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dimanche 23 août 2015

Jean Anglade - Le temps et la paille

  J'ai toujours aimé la littérature du terroir, Michelet, Anglade, etc... J'ai donc lu récemment ce roman de Jean Anglade, auteur auvergnat originaire de l'Allier.

Titre: Le temps et la paille
Auteur: Jean Anglade
Genre: roman
Date de publication: 2006
Pays: France

Résumé
   Jacques Saint-André naît pendant la Grande Guerre dans l'Allier, d'un père maréchal-ferrand et d'une mère qui avait déjà perdu une fille quelques années auparavant. Son enfance se passe, tranquille, dans son petit village, et sa maîtresse d'école, qui lui promet un avenir brillant, pousse ses parents à le faire étudier. C'est ainsi qu'il devient professeur d'histoire au lycée de Tunis. La Seconde Guerre mondiale n'aura pas marqué sa vie outre mesure, heureux qu'il était auprès de sa jeune épouse Henriette. Il retournera ensuite dans sa chère Auvergne pour exercer au lycée de Clermont-Ferrand. Les années passent, des enfants naissent au foyer puis s'en vont. Après la mort d'Henriette, Jacques devra surmonter la solitude qui l'attend.
Mon avis
   Vous avez dû vous en rendre compte à la lecture du résumé, ce roman raconte une histoire ordinaire d'un homme qui a traversé le XXème siècle. Cette histoire est TRES ordinaire. Trop peut-être, si bien qu'il ne faut pas attendre du roman des précisions historiques sur ce siècle. En effet, le personnage s'implique peu dans l'Histoire, même s'il l'enseigne. Son histoire personnelle n'a rien d'extraordinaire non plus: pas de personnage torturé, de soucis d'argent ou de passions dévorantes. Non, le personnage principal n'est pas vraiment propre à exciter l'intérêt du lecteur, il faut l'avouer. Sa vie est la même que celle de millions de Français du siècle passé.
   La partie intéressante du roman, à savoir la fin sur la vieillesse, est pourtant assez curieuse et intéressante, mais elle est expédiée en quelques chapitres d'une longueur ridicule, ce qui est dommage.
   Ceci dit, on finit par s'attacher à ce personnage parfois tendre et non dépourvu d'humour, si bien que les 300 pages du roman filent en définitive assez vite. D'un certain côté, c'est peut-être mieux. 
   J'ai beaucoup apprécié l'allusion à la controverse archéologique au sujet des fouilles préhistoriques de Glozel, ce mystère de la paléontologie m'avait passionnée et j'ai été heureuse de retrouver quelques lignes à ce sujet dans ce roman.
   Le véritable intérêt de ce roman réside en l'évocation nostalgique d'un monde disparu, vraiment différent de celui d'aujourd'hui, avec le passage sur la Tunisie française par exemple, ou simplement ces campagnes aujourd'hui mornes et vidées à l'heure où elles étaient encore animées d'une vie simple mais chaleureuse. Ceci dit, j'ai eu l'occasion de lire des dizaines de romans de Jean Anglade, et à chaque fois, c'est plus ou moins toujours la même atmosphère, qui n'a rien d'original mais que l'on a malgré tout plaisir à retrouver.

Mon verdict
   2,5/5, rien d'extraordinaire

 

lundi 17 août 2015

Jean Giono - Le Hussard sur le toit

    Encore une fois, j'ai une semaine de retard... mais que voulez-vous, ma vitesse de lecture dépend de l'intérêt que je porte au roman en cours ! Aujourd'hui, c'est sur un roman de Jean Giono, Le Hussard sur le toit, que je vais écrire.

Titre: Le Hussard sur le toit
Auteur: Jean Giono
Genre: roman d'aventures
Date de publication: 1951
Pays: France

