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dimanche 26 octobre 2014

David Lynch - Elephant Man (film)

   Ceci est un petit cadeau à l'attention de ceux de mes lecteurs qui passeront, comme moi, le bac de Français à la fin de l'année. En effet, nous avons regardé ce film au lycée dans le cadre de l'objet d'étude "La vision de l'homme du XVIème siècle à nos jours". Je vous livre donc mon avis sur ce film, avis que je rédige en français contrairement à mes habitudes, puisque le cinéaste est de langue anglaise, mais comme mon billet du début de la semaine était rédigé dans la langue de Shakespeare, je me suis dit "Point trop n'en faut, je suis française, que diable !", et voilà donc les raisons de cette entorse à mes habitudes.

Titre: Elephant Man
Réalisateur: David Lynch
Avec: John Hurt, Anthony Hopkins
Genre: biographie - drame
Date de sortie: 1980
Pays: Etats-Unis - Royaume-Uni

Résumé
   Le film est une adaptation romancée de la vie d'un homme né atteint d'une atroce difformité, Joseph Merrick, qui a vécu à l'époque victorienne. A travers le point de vue du docteur Treves (Anthony Hopkins), le spectateur le découvre traité comme un animal par un forain qui en fait son gagne-pain. Le docteur, révulsé par son sort horrible, le fait admettre à l'Hôpital de Londres, tout d'abord pour étudier son cas physiologique, puis en essayant de l'aider à se remettre des années terribles qu'il a passsées avec son "maître" en le traitant, enfin, humainement. John Merrick réapprend donc la confiance et la vie en société. Cependant, le forain n'a pas dit son dernier mot et John, surnommé "homme-éléphant" de par son physique, devra faire face aux pires travers de l'homme.
Mon avis
   Comme on s'en doute, ce film est bien sûr l'occasion d'une réflexion sur l'humanité et la question de la monstruosité. L'origine de la difformité de John Merrick reste floue, le spectateur peine à trancher entre l'origine surnaturelle ou due au hasard de celle-ci. John Merrick, obligé de vivre coupé du monde, même après sa rédemption, suscite l'interrogation du spectateur. Peut-être plus qu'une réflexion sur la monstruosité, ce film touche également, et ceci est mon interprétation personnelle, à la question de l'humanité en général et du mal dans la nature humaine en particulier, à travers les différentes façons d'envisager la "monstruosité" de John Merrick et les réactions diverses des hommes à sa vue. Même le personnage du docteur Treves, qui pourtant arrache Merrick à son tortionnaire, est pour moi ambigu: le cours magistral qu'il donne sur John Merrick en détaillant son anatomie, les articles de journaux avec des titres à sensation, les visites de personnalités chez John Merrick ne sont-ils finalement pas aussi la preuve d'un autre voyeurisme, plus policé certes, mais qui porte tout autant atteinte à la dignité humaine ? Je ne peut m'empêcher de rapprocher cette problématique de ce qu'on peut voir aujourd'hui dans les journaux, à la télévision, sur Internet, ces médias nous abreuvant à chaque conflit ou catastrophes naturelles de corps déchiquetés, de populations accablées photographiées en un instant si terribles pour elles ? Une nouvelle forme de voyeurisme est-elle née ? L'information est-elle à ce prix ? Vaste question à laquelle je ne m'engagerai pas à répondre... Cette digression m'amenant à affirmer que cette dimension presque philosophique confère à ce film une bonne partie de son intérêt.
   Mais ce qui m'a personnellement le plus frappée dans ce film, et ce qui fait pour moi son originalité, c'est la force, l'intensité des réactions qu'il suscite chez le spectateur (ou en tout cas qu'il a suscitées chez moi). En effet, plusieurs scènes broient le cœur, tant on se rend compte à quel point la cruauté humaine et le simple voyeurisme ou curiosité malsaine peuvent faire des ravages. En cela, l'atmosphère du film, la musique, le choix du tournage en noir et blanc, le jeu parfait et plein de sobriété des acteurs contribuent également. Je dois avouer que je n'ai jamais réagi (intérieurement, cela va sans dire) aussi violemment devant un film. La pitié, l'horreur humaine, la compassion, tous ces sentiments, je les ai ressenti avec une intensité que je n'avais jusque là jamais éprouvé devant une œuvre cinématographique.
   Cela va sans dire que son visionnage est cependant, selon moi, à éviter aux enfants jusqu'à un certain âge, car ce film est tout de même très impressionnant. Mais vous l'aurez compris, je ne peux que recommander cet excellent film, avec beaucoup d'enthousiasme, puisqu'il combine réalisation de qualité et intérêt sans conteste.
Mon verdict
   5/5, une œuvre d'art d'un grand intérêt

jeudi 23 octobre 2014

In English - Eoin Colfer - Warp book 1

   Since I am now on holidays, I have a little more time to read... Here is a book I have just finished.

