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dimanche 16 mars 2014

Emile Zola- L'Assommoir

   Je reviens avec un roman de mon auteur préféré, Zola.

Titre: L'Assommoir
Auteur: Emile Zola
Date de parution: 1876
Genre: roman naturaliste
Pays: France

Résumé
   Le livre raconte la vie de Gervaise Macquart, jeune blanchisseuse provinciale montée à Paris. Elle vit dans la misère avec son amant, Lantier, dont elle a eu deux enfants. Mais bientôt, Lantier la quitte et elle se retrouve seule. Elle épouse alors Coupeau, un ouvrier zingueur. Le couple, sérieux, travailleur, vivant en bonne intelligence, donne naissance à une fille, Nana. Alors qu'il s'apprêtent à acheter une boutique de blanchisserie, Coupeau fait une chute, est sérieusement blessé et doit arrêter de travailler. Gervaise parvient tout de même à acheter la boutique grâce à un prêt du forgeron Goujet, qui nourrit pour elle un amour platonique, mais cet accident de Coupeau sera le point de départ d'une lente mais inexorable descente du couple vers la misère. Coupeau perd goût au travail, et leur déchéance a lieu par la gourmandise, l'alcoolisme, la paresse.
L'Assommoir est le nom du café que fréquente Coupeau.

Mon avis
  L'Assommoir est tout à fait un roman naturaliste. En effet, son thème est la lente descente vers la misère d'un couple pourtant sérieux au départ, mais que le milieu et une suite de circonstances malheureuses pousseront vers la pauvreté la plus sordide et la perte de toute dignité humaine. En cela, le roman est terrifiant de vraisemblance: dès le début, on perçoit des signes avant-coureurs de cette fin malheureuse. A mon sens, il est plein de justesse; on sent les personnages s'enfoncer de plus en plus vers la misère et le lecteur y assiste impuissant, sans parvenir à s'attacher à eux, comme dans plusieurs romans de Zola. Leur chute est en partie due à plusieurs évènements malencontreux, mais également à leur inertie et leur aveuglement, ce qui rend le roman tout à fait réaliste.
   Comme toujours, pour écrire son roman, Zola s'est énormément documenté, les descriptions sont toujours fouillées et saisissantes de réalisme. Il est extrêmement facile de saisir l'atmosphère du livee; une fois ouvert, il est dur de le lâcher!
  Cependant il n'est pas particulièrement gai, la fin est tout à fait horrible, je dirais même glauque. Mais elle sert le réalisme du roman et en est l'aboutissement logique. Même si les personnages sont globalement tous antipathiques, deux m'ont touché: il s'agit de Goujet, jeune forgeron amoureux timide de Gervaise; sa patience envers elle et sa discrétion, ainsi que sa fidélité m'ont paru touchantes. Le deuxième m'a, je l'avoue, émue littéralement aux larmes; c'est une petite fille dont la mère est morte sous les coups de son père, et qui s'occupe vaillamment de ses frères et soeurs tout en gardant tout son amour et sa tendre sollicitude pour un père qui la traite de façon absolument abominable.
   Mais ce qui est surtout extraordinaire dans L'Assommoir, c'est la langue de Zola, fluide, à la fois empreinte de vocabulaire scientifique et populaire, pleine d'images saisissantes. C'est ce qui me plaît le plus dans ses romans; et retrouver un de ses tics d'écriture dans un passage me remplit du même sentiment affectueux que j'éprouve devant une personne que je connais depuis bien longtemps. Lire un roman écrit avec un tel style est pour moi un très grand plaisir.
   J'ai, vous l'aurez compris, adoré L'Assommoir, qui reste l'un de mes romans préférés de Zola derrière Pot-Bouille et Germinal. Ce roman, tant décrié lors de sa publication, est une vraie merveille de la littérature française.

Mon verdict
   5/5, un chef-d'oeuvre naturaliste.

   Je suis actuellement en train de lire Les Semailles et les Moissons d'Henri Troyat, qui fera peut-être l'objet d'un article, je ne sais pas encore.


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