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dimanche 26 avril 2015

Laclos - Les Liaisons dangereuses

    Me revoilà avec un classique un peu sulfureux...

Titre: Les Liaisons dangereuses
Auteur: Pierre Choderlos de Laclos
Genre: roman épistolaire
Date de publication: 1782
Pays: France

Résumé
   La Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont sont deux libertins, multipliant les aventures. Anciens amants, ils s'écrivent régulièrement. C'est cette correspondance fictive, à laquelle s'ajoute celle de quelques autres protagonistes de l'intrigue, qui est présentée dans ce roman. La Marquise de Merteuil, jeune veuve que toute la bonne société croit irréprochable, veut se venger d'un de ses anciens amants. Pour cela, elle imagine de débaucher sa jeune fiancée, Cécile de Volanges, fraîchement sortie du couvent. De son côté, le Vicomte de Valmont veut séduire une femme mariée, la Présidente de Tourvel. Mais Madame de Volanges met en garde la Présidente contre Valmont, gâtant ainsi ses chances. Il décide donc de s'allier à la marquise pour déshonorer la jeune Cécile et faire éclater un scandale après son mariage. La Marquise, qui a ses entrées chez les Volanges, deviendra pour cela la confidente de Cécile, la poussant dans les bras d'un jeune homme amoureux d'elle, le Chevalier Danceny. De son côté, le Vicomte gagnera la confiance du Chevalier afin de le manipuler.

Mon avis
   Je vous avoue tout d'abord que je ne suis pas une grande amatrice de romans du XVIIème ou du XVIIIème, ni de romans épistolaires. Pourtant...j'ai bien dû réviser mon avis.
   En effet, j'ai vraiment apprécié ce roman. Cela tient principalement à l'admirable analyse des sentiments. Le paradoxe est que, si les Liaisons traitent principalement d'amour, c'est bien le sentiment le moins présent, au détriment de l'envie, de la jalousie, du ressentiment, de l'orgueil, et de l'amour-propre. C'est donc tout d'abord cette originalité qui m'a intéressée. En effet, de tous les personnages, aucun n'est vraiment et sincèrement amoureux, puisque même les personnages les plus candides, Cécile et le chevalier, tireront profit des "leçons" des deux comparses et feront preuve de duplicité. 
   Le thème principal du roman est donc la manipulation. Alors que personne ne s'en doute, ce sont la marquise et le Vicomte qui tirent les ficelles de l'intrigue pour parvenir à leurs fins. Les personnages, tant manipulateurs que manipulés, sont remarquablement esquissés: les deux libertins sont épouvantables de cynisme et, il faut le dire, d'ingéniosité; les autres sont finalement totalement écrasés par ces deux figures de démiurges, n'ayant à leur opposer que leur naïveté, leur crédulité, et leur manque de discernement. Les personnages les plus sympathiques sont finalement, je trouve, la Marquise et le Vicomte, puisque leur ingéniosité et, finalement, leur lucidité froide et calculatrice est bien plus intéressante que la faiblesse des autres. Cette supériorité de personnages aussi noirs confère donc au roman une bonne part de son intérêt et de son originalité.
   En ce qui concerne l'intrigue, d'ailleurs passionnante, les machinations machiavéliques se succédant à une cadence impressionnante, je n'ai eu qu'une seule petite déception: j'ai en effet trouvé la fin un peu clémente pour certains personnages et un peu trop "morale"; mais sans doute l'époque l'exigeait-elle.
   De plus, j'ai redécouvert le roman épistolaire; il est vrai que ce genre m'a donné une nostalgie de ce moyen de communication merveilleux qu'est la lettre, qui invite, je trouve, à l'usage du beau langage. En tant que philatéliste, mon amour de la lettre était déjà bien présent, mais en tant que membre d'une génération où l'on n'écrit plus, ce roman m'a donné envie de reprendre la plume.
   Ma conquête a été cependant achevée par l'humour du ton persifleur de la Marquise et du Vicomte, chez qui on découvre parfois des insinutions peu amènes assez amusantes.

Mon verdict
   4,5/5; un savoureux roman sur la manipulation et la noirceur de l'âme humaine

   

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