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dimanche 4 octobre 2015

Kenizé Mourad - De la part de la princesse morte

    Dadée II le retour, me direz-vous... en effet, ces derniers temps, j'ai vraiment eu du mal à poster. Trop de travail, pas le temps, et une panne de wifi n'y sont pas étrangers. Du coup, je ne sais pas trop si je pourrai garder un rythme régulier... Enfin, pendant tout ce temps, j'ai quand même lu 8 livres ! (Eh oui, quand on n'a pas Internet, on s'occupe comme on peut ;).) Donc, voici l'article sur un livre que j'ai lu il y a assez longtemps.

Titre: De la part de la princesse morte
Auteur: Kenizé Mourad
Genre: biographie romancée
Date de publication: 1987
Langue: français

Résumé
    Née dans un palais d'Istanbul, capitale de l'Empire ottoman, au début du XXème siècle, la princesse Selma aura un destin atypique. Fille d'une sultane au caractère bien trempé, la petite fille traverse la période difficile de la guerre de 1914-1918, avec l'occupation de l'Empire ottoman par les occidentaux vainqueurs et la prise de pouvoir de Kemal Pacha, qui chasse la dynastie ottomane. Alors qu'elle est encore petite fille, elle doit s'exiler avec sa mère et son frère au Liban. Malgré quelques discriminations et brimades, malgré la pauvreté qui gagne sa famille, ce sont des années plutôt heureuses qu'elle y passe: jeune fille, Selma est très admirée et court les bals de Beyrouth. Elle jouit d'une certaine liberté qui lui manquait à Istanbul, où les femmes devaient sortir voilées ou rester confinées dans le haremlik. Cependant, la vie qu'elle mène lui pèse: la princesse aspire à un destin grandiose. C'est ainsi qu'elle accepte d'épouser un rajah qu'elle n'a jamais vu et de partir pour les Indes.
Mon avis
   Tout d'abord, l'aspect historique de ce roman n'est pas dépourvu d'intérêt. En effet, l'histoire de l'empire ottoman est souvent mal connue en France; elle n'est pas ou peu enseignée à l'école (ou on n'en garde pas un souvenir impérissable). Aussi, ce roman permet d'avoir un éclairage sur le passé de ce grand pays aux portes de l'Europe. De plus, en ce XXème siècle agité traversé par cette héroïne, l'Empire ottoman n'est pas la seule contrée agitée par une révolution: Selma traverse aussi la lutte pour l'indépendance indienne; et le roman offre aussi de découvrir un
de ses aspects moins évidents, c'est-à-dire les relations entretenues par les rajah, l'aristocratie locale, et les Britanniques. En cela, le roman m'a beaucoup intéressée.
   En outre, De la part de la princesse morte est aussi un roman sur le monde musulman. J'ai découvert le mode de vie à l'orientale, avec les harems, un monde de femmes qui ne restent pas passives, loin de là, mais font souvent montre de plus de volonté que les hommes, mais aussi les nombreuses restrictions et brimades dont y sont victimes les femmes. La souffrance de Selma, femme indépendante, d'être privée de liberté, d'être considérée comme une éternelle mineure à surveiller, fend véritablement le cœur. A travers l'évocation des tensions religieuses en Inde, j'ai aussi beaucoup appris sur les différences entre sunnisme et chiismes, qui m'avaient longtemps laissée perplexe.
   Mais, outre l'aspect historique, certes très présent, ce livre est également, en quelque sorte, un roman. Roman d'apprentissage pour Selma, passée des honneurs à la déchéance sociale, qui découvre les premiers émois amoureux et les difficultés de la vie de couple, ainsi que les ravages de la passion. C'est également un roman qui constitue un véritable hymne à la femme, à sa liberté, à sa volonté, à sa capacité d'empathie, à son courage et sa fierté aussi, qualités dont savent faire preuve Selma et sa mère.
   Mais toute ma sympathie est allée au personnage de Zeynel, eunuque du harem, resté jusqu'au bout fidèle à sa sultane. Son amour sans espoir, plein d'une frustration douloureuse, pour la mère de Selma, dont il a la douleur de voir qu'elle ne le considère pas véritablement comme un homme à part entière, m'a bouleversée. C'est, je trouve, un personnage plein de complexité et de subtilité, un personnage rongé aussi, par cet amour impossible. En cela, il est vraiment original.
   Pour conclure, il s'agit d'un roman passionnant, d'un style très agréable, qui apporte un éclairage historique sur des périodes méconnues sans tomber dans le pompeux ou l'ennuyeux, et c'est pour cela que je l'ai bien apprécié. Je me permettrai uniquement un petit bémol pour quelques passages de la partie indienne qui m'ont paru parfois un peu répétitifs, et pas toujours très clairs. C'est uniquement pour cela que je ne lui donne pas la note maximale.

Mon verdict
   4/5, historiquement éclairant

samedi 11 juillet 2015

Simon Montefiore - Sashenka

   Peut-être connaissez-vous ma passion pour la Russie...c'est pour elle que je me suis plongée dans cet énorme pavé de 600 pages !

Titre: Sashenka
Auteur: Simon Montefiore
Genre: roman historique
Date de publication: 2010
Pays: Royaume-Uni

Résumé
   Sashenka a dix-sept ans dans le Saint-Pétersbourg de Nicolas II et Raspoutine, en 1917. Fille d'un industriel juif devenu richissime, Samuil Zeitlin, et d'Ariadna, une mondaine qui ne pense que bals et vénère le starets Raspoutine, la jeune fille méprise la vie et le monde de ses parents et s'enflamme pour le bolchevisme et la cause ouvrière. Fervente militante, elle est emprisonnée par la police secrète du Tsar avant d'être relâchée grâce à l'influence de son père. Quelques mois plus tard, elle assiste à la Révolution d'Octobre et devient même une assistante de Lénine. On la retrouve en 1936. Epouse modèle d'un dignitaire du Parti, elle compromet la vie des siens en connaissant une passion torride pour un écrivain aux idées peu orthodoxes. Juste après la chute de l'URSS, une jeune historienne se plonge dans les archives du KGB et tente de découvrir son destin...

Mon avis
   A tous les points de vue, ce roman m'a semblé relativement banal. En effet, le personnage de la jeune fille riche qui abhorre son milieu et embrasse la cause des pauvres est, à mon sens, déjà assez cliché. On n'apprend pas grand-chose sur la révolution russe avec ce roman, qui, j'ai trouvé, n'a pas suffisamment évoqué la révolution de février 1917. Sur le sujet, le tome 3 de l'Histoire des Romanov de Michel de Saint-Pierre m'avait beaucoup plus intéressée, bien qu'il ne s'agisse pas d'un roman.
   Quant à la période stalinienne, le passage sur le sujet m'a semblé légèrement plus intéressant, même si toutes ces scènes à la Loubianka ont clairement un goût de déjà-vu. Le mécanisme de la passion amoureuse est assez faiblement évoqué; Sasheka passe sans transition d'épouse modèle à maîtresse passionnée, ce qui est peu crédible. La transcription de certains de ses dialogues avec son amant est assez ridicule et n'a rien à envier à des chefs-d’œuvre comme 50 Nuances de Grey... La dernière partie du roman est assez ennuyeuse et les obstacles que doit surmonter la jeune historienne pour accéder à la vérité m'ont paru artificiels.
   Sans être mauvais, le style n'est pas inoubliable; et je dois avouer que ce roman ne m'a pas passionnée ni intéressée, exception faite, peut-être, du personnage du capitaine Sagan de la police secrète du tsar, personnage ambigu qui aurait mérité une autre fin. L'évocation de l'amour maternel de Sashenka m'a aussi touché et m'a un peu rappelé Anna Karénine.
   En définitive, ce roman est malgré tout assez banal et, je trouve, ne mérite pas le temps passé à lire ses 600 pages.

Mon verdict
1,5/5, banal