Title: WARP book 1
Subtitle: The reluctant Assassin
Author: Eoin Colfer
Genre: fantasy, adventure
Year: 2013
Country: Ireland

Summary
   Rieley is a fourteen-year old Victorian teenager who lives in London. He is an orphan and lives with Albert Garrick, an assassin who used to be a magician and wants Riley to be his assistant. Riley's life goes upside down when he is accidentally transported to the 21th century. He meets there Chevron Savano, the youngest FBI agent, who tells him she belongs to the WARP (Witness Anonymous Protection Programm). This federal programm sends witnesses back in time to protect them. Riley went to our time because of a fail of this programm. But the problem is that Garrick wants to get back Riley, and he soon manages to go to the 21th century to chase both Riley and Chevron, who decided to protect him. They will travel in time several times to escape him and save their lives.

My opinion
    First of all, I have to confess Eoin Colfer is one of my favorite authors. I read both the Artemis Fowl series and Airman, and I loved them. This is why I wanted to read his new series.
    Just like as in the Artemis Fowl series, the characters are awesome. The Victorian orphan is the real thing and is so, so cute... Garrick is chilling, a terrifying assassin. Chevie Savano made me think of Artemis Fowl because of her insolence and boldness, though she is more human than him. One more time, the characters are the good point in Eoin Colfer's novels.
    But good characters you get to love are not enough to consider this book as really good. The plot is important too. And... I personnally think it was unclear and difficult to understand. I didn't understand the FBI's motivations to make witnesses travel in time to protect them. To my mind, such a decision is much riskier than protecting them in our time. Since this is the basis of the plot, you will undestand why it didn't convince me.
   Last but not least, as far as the writing is concerned, I didn't find in this novel the humor I loved in the AF series or in Airman. The whole book isn't really funny, and I thought Eoin Colfer's writing lost a bit of its originality.
   This is why I didn't fall in love with this book the same way I did with other Eoin Colfer novels. Globally speaking, I was not really filled in enthusiasm when I finished this novel... 

To conclude
   3/5, wonderful characters but unconvincing plot

vendredi 17 octobre 2014

Slavomir Rawicz - A marche forcée

      Encore une fois je commence un billet en m'excusant de mon retard... c'est fâcheux. Je vous épargnerais les détails de mes empêchements dûs à ma vie passionnante, et vais "au fait", comme dirait le juge Perrin Dandin dans Les Plaideurs. 


Titre: A marche forcée

Auteur: Slavomir Rawicz
Genre: autobiographie/roman autobiographique (il existe une controverse à ce sujet)
Date de publication: 1956
Nationalité de l'auteur: polonaise
Langue de l'écriture: anglais

Résumé
   Après avoir été arrêté par les Soviétiques au moment du partage de la Pologne entre l'Allemagne et l'URSS en 1939, Slavomir Rawicz est condamné par un tribunal de la Loubianka à 25 ans de travaux forcés uniquement parce qu'il est officier polonais. Au terme d'un séjour atroce dans les pires geôles russes, le jeune homme est envoyé au camp 303, en pleine Sibérie. Cependant, malgré les conditions de vie très difficiles, Slavomir veut survivre dans cet enfer. Ayant pris la décision de s'évader, il prend ses dispositions, rassemble six camarades autour de lui et les voilà partis dans l'immensité glacée de la Sibérie. De la Lena au lac Baïkal, en passant par le désert de Gobi et l'Himalaya, les sept amis devront faire face à la faim, la soif, la fatigue, la maladie, le froid et la mort...

