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dimanche 15 mars 2015

Klotz - Pereiro Lazaro - La Vraie Vie des profs (film)

   Il y a des jours (je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire) où on regarderait n'importe quoi, même un film dont on sait pertinemment qu'il sera mauvais, pour d'obscures raisons. Eh bien, le dernier soir, j'étais tout à fait de cette humeur-là. Avec un titre pareil et une affiche dans ce style, cette comédie française répondait tout à fait à mes critères: elle avait tout l'air d'un chef-d'oeuvre. Alors, pour le malheur de mon cerveau, je me suis décidée (moment fatal) à appuyer sur play sur le lien youtube de ce film (non parce qu'il ne faut pas exagérer, je ne veux pas payer pour des trucs pareils)...

Titre: La Vraie Vie des profs
Réalisateurs: Emmanuel Klotz, Albert Pereira Lazaro
Genre: comédie
Avec: Audrey Fleurot, Lucien Jean-Baptiste, Emir Seguir, Sami Bouzid
Date de sortie: 2013
Pays: France 

Résumé
   Aux collège Emile Zola, Albert et Jean-Mohammed, habitués à faire les quatre cent coups, se voient contraints par le directeur (Lucien Jean-Baptiste) de participer à la rédaction du journal de l'école, avec la pire bande de "boloss" (sic) du collège. Mais ils vont trouver beaucoup plus amusant d'enquêter sur la vie privée de leurs profs, afin de diffuser des photos compromettantes sur un site internet, intitulé la Vraie Vie des Profs (VVDP). Seulement, ils contrarieront involontairement l'idylle du principal avec Madame Oufkir (Audrey Fleurot), la jolie prof de Français...

Mon avis
   Je pourrais résumer mon avis sur ce film en un mot (à la lecture du résumé vous devez déjà vous faire une vague idée de sa qualité), mais je trouve intéressant de développer le message qu'il transmet.   Car oui, ce film transmet un message. 
   Avant de voir en quoi consiste celui-ci, expédions nos critiques sur le film en lui-même: les acteurs sont mauvais (particulièrement Sami Bouzid et Lucien Jean-Baptiste, inexpressifs), les dialogues sont indigents à pleurer, le scénario est sans intérêt et artificiel (les profs ont tous un ténébreux secret à cacher), la photographie laide et désagréable à regarder.
   C'est fait. Maintenant, attaquons-nous au fond...
   Tout d'abord, l'idée sur laquelle se base le scénario m'a gênée. En effet, à l'heure où les écoutes de la NSA, la présence de caméras de surveillance toujours plus nombreuses dans les lieux publics font débat, tout comme les récents piratages de photos de stars dénudées, la volonté de ces enfants de pénétrer dans l'intimité de leurs professeurs sans leur consentement, et ce dans des buts futiles, pour mettre à jour leur vie privée (et même, dans le cas d'un professeur, son orientation sexuelle, affaire privée s'il en est), m'a profondément choquée. D'ailleurs il existe un mot pour qualifier cette attitude: le voyeurisme, tout simplement. En cela, le film est, je trouve, pernicieux, puisque le point de vue des enfants qu'il adopte, tout comme la fin heureuse (tout le monde est content même les profs qui assument tout et n'hésitent pas à apporter de l'eau au moulin de l'indiscrétion et de la négation de toute vie privée; les enfants ne sont pas punis, au contraire les profs les remercient presque...) présente ce voyeurisme comme bon et normal. De plus, ceux qui tentent d'y faire obstuction sont les adultes (éternels "vieux cons"), les profs et la hiérarchie de l'Education Nationale, représentants de l'autorité honnie, tandis que les enfants sont traités en héros. On peut donc se rendre compte que le message convoyé par ce film est assez gênant.
   Autre chose qui m'a étonnée (voilons à l'aide d'un bel euphémisme mon état d'esprit après ce visionnage), le film est, à mon sens, peu adapté au public qu'il vise (clairement, les collégiens pré-ados, voire les enfants). En effet, cette comédie (si tant est qu'on puisse lui concéder cette appellation) est bien trop vulgaire pour un public de cet âge. En disant que le film commence avec un dessin de pénis et se termine avec une sextape on peut s'en faire une vague idée... 
   De plus, le niveau de langue utilisé est déconcertant de pauvreté. Certes, pour un film de ce type, je ne m'attendais pas à du Chateaubriand, mais pas non plus à cette espèce de sabir qui n'a plus de français que le nom. Au nom d'un "parler jeune" qui sonne finalement assez faux (presque autant que celui du clip "Si t'as pas de Sam, t'as le seum" passé dans SLG), et que moi (qui ai tout de même 16 printemps, rappelons-le), ne comprends pas toujours, le français est massacré impitoyablement pour obtenir des dialogues inintelligibles aux plus de 18 ans, et qui plus est d'une pauvreté affligeante. A mon humble avis, toute personne douée d'un cerveau en état de fonctionner serait déjà énervée par ce point seul.
  Pour montrer à quel point ces questions de vocabulaire sont importantes, je voudrais citer l'exemple des intellos traités de "boloss" par les deux têtes à claques en question. Ce choix des dialoguistes est, je trouve, significatif des partis pris de ce film, qui choisit de dénigrer les bons élèves, ceux qui lisent, qui s'instruisent, se cultivent, ouvrent leur esprit à un horizon autre que leur petite personne. C'est une posture qui me met mal à l'aise et que j'ai du mal à accepter.
   Autant vous dire que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout apprécié ce film, véritable étron fumant cinématographiquement parlant, et qui diffuse un message pour le moins contestable du point de vue de l'éthique.
   Le lendemain, j'ai regardé, dans la même veine, Neuilly sa mère qui, pour être franchement caricatural (choix assumé par les scénaristes je pense) m'a tout de même fait rire et certainement plus divertie que cette...chose. Autant vous dire qu'à côté de ça Neuilly sa mère est un chef-d'oeuvre; c'est dire...
   Ceci dit, je vais me laver les yeux à l'acide et reviens pour de nouveaux articles...