Résumé
   Angelo, fils naturel d'une duchesse italienne et jeune colonel de hussards, doit s'exiler en France après un duel avec un opposant des carbonari, membres d'une société secrète pour l'unité italienne. Il parvient dans le Midi alors même que la région est dévastée par une terrible épidémie de choléra. Après une nuit passée à chercher des survivants dans un hameau dévasté en compagnie d'un médecin français qui contracte aussitôt la maladie et y succombe, Angelo parvient à Manosque. Suspecté d'être un empoisonneur de fontaines, il soit se réfugier sur les toits pour échapper aux gendarmes et à la foule en proie à la panique. Il y fera la rencontre d'une jeune femme, Pauline de Théus, auprès de laquelle il continuera son voyage de retour dans sa mère patrie.
Mon avis
   D'après les premières lignes qui introduisent cet article, vous devez vous douter que ce roman ne m'a pas outrageusement passionnée. Le premier grief que j'ai contre lui est la trop grande complexité de la sous-intrigue, c'est-à-dire la lutte d'Angelo pour une république italienne. Je n'ai compris qu'au bout de 200 pages environ ce qui avait conduit Angelo à s'exiler en France, et quant à la lettre rendant compte de ses menées clandestines pour l'unité de l'Italie qu'envoie sa mère à Angelo, je suis toujours dans la plus grande perplexité. Même si cette lutte est évoquée relativement souvent, le lecteur sait finalement très peu de chose à ce sujet, alors que c'est tout de même ce qui motive les déplacements difficiles d'Angelo dans un pays dévasté par le choléra. Je suis donc en proie à un sentiment de frustration à ce sujet.
   Autre chose. Le personnage d'Angelo, ce jeune idéaliste généreux et enthousiaste, m'a profondément exaspérée, malgré ses indéniables qualités. En effet, j'ai trouvé ce personnage absolument bouffi d'orgueil, au point qu'on peut légitimement se demander si les plus généreuses et nobles de ses actions ne sont pas uniquement destinées à renforcer la déjà haute opinion qu'il a de lui-même. A mon sens, il frôle parfois le ridicule, et cette hypocrisie du personnage, qui n'est pas consciente chez lui, a suffi pour me le rendre antipathique.
   En ce qui concerne le style, je n'ai pas non plus apprécié les dithyrambiques descriptions de la nature, qui emploient pléthore d'adjectifs, au détriment de la simplicité et de la recherche du mot juste chère aux poètes.
   Le seul passage qui a excité mon intérêt sont les péripéties qui se déroulent à Manosque, et les quelques réflexions sur les mouvements de foule, qui, il faut le dire, sont assez justes je pense.
   J'ai donc lu ce roman avec ennui, en comptant les pages qui me restaient, surtout à la fin où une sorte d'élucubration d'un personnage sur le caractère psychologique a constitué le point culminant de ma lassitude. Quelle chance j'ai eu de ne pas avoir ce roman au bac... Sur le même thème, j'ai bien mieux apprécié La Peste de Camus, que j'ai trouvé plus intéressant philosophiquement parlant.

Mon verdict
   2/5, ennuyeux

mardi 4 août 2015

Alessandro Baricco - Mr. Gwyn

   Alors oui, je sais, j'ai un peu de retard. Mais que voulez-vous, je suis en vacances non ? Enfin voici mon avis sur un livre récent que l'on m'a offert, et dont je ne connaissais pas du tout l'auteur.

Titre: Mr. Gwyn
Auteur: Alessandro Baricco
Genre: roman
Date de publication: 2011
Pays: Italie

Résumé
   Jasper Gwyn, écrivain reconnu, décide un jour d'arrêter d'écrire, principalement par lassitude du monde de l'édition. Seulement une question se pose alors, que fera-t-il ? Après des mois de dépression, Jasper Gwyn a une illumination: le métier de copiste lui plairait beaucoup. Mais que copier ? Une vieille femme le met sur la voie, pourquoi ne copierait-il pas les gens ? Mr. Gwyn décide donc de réaliser des portraits écrits sur commande, selon une méthode assez particulière.

Mon avis
    J'ai trouvé ce roman particulièrement intéressant, notamment parce qu'il aborde des sujets qui ne peuvent manquer de passionner une mordue de littérature, à savoir la perte de l'inspiration et l'innovation littéraire. En effet, la façon dont Gwyn prépare son atelier est très poétique, imaginative et laisse deviner au lecteur quelles peuvent être les conditions physiques nécessaires à l'inspiration. De même, l'angoisse dont est saisi le héros alors qu'il ne sait plus comment créer pour se renouveler est particulièrement poignante et bien décrite, on sent bien que Gwyn est complètement paralysé par son impuissance à s'exprimer de la façon qu'il a choisie, la littérature.
   J'ai également ressenti beaucoup d'intérêt face à la thèse de Jasper Gwyn qui fait "poser" ses modèles nus, car il est convaincu que le caractère et l'essence même d'une personne transparaît pour l'essentiel à travers son physique, ses attitudes, sa démarche. Selon moi, Jasper Gwyneth rend ainsi ses lettres de noblesse au corps et souligne l'étroite symbiose entre le corps et l'esprit. De même, ce en quoi consiste ces fameux portraits m'a beaucoup surprise, et tout ceci contribue énormément à conférer au roman un aspect très poétique et spécial.
   Le personnage de Rachel, belle jeune femme trop grosse et pleine de frustration, a aussi beaucoup retenu mon attention, je l'ai trouvé complexe et fascinant.
   Le style est très agréable à lire, avec parfois des pointes d'humour, surtout en ce qui concerne la parfaite connaissance qu'a Gwyn des laveries londoniennes. 
   J'ai donc vraiment beaucoup apprécié ce roman, intéressant, poétique, drôle et bien écrit, et ai bien envie de lire d'autres œuvres du même auteur.

Mon verdict
   5/5, poétique

   Je me rends compte que récemment j'ai mis beaucoup de notes élevées aux romans que j'ai lus. Simplement parce qu'il les méritaient je crois; j'ai eu de la chance de tomber sur d'aussi bonnes lectures. Mais si je me fie à ma lecture actuelle, cet état de grâce ne va pas durer longtemps...