Mon avis
   Tout d'abord, j'ai trouvé ce livre passionant. En effet, il se lit comme un roman d'aventures, à la seule différence que ces aventures ont été vécues. A marche forcée tient réellement le lecteur en haleine, fasciné par l'épopée de ces hommes à travers l'Asie, les obstacles qu'ils parviennent à surmonter, leurs souffrances quotidiennes, les rencontres qu'ils font, leur soif de liberté, sans compter l'éclairage qu'il apporte sur le goulag.
   Cependant, une fois noté cet aspect, je constate que cet ouvrage m'a tout de même laissée sur ma faim. En effet, en plus de l'aventure physique, c'est une narration de l'aventure humaine que j'attendais, celle de l'expérience commune vécue par ces hommes, leur amitié, leurs espérances, leurs moments de découragements, leurs souvenirs, ne serait-ce qu'en ce qui concerne le narrateur. Malheureusement, et c'est dommage, l'introspection est peu ou pas poussée dans ce livre, ce qui, encore une fois, m'a beaucoup déçue, puisque ce manque cantonne cette épopée à une suite d'évènements et d'épreuves, certes peu communs, certes intéressants, mais survenant à des personnages sans intériorité et auxquels on peine à s'attacher. Fait significatif, j'ai eu du mal jusqu'à la fin du récit à identifier les personnages, tant leurs traits de caractère étaient peu marqués.
    Secundo, -mais il s'agit plus d'une simple opinion personnelle- l'emploi du passé simple tout au long du récit à la première personne du pluriel est un choix de traduction à mon sens peu judicieux car pas très esthétique ni harmonieux.
   Pour faire court, je n'ai pas été spécialement emballée par ce livre, malgré sa thématique prometteuse.

Mon verdict
   2,5/5; une aventure physique plus qu'humaine




samedi 4 octobre 2014

Maupassant - La Maison Tellier

   N'ayant hélas pas réussi à venir à bout de L'Education sentimentale (j'ai tout de même tenu 250 pages), je me suis rabattue sur une valeur sûre, un des rares recueils de nouvelles de Maupassant que je n'avais pas encore lu. En effet, Maupassant est l'un de mes auteurs favoris; si bien qu'il y a deux ans, j'avais même fait une "cure Maupassant", lisant cinq de ses ouvrages en deux semaines... Je reviens donc à mes premières amours avec ce livre que j'ai lu, une fois n'est pas cotume, en version numérique.

Titre: La Maison Tellier
Auteur: Guy de Maupassant
Genre: nouvelle (recueil)
Ecole: réaliste
Date de publication: 1881
Pays: France

Présentation
   Le recueil regroupe huit nouvelles: La Maison Tellier, Sur l'eau, Histoire d'une fille de ferme, Une partie de campagne, En famille, Au printemps, Le Papa de Simon, La Femme de Paul. Les thèmes de ces nouvelles se rejoignent souvent: ils vont du voyage des pensionnaires d'une maison close à la Première Communion de la nièce de leur patronne, aux histoires de coeur de paysannes normandes, ou de l'héritage reçu par un fonctionnaire parisien à la mort de sa mère aux histoires du petit monde des cannotiers de la Seine. Les thèmes traités sont donc plutôt des thèmes récurrents de l'univers de Maupassant.

Mon avis
   Malgré la similitude des thèmes abordés, chacune de ces nouvelles est différente. En effet, Maupassant a le don de brosser en quelques traits le portrait fidèle, tant physique que moral, d'un personnage, si bien que les différents protagonistes de ces nouvelles pourraient presque se transformer en personnages de roman. De plus, la chute finale toujours innattendue et surprenante de ces nouvelles crée chez le lecteur un effet de surprise admirable, tout en le laissant sur sa faim sans que cela soit gênant, ce qui est le propre d'une nouvelle réussie.
   Il me semble également que l'ironie voire le polémisme de Maupassant caractérisent ces nouvelles. Par exemple, la venue de prostituées à une première communion, celles-ci étant citées en exemple par le curé qui se méprend sur leur état, est une situation surprenante qui prête à sourire. L'ironie de Maupassant est selon moi protéiforme: de plaisante, elle devenir funèbre quand le héros d'une de ces nouvelles, incompris par sa maîtresse dont le carctère ne lui correspond absolument pas et dont il est cependant éperdument amoureux, se suicide à la fin de la nouvelle, voire polémique dans une charge contre l'hypocrisie et l'esprit petit-bourgeois du XIXème siècle.
   Enfin, ce qui fait le plaisir de la lecture de Maupassant, c'est que, non content d'être un narrateur hors pair, celui-ci manie avec virtuosité la description, dans laquelle se ressent l'influence des impressionistes avec l'évocation des couleurs. Le narrateur de ces récits excelle donc dans la création d'atmosphères.
   Qui plus est, on l'aura compris, le livre est court et facile à lire comme la plupart des recueils de nouvelles (enfin, pas tous cependant...). Pour toutes ces raisons, j'ai adoré ce recueil. 
   Le livre est tombé dans le domaine public et est gratuit sur iBooks, Google play et Kindle store. Vous n'avez donc aucune excuse pour ne pas en commencer la lecture dès maintenant !

Mon verdict
   5/5, de la grande littérature bien dans le style de Maupassant