Mon verdict
   0/5, sombre bouse au message contestable

   

mardi 3 mars 2015

Longus - Daphnis et Chloé

   Encore un roman que j'ai dû lire pour le lycée...dans le cadre, cette fois, du cours de Grec.

Titre: Daphnis et Chloé
Auteur: Longus
Genre: roman d'amour bucolique
Date de publication: IIème - IIIème siècle ap. J.-C.
Pays: Grèce

Résumé
   Alors qu'ils ne sont encore que nourrissons, Daphnis, puis Chloé, sont trouvés et recueillis par deux couples de bergers de l'île de Lesbos. Ils grandissent l'un près de l'autre; Chloé a en effet la garde d'un troupeau de brebis et Daphnis d'un troupeau de chèvres. Dans ce cadre champêtre, ils connaissent leurs premiers émois amoureux dans l'innocence de leur jeunesse. Mais de nombreuses péripéties attendent les jeunes gens: ils seront confrontés aux guerres, aux pirates, et aux ruses de leurs rivaux amoureux.

Mon avis
   L'intrigue en elle-même n'a, j'ai trouvé, que peu d'intérêt: elle suit tout à fait les codes du genre, tout s'arrange toujours pour les amants d'une façon somme toute assez convenue grâce à l'intervention des dieux. Le roman a donc un aspect assez mièvre.
   Cependant, le narrateur ne se prend pas vraiment au sérieux en ce qui concerne les codes du genre, c'est assez sensible. En effet, le jeune héros n'est pas toujours présenté sous son meilleur jour: il est parfois décrit comme lâche et, enfin c'est mon avis, pas très dégourdi. De plus, le narrateur se permet quelques libertés de ton. Tout ceci contribue à ce que le récit garde une agréable légèreté.
   Enfin, l'atmosphère champêtre et le cadre bucolique sont décrits avec finesse et rendent le roman très agréable à lire.
   Dernière chose, dans l'édition que j'avais en ma possession, un cours récit de Musée intitulé Héro et Léandre, récit d'amour tragique beaucoup plus sombre, m'a énormément plu.
 
Mon verdict
   3,5/5, léger et distrayant
Si vous voulez voir mon billet sur Œdipe-Roi de Sophocle, une autre œuvre de l'Antiquité grecque, c'est ici