aux jeunes adolescents comme aux adultes.
   Mon seul regret reste la fin, assez brutale et énigmatique à mon sens, ainsi que quelques passages qui sont restés obscurs pour moi.

Mon verdict
   4/5, un roman psychologique intéressant sur la monstruosité et le groupe

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire