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dimanche 23 août 2015

Jean Anglade - Le temps et la paille

  J'ai toujours aimé la littérature du terroir, Michelet, Anglade, etc... J'ai donc lu récemment ce roman de Jean Anglade, auteur auvergnat originaire de l'Allier.

Titre: Le temps et la paille
Auteur: Jean Anglade
Genre: roman
Date de publication: 2006
Pays: France

Résumé
   Jacques Saint-André naît pendant la Grande Guerre dans l'Allier, d'un père maréchal-ferrand et d'une mère qui avait déjà perdu une fille quelques années auparavant. Son enfance se passe, tranquille, dans son petit village, et sa maîtresse d'école, qui lui promet un avenir brillant, pousse ses parents à le faire étudier. C'est ainsi qu'il devient professeur d'histoire au lycée de Tunis. La Seconde Guerre mondiale n'aura pas marqué sa vie outre mesure, heureux qu'il était auprès de sa jeune épouse Henriette. Il retournera ensuite dans sa chère Auvergne pour exercer au lycée de Clermont-Ferrand. Les années passent, des enfants naissent au foyer puis s'en vont. Après la mort d'Henriette, Jacques devra surmonter la solitude qui l'attend.
Mon avis
   Vous avez dû vous en rendre compte à la lecture du résumé, ce roman raconte une histoire ordinaire d'un homme qui a traversé le XXème siècle. Cette histoire est TRES ordinaire. Trop peut-être, si bien qu'il ne faut pas attendre du roman des précisions historiques sur ce siècle. En effet, le personnage s'implique peu dans l'Histoire, même s'il l'enseigne. Son histoire personnelle n'a rien d'extraordinaire non plus: pas de personnage torturé, de soucis d'argent ou de passions dévorantes. Non, le personnage principal n'est pas vraiment propre à exciter l'intérêt du lecteur, il faut l'avouer. Sa vie est la même que celle de millions de Français du siècle passé.
   La partie intéressante du roman, à savoir la fin sur la vieillesse, est pourtant assez curieuse et intéressante, mais elle est expédiée en quelques chapitres d'une longueur ridicule, ce qui est dommage.
   Ceci dit, on finit par s'attacher à ce personnage parfois tendre et non dépourvu d'humour, si bien que les 300 pages du roman filent en définitive assez vite. D'un certain côté, c'est peut-être mieux. 
   J'ai beaucoup apprécié l'allusion à la controverse archéologique au sujet des fouilles préhistoriques de Glozel, ce mystère de la paléontologie m'avait passionnée et j'ai été heureuse de retrouver quelques lignes à ce sujet dans ce roman.
   Le véritable intérêt de ce roman réside en l'évocation nostalgique d'un monde disparu, vraiment différent de celui d'aujourd'hui, avec le passage sur la Tunisie française par exemple, ou simplement ces campagnes aujourd'hui mornes et vidées à l'heure où elles étaient encore animées d'une vie simple mais chaleureuse. Ceci dit, j'ai eu l'occasion de lire des dizaines de romans de Jean Anglade, et à chaque fois, c'est plus ou moins toujours la même atmosphère, qui n'a rien d'original mais que l'on a malgré tout plaisir à retrouver.

Mon verdict
   2,5/5, rien d'extraordinaire

 

mardi 4 août 2015

Alessandro Baricco - Mr. Gwyn

   Alors oui, je sais, j'ai un peu de retard. Mais que voulez-vous, je suis en vacances non ? Enfin voici mon avis sur un livre récent que l'on m'a offert, et dont je ne connaissais pas du tout l'auteur.

Titre: Mr. Gwyn
Auteur: Alessandro Baricco
Genre: roman
Date de publication: 2011
Pays: Italie

Résumé
   Jasper Gwyn, écrivain reconnu, décide un jour d'arrêter d'écrire, principalement par lassitude du monde de l'édition. Seulement une question se pose alors, que fera-t-il ? Après des mois de dépression, Jasper Gwyn a une illumination: le métier de copiste lui plairait beaucoup. Mais que copier ? Une vieille femme le met sur la voie, pourquoi ne copierait-il pas les gens ? Mr. Gwyn décide donc de réaliser des portraits écrits sur commande, selon une méthode assez particulière.

Mon avis
    J'ai trouvé ce roman particulièrement intéressant, notamment parce qu'il aborde des sujets qui ne peuvent manquer de passionner une mordue de littérature, à savoir la perte de l'inspiration et l'innovation littéraire. En effet, la façon dont Gwyn prépare son atelier est très poétique, imaginative et laisse deviner au lecteur quelles peuvent être les conditions physiques nécessaires à l'inspiration. De même, l'angoisse dont est saisi le héros alors qu'il ne sait plus comment créer pour se renouveler est particulièrement poignante et bien décrite, on sent bien que Gwyn est complètement paralysé par son impuissance à s'exprimer de la façon qu'il a choisie, la littérature.
   J'ai également ressenti beaucoup d'intérêt face à la thèse de Jasper Gwyn qui fait "poser" ses modèles nus, car il est convaincu que le caractère et l'essence même d'une personne transparaît pour l'essentiel à travers son physique, ses attitudes, sa démarche. Selon moi, Jasper Gwyneth rend ainsi ses lettres de noblesse au corps et souligne l'étroite symbiose entre le corps et l'esprit. De même, ce en quoi consiste ces fameux portraits m'a beaucoup surprise, et tout ceci contribue énormément à conférer au roman un aspect très poétique et spécial.
   Le personnage de Rachel, belle jeune femme trop grosse et pleine de frustration, a aussi beaucoup retenu mon attention, je l'ai trouvé complexe et fascinant.
   Le style est très agréable à lire, avec parfois des pointes d'humour, surtout en ce qui concerne la parfaite connaissance qu'a Gwyn des laveries londoniennes. 
   J'ai donc vraiment beaucoup apprécié ce roman, intéressant, poétique, drôle et bien écrit, et ai bien envie de lire d'autres œuvres du même auteur.

Mon verdict
   5/5, poétique

   Je me rends compte que récemment j'ai mis beaucoup de notes élevées aux romans que j'ai lus. Simplement parce qu'il les méritaient je crois; j'ai eu de la chance de tomber sur d'aussi bonnes lectures. Mais si je me fie à ma lecture actuelle, cet état de grâce ne va pas durer longtemps...


dimanche 26 juillet 2015

J.M.G. Le Clézio - Ritournelle de la faim

      C'est la première fois que je lis un roman de Le Clézio, prix Nobel de Littérature découvert au détour d'un manuel scolaire. Je vous confie ici mes impressions...

Titre: Ritournelle de la faim
Auteur: Jean-Marie Gustave Le Clézio
Genre: roman
Date de publication: 2008
Pays: France

Résumé
   Ethel est une jeune parisienne, âgée de dix ans en 1931, année où se tient à Paris une Exposition Coloniale. Son grand-oncle, Monsieur Soliman, dont elle est très proche, achète pour elle le pavillon indien, qu'il projette de faire construire sur un terrain qu'il a acheté. Après la mort de son grand-oncle, c'est avec dévotion qu'Ethel se rend en pèlerinage devant les pièces détachées de la maison de ses rêves, accompagnée de sa grande amie, Xénia, une fille énigmatique d'émigrés russes vivants dans la misère. Alors qu'elle grandit, elle supporte de plus en plus mal les conversations stériles de la société que fréquente son père, financiers véreux et antisémites. La Seconde Guerre mondiale qui approche sera le temps pour elle de nombreuse déceptions...

Mon avis
   Tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié l'intrigue, histoire d'une déchéance financière, et je crois que cela tient beaucoup aux personnages. En effet, Ethel, le personnage principal, est particulièrement attachante de par sa profonde bienveillance accompagnée d'une certaine soif d'idéal propre à sa jeunesse. Sa progression, son cheminement face aux trahisons qui l'assaillent la rendent digne d'admiration. Ainsi, sa relation assez particulière envers Maude, une ancienne maîtresse de son père tombée dans un extrême dénuement est-elle assez touchante. De même, le personnage de son père, indolent et naïf Mauricien, est, j'ai trouvé, bien croqué, tout comme Xénia, hautaine et assez insupportable, il faut l'avouer.
   J'ai également aimé le style de Le Clézio, très agréable à lire, et ai donc bien aimé ce roman, auquel je n'arrive décidément pas à trouver de défaut.

Mon verdict
   5/5, attachant

samedi 18 juillet 2015

Maÿlis de Kerangal - Je marche sous un ciel de traîne

   Après Corniche Kennedy et Tangente vers l'est, je reviens avec un nouveau billet sur un roman de Maÿlis de Kerangal (oui, encore).

Titre: Je marche sous un ciel de traîne
Auteur: Maÿlis de Kerangal
Genre: roman
Date de publication: 2000
Pays: France

Résumé
   Dans un village du Périgord, Antoine, la trentaine, mène une existence stérile et solitaire. Ses seules occupations sont le dessin de monuments historiques locaux pour des guides de tourisme et les parties de pêche avec son ami Tabasque, libraire en faillite. Lorsque celui-ci accueille Claire, sa nièce, une toute jeune femme énigmatique, les certitudes d'Antoine volent en éclat et celui-ci connaît le désir et le doute, mettant au jour le passé trouble du village et les manipulations de Tabasque.

Mon avis
   Encore une fois, l'atmosphère de ce roman est remarquable. Le lecteur est tout de suite plongé dans cette ambiance végétative et morne d'un village de campagne où tout se délite lentement.
   De même, les personnages sont remarquablement évoqués. J'ai trouvé Antoine particulièrement  attachant avec sa naïveté, sa simplicité, malgré toute sa passivité.Tabasque, haut en couleurs, m'a fait sourire, et Claire m'a laissée perplexe.
   Cependant, l'aspect de ce roman que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est cet hommage à la mémoire, qui n'a pas été sans me rappeler les Cerfs-Volants de Romain Gary. Mémoire de l'Histoire, mémoire familiale et mémoire personnelle qu'Antoine finit par accepter. En cela ce roman m'a vraiment passionnée.
   La plume de Maÿlis de Kerangal est toujours un délice à lire, même si, dans ce premier roman, elle n'a pas encore acquis toutes ses spécificités.
   J'ai donc bien aimé ce roman plus centré sur la psychologie, même si je n'en suis pas ressortie aussi exaltée qu'après Corniche Kennedy ou Tangente vers l'est.

Mon verdict
5/5, un intéressant roman de la mémoire.

samedi 11 juillet 2015

Simon Montefiore - Sashenka

   Peut-être connaissez-vous ma passion pour la Russie...c'est pour elle que je me suis plongée dans cet énorme pavé de 600 pages !

Titre: Sashenka
Auteur: Simon Montefiore
Genre: roman historique
Date de publication: 2010
Pays: Royaume-Uni

Résumé
   Sashenka a dix-sept ans dans le Saint-Pétersbourg de Nicolas II et Raspoutine, en 1917. Fille d'un industriel juif devenu richissime, Samuil Zeitlin, et d'Ariadna, une mondaine qui ne pense que bals et vénère le starets Raspoutine, la jeune fille méprise la vie et le monde de ses parents et s'enflamme pour le bolchevisme et la cause ouvrière. Fervente militante, elle est emprisonnée par la police secrète du Tsar avant d'être relâchée grâce à l'influence de son père. Quelques mois plus tard, elle assiste à la Révolution d'Octobre et devient même une assistante de Lénine. On la retrouve en 1936. Epouse modèle d'un dignitaire du Parti, elle compromet la vie des siens en connaissant une passion torride pour un écrivain aux idées peu orthodoxes. Juste après la chute de l'URSS, une jeune historienne se plonge dans les archives du KGB et tente de découvrir son destin...

Mon avis
   A tous les points de vue, ce roman m'a semblé relativement banal. En effet, le personnage de la jeune fille riche qui abhorre son milieu et embrasse la cause des pauvres est, à mon sens, déjà assez cliché. On n'apprend pas grand-chose sur la révolution russe avec ce roman, qui, j'ai trouvé, n'a pas suffisamment évoqué la révolution de février 1917. Sur le sujet, le tome 3 de l'Histoire des Romanov de Michel de Saint-Pierre m'avait beaucoup plus intéressée, bien qu'il ne s'agisse pas d'un roman.
   Quant à la période stalinienne, le passage sur le sujet m'a semblé légèrement plus intéressant, même si toutes ces scènes à la Loubianka ont clairement un goût de déjà-vu. Le mécanisme de la passion amoureuse est assez faiblement évoqué; Sasheka passe sans transition d'épouse modèle à maîtresse passionnée, ce qui est peu crédible. La transcription de certains de ses dialogues avec son amant est assez ridicule et n'a rien à envier à des chefs-d’œuvre comme 50 Nuances de Grey... La dernière partie du roman est assez ennuyeuse et les obstacles que doit surmonter la jeune historienne pour accéder à la vérité m'ont paru artificiels.
   Sans être mauvais, le style n'est pas inoubliable; et je dois avouer que ce roman ne m'a pas passionnée ni intéressée, exception faite, peut-être, du personnage du capitaine Sagan de la police secrète du tsar, personnage ambigu qui aurait mérité une autre fin. L'évocation de l'amour maternel de Sashenka m'a aussi touché et m'a un peu rappelé Anna Karénine.
   En définitive, ce roman est malgré tout assez banal et, je trouve, ne mérite pas le temps passé à lire ses 600 pages.

Mon verdict
1,5/5, banal


samedi 4 juillet 2015

In English - John Green - Paper Towns

After reading more and more articles about John Green in this blog I like, I decided to finally read another of his novels, Paper Towns, soon on screen.

Title: Paper Towns
Author: John Green
Genre: YA novel
Year: 2008
Country: USA

Summary
   Quentin Jacobsen, a teenager, used to be a very close friend of his neighbour Margo Roth Spiegelman. He is still in love with her and admires her amazing and special personnality. But they barely talk to each other anymore. One night though, Margo comes into Quentin's room through the window and takes him with her on a punitive expedition to take revenge on some of her friends who betrayed her. Quentin feels proud and happy to be the one she chosed. But the next day, Margo disappears, only leaving some clues for him to discover her retreat. With the help of his best friends Ben and Radar, and Margo's former best friend Lacey, Quentin will go on a search for Margo.

My opinion
   First of all, Paper Towns is a page-turner. I couldn't help going on reading it. Quentin's attempts to solve the puzzle Margo left him made the book fascinating; I felt like I was reading a crime novel and really liked that. I also liked the passages in the abandonned shop, because I am currently fascinated by Urbex (urban exploration); I think I am sensitive to the mysterious charm of abandonned places, and I found this charm was felt in the novel.
   But I have to confess one thing: I couldn't become attached to the characters. It was the same as in The Fault in our stars. I guess I felt this way because I find John Green's eccentric teenagers quite artificial. I could have loved this book, but I thought it had something unfinished, in a way.
   Last but not least, the novel made me laugh a lot. Quite a guilty laugh, though, the humour being rather vulgar. The writing has, to my mind, nothing extraordinary.
   I have to mention the very end of the novel, that I loved and found remarquable. 
   So my opinion on this book is mitigated... I liked it better than  The Fault in our stars though.

To conclude
4/5, artificial but quite fascinating

   I will probably go and watch the movie as soon as it will be released in France and may write my thoughts about it on my blog or on the Facebook page.

samedi 27 juin 2015

Emmelene Landon - Le Voyage à Vladivostok

   Encore sous le charme du roman de Maÿlis de Kerangal, Tangente vers l'est, j'ai trouvé amusant de lire un livre sur un thème quasi-similaire, et à l'intrigue voisine, afin de pouvoir comparer les deux romans. C'est pourquoi j'ai emprunté ce Voyage à Vladivostok, dont je n'avais jamais entendu parler.

Titre: Le Voyage à Vladivostok
Auteur: Emmelene Landon
Genre: roman
Date de publication: 2007
Pays: France

Résumé
   Jeannine Aubin, batelière, rencontre un jour dans un port Ivan Kirkov, un Ukrainien marin au long cours basé à Vladivostok. Ils se plaisent, se séparent, se revoient, s'aiment, mais Ivan doit repartir et Jeannine elle-même a embrassé par goût du déplacement la vie de batelière. C'est pourquoi à nouveau chacun d'eux se retrouve seul. Mais la jeune femme se rend compte qu'Ivan lui manque et qu'il faut qu'elle le revoit. Elle décide donc de prendre le Transsibérien pour Vladivostok, ne sachant même pas si elle y retrouvera Ivan.
Mon avis
   A bien des égards, Tangente vers l'Est et Le Voyage à Vladivostok se ressemblent en effet: deux courts romans, relativement faciles à lire, centrés sur des femmes et une intrigue amoureuse. Là où ils diffèrent, c'est que le Voyage à Vladivostok laisse une bien plus large part à cette intrigue sentimentale; l'analyse des sentiments y est donc plus poussée et pourra intéresser les férus de psychologie.
   J'ai découvert avec curiosité le monde des bateliers et des marins, évoqué avec une certaine poésie, d'autant plus que je n'ai vraiment jamais été intéressée par la mer (eh oui, je suis bien une terrienne) et évite donc les livres sur ce sujet. Honnêtement, l'aspect maritime du roman n'est pas assez accentué pour combler les fanatiques du genre, mais suffisamment pour le lecteur lambda. L'univers est donc plutôt agréable.
   Cependant, le gros problème de ce roman est, à mon avis, le style. L'abondance de phrases nominales ou adverbiales (au bas mot 70% du roman) lui confère un aspect haché qui le rend plutôt désagréable à lire, et, j'en conviens, ennuyeux. S'il n'avait pas été aussi court, je l'aurais sûrement abandonné. Les descriptions m'ont semblé assez médiocres et je n'ai pas retrouvé la verve de Maÿlis de Kerangal.
   Du côté de l'intrigue, trop de questions restent en suspens sur certains personnages pour que je sois satisfaite: certains aspects auraient pu être développés plus longuement, comme la raison pour laquelle Ivan est si froid vis-à-vis de son pays: on comprend vaguement que cela a un rapport avec son père mais on n'aura pas plus d'éclaircissements... Mais bon, du coup je me contredis: plus long aurait signifié encore plus ennuyeux donc finalement je reste perplexe...
   Vous comprendrez que l'avantage va donc clairement à Tangente vers l'est, et que je ne vous conseille pas ce Voyage.

Mon verdict
2/5, ennuyeux

samedi 20 juin 2015

Maylis de Kerangal - Tangente vers l'est

   Encore Maylis de Kerangal... Comme j'avais adoré Corniche Kennedy, je me suis jetée sur un autre de ses romans, dont le thème, la Russie, avait tout pour m'attirer !

Titre: Tangente vers l'est
Auteur: Maylis de Kerangal
Genre: roman
Date de publication: 2012
Pays: France

Résumé
    Aliocha, un jeune conscrit russe d'un naturel assez timide, se trouve à bord du Transsibérien avec son contingent , une troupe de soldats frustres et brutaux qui n'ont pas tardé à le prendre pour tête de Turc. Rempli d’appréhension à l'idée du sort hasardeux qui l'attend à la caserne, il n'a qu'une idée en tête: déserter. Une nuit, il rencontre une Française, Hélène, qui vient de quitter son amant russe. Malgré la barrière de la langue, ils sympathisent et Aliocha finit par la supplier de le laisser se cacher dans son compartiment jusqu'à ce qu'il puisse quitter le train à un moment opportun. Contre toute attente, la jeune femme accepte et c'est une étrange cohabitation qui commence.

Mon avis
  Une fois de plus, je n'ai pas été déçue. J'ai dévoré d'une traite ce roman assez court qui se lit très facilement. Les personnages sont esquissés tout à fait justement et je m'y suis attachée rapidement, même si somme toute le lecteur en sait peu sur eux.
   J'ai trouvé également très intéressant d'avoir un aperçu de la Russie d'aujourd'hui, puisque c'est vrai qu'on connait mieux en général la Russie du XIXème ou de l'ère soviétique. J'ignorais même, je l'avoue, que le service militaire y existait encore, et pour moi qui ne l'ai pas connu, cet aperçu n'était pas dénué d'intérêt. Évidemment, dans un roman aussi court, on n'aura pas une vision globale, mais on se rendra tout de même compte de certains problèmes qui gangrènent ce pays aujourd'hui (je pense notamment à l'alcool ou à la pauvreté). J'ai donc apprécié cet aspect naturaliste.
   Il faut également ajouter que Maylis de Kerangal a un véritable don pour créer des atmosphères, et c'est, je pense, ce qui contribue à ce que je "rentre" aussi vite dans ses romans. L'évocation du lac Baïkal était ainsi particulièrement remarquable.
   Quant au style, je l'aime énormément, je dois l'avouer. L'écriture est suffisamment originale pour retenir l'intérêt et la curiosité du lecteur et suffisamment classique pour plaire au plus grand nombre. J'ai aussi souri à certaines pointes d'humour à propos du personnage d'Hélène, qui "a de la Russie une vision tragique et lacunaire, montage confus où s'enchaînent la chute fatale d'un landau dans un escalier monumental d'Odessa, le tison brûlant sur les yeux de Michel Strogoff, la gymnaste Elena Moukhina qui voltige aux barres asymétriques, le visage de Lénine, fiévreux, haranguant la foule, le drapeau de l'Union Soviétique au sommet du Reichstag, les photos trafiquées, les sourcils de Brejnev et la barbe de Soljenitsyne, La Mouette à l'Odéon un soir de printemps, les milliers de prisonniers qui creusent un canal entre la Mer Baltique et la Mer Blanche, Noureïev qui bondit par-dessus la barrière dans un aéroport, un défilé de chars sur la place Rouge [...]"

   J'ai donc, encore une fois, adoré ce roman, et commence à apprécier, finalement, ces fins abruptes qui laissent tout le loisir d'imaginer ce qui arrive ensuite aux personnages.


Mon verdict
        5/5, un grand roman



    Sinon ça y est j'ai passé le bac de Français ! L'objet d'étude à l'honneur cette année, le théâtre, n'était pas vraiment celui que j'espérais et je connaissais mal les pièces étudiées (Phèdre de Racine, Le Roi se meurt de Ionesco et Le Tigre bleu de l'Euphrate de Laurent Gaudé). J'ai joué la carte de la sécurité en choisissant le commentaire de l'extrait du Tigre bleu de l'Euphrate. Honnêtement je ne pense pas avoir fait quelque chose de mirobolant, mais je ne m'en suis finalement pas si mal tirée, je pense.
   Et j'ai profité de ma semaine de révision pour me venger de tout ce temps où j'ai lu au compte-goutte: j'ai bien dû lire 2 ou 3 livres par jour (bon, en comptant les Profil Bac pour l'oral). J'ai été très ambitieuse dans mes choix à la bibliothèque et vous prévois pour d'ici quelque temps plusieurs articles !

dimanche 5 avril 2015

Maylis de Kerangal - Corniche Kennedy

   Cela doit bien faire un mois que je n'ai rien posté...et je n'ai qu'à peine lu... J'en suis désolée; le trvail en est principalement la cause. Je m'étais replongée dans Les Frères Karamazov de Dostoïevski, que j'avais commencé en 3ème et dont j'avais arrêté la lecture à la page 400... Las, je n'ai pas fait mieux puisque le livre m'est tombé des mains 150 pages plus loin. Je désespère de le terminer un jour. Je me suis donc rabattue sur un roman plus récent de Maylis de Kerangal, dont ma grand-mère avait beaucoup aimé le très salué Naissance d'un pont (Goncourt des Lycéens).

Titre: Corniche Kennedy
Auteur: Maylis de Kerangal
Genre: roman
Date de publication: 2008
Pays: France

Résumé
   Dans la ville de Marseille, sur une corniche réputée mal famée, des jeunes de différents horizons se rassemblent tous les après-midi, pour se livrer à une occupation qui ressemble à un rite initiatique: plonger dans la mer du haut de plusieurs promontoires de 3, 7 et 12 mètres. Tous les jours, un policier les observe, Sylvestre Opéra, commissaire chargé de la sécurité du littoral, avant de se replonger dans les affaires crapoteuses qu'il a l'habitude de traiter. Mais sur ordre du maire de la ville, ce sera un véritable affrontement, fait de courses-poursuites et de cache-cache, qui se tiendra entre la police et les adolescents, sur fond de trafic de drogue.

Mon avis
   Autant le dire tout de suite: j'ai été véritablement happée par ce roman. En effet, il se lit très vite (180 pages à peu près), l'intrigue est puissante et les personnages poignants.
   Le conflit adultes/jeunes, même s'il est parfois, je trouve, légèrement caricatural, sonne plutôt juste. Cette peinture de la jeunesse, exaltée, cherchant un but, pleine de vitalité, d'entrain, un peu irrationnelle, m'a séduite. Ce groupe de jeunes est une véritable petite société aussi, avec ses règles, ses codes, ses chefs, ses valeurs. J'ai trouvé également très intéressante l'évocation de la criminalité à Marseilles, avec les différents traffics, les meurtres et le proxénétisme. 
   Les personnages sont tout aussi captivants, notamment de part la diversité de leurs origines: si certains habitent dans des HLM des quartiers nords, d'autres ont des parents petits voire grands bourgeois pour l'une d'entre eux, personnage assez énigmatique d'ailleurs. Ces adolescents sont émouvants, agaçants, attachants, mais ne laissent pas de marbre. Je pense par exemple au plus jeune, Mario, véritable Gavroche des temps modernes. De même, le personnage du flic, ravagé, blessé et hanté par le souvenir d'une femme qu'il a croisée, et pourtant si humain, m'a plu. 
   Le style de Maylis de Kerangal est, j'en suis consciente, assez spécial: vif, parsemé d'onomatopées, omettant volontiers des virgules ou usant du langage familier, comme capable de descriptions magnifiques et, je trouve, très poétiques. S'il m'a légèrement décontenancée de prime abord, je l'ai vite beaucoup apprécié; d'autant plus que son adéquation avec le thème et l'histoire en elle-même est grande.
   Je suis peut-être un peu enthousiaste en usant de cette comparaison, mais ce roman a, j'ai trouvé, quelque chose de zolien: peut-être par certains aspects du style et parti-pris narratifs, ou par cette sorte de réalisme voire de naturalisme qui caractérise ce roman. Autant vous dire que je l'ai beaucoup apprécié, et que je peux avancer sans hésiter que c'est un roman qui m'a marquée, malgré quelques manques d'originalité et une fin trop abrupte à mon goût.

Mon verdict
   4,5/5; un âpre roman réaliste très réussi sur la jeunesse

dimanche 14 décembre 2014

Pierre Boutron - Le Silence de la mer (film)

   J'avais lu la nouvelle de Vercors, Le Silence de la mer, il y a environ 3 ans, et j'en avais gardé un souvenir impérissable. J'ai donc décidé d'en regarder une adaptation, en l'occurrence le téléfilm de Pierre Boutron sorti en 2004.

Titre: Le Silence de la mer
Réalisateur: Pierre Boutron
Acteurs principaux: Michel Galabru, Julie Delarme, Thomas Jouannet
Genre: drame sentimental
Année de sortie: 2004
Pays: France, Belgique

Résumé
   Après la défaite de 1940, un petit village de Normandie connaît les heures sombres de l'occupation. Jeanne, orpheline, vit avec son grand-père dans une grande maison. Musicienne, elle donne des cours de piano aux enfants du village. Réservée et décidée, elle ne cesse de repousser les avances de son cousin Pascal qui l'aime depuis longtemps. Un soir, une chambre est réquisitionnée chez son grand-père pour un officier allemand, le capitaine Werner von Ebrennac. Par fidélité patriotique et honneur, Jeanne et son grand-père lui opposeront un mur de silence perpétuel, ne voulant même pas avoir l'air de remarquer sa présence. Cependant, le capitaine est un homme intelligent et cultivé. Grand francophile, il est sceptique vis-à-vis du nazisme. Jeanne ne tardera pas à succomber à son charme...

Mon avis
   J'avais gardé un souvenir très marquant de la nouvelle de Vercors adaptée par ce film. Je n'ai absolument pas été déçue. Le film est d'une grande fidélité à la nouvelle dans l'esprit, et c'est ce qui, à mon sens, est le plus important. En effet, quelques péripéties concernant par exemples les débuts de la Résistance, ont été ajoutées dans le scénario, de même que certains éléments de la nouvelle qui ont été développés dans le téléfilm. Cependant, ces ajouts respectent toujours l'esprit de la nouvelle et ne font jamais perdre de vue l'intrigue principale. La scène de la fin, par exemple, est une pure invention des scénaristes, pourtant elle est d'un effet saisissant. Comme le narrateur du Silence de la mer, le réalisateur réussit le tour de force de produire un film où il ne se passe rien, où peu de mots sont échangés, et qui pourtant n'est jamais ennuyeux et garde une force exceptionnelle.
   Le jeu des acteurs est de beaucoup dans la réussite du film. Les échanges de regards entre Jeanne et le capitaine sont merveilleux, ils sont toujours très expressifs sans être forcés. De façon générale, les acteurs sont vraiment excellents.
   Bien sûr, comment parler de ce film sans dire quelques mots sur son thème et son intrigue. Cette fidélité, cette ténacité qui caractérisent les personnages de Jeanne et de son grand-père sont extraordinaires. Jamais ils ne faillissent à la résolution implacable qu'ils ont prise. Ceci est très bien rendu dans le film; à plusieurs reprises, on voit les lèvres de Jeanne bouger, comme si elle allait se décider à sortir de son silence. Mais elle n'a pas un mot pour celui qu'elle considère comme son ennemi. Ce film est aussi très intéressant en ce qui concerne la guerre. C'est en effet un combat entre le patriotisme et le sens de l'honneur de Jeanne, et ses sentiments. Bien sûr, ce combat est perdu d'avance et la cruauté de la guerre restera un obstacle infranchissable pour les deux amoureux.
   Ce film est également un des rares qui m'ait vraiment émue (avec Elephant Man, de David Lynch). Je dois avouer que je n'ai pu contenir mes larmes (il m'était arrivé la même chose à la lecture de la nouvelle, d'ailleurs). Et s'il s'adresse tant à l'émotion, c'est parce qu'il joue énormément sur l'implicite, la suggestion, ce fameux silence de la mer qui est loin d'être inexpressif.
   C'est donc avec un très grand plaisir que j'ai découvert ce téléfilm, que je recommande chaudement. Il m'a donné envie de relire la nouvelle et de visionner le film de Jean-Pierre Melville de 1947 qui est, paraît-il, bien plus connu. En tout cas, pour être mieux que cette adaptation, il devrait vraiment être exceptionnel.

Mon verdict
   5/5, magnifique

jeudi 23 octobre 2014

In English - Eoin Colfer - Warp book 1

   Since I am now on holidays, I have a little more time to read... Here is a book I have just finished.

Title: WARP book 1
Subtitle: The reluctant Assassin
Author: Eoin Colfer
Genre: fantasy, adventure
Year: 2013
Country: Ireland

Summary
   Rieley is a fourteen-year old Victorian teenager who lives in London. He is an orphan and lives with Albert Garrick, an assassin who used to be a magician and wants Riley to be his assistant. Riley's life goes upside down when he is accidentally transported to the 21th century. He meets there Chevron Savano, the youngest FBI agent, who tells him she belongs to the WARP (Witness Anonymous Protection Programm). This federal programm sends witnesses back in time to protect them. Riley went to our time because of a fail of this programm. But the problem is that Garrick wants to get back Riley, and he soon manages to go to the 21th century to chase both Riley and Chevron, who decided to protect him. They will travel in time several times to escape him and save their lives.

My opinion
    First of all, I have to confess Eoin Colfer is one of my favorite authors. I read both the Artemis Fowl series and Airman, and I loved them. This is why I wanted to read his new series.
    Just like as in the Artemis Fowl series, the characters are awesome. The Victorian orphan is the real thing and is so, so cute... Garrick is chilling, a terrifying assassin. Chevie Savano made me think of Artemis Fowl because of her insolence and boldness, though she is more human than him. One more time, the characters are the good point in Eoin Colfer's novels.
    But good characters you get to love are not enough to consider this book as really good. The plot is important too. And... I personnally think it was unclear and difficult to understand. I didn't understand the FBI's motivations to make witnesses travel in time to protect them. To my mind, such a decision is much riskier than protecting them in our time. Since this is the basis of the plot, you will undestand why it didn't convince me.
   Last but not least, as far as the writing is concerned, I didn't find in this novel the humor I loved in the AF series or in Airman. The whole book isn't really funny, and I thought Eoin Colfer's writing lost a bit of its originality.
   This is why I didn't fall in love with this book the same way I did with other Eoin Colfer novels. Globally speaking, I was not really filled in enthusiasm when I finished this novel... 

To conclude
   3/5, wonderful characters but unconvincing plot

mercredi 3 septembre 2014

In English - Veronica Roth - Divergent

   So I am back from holidays... That is why from now on I will post an article once a week during the week-end. Here is an article about the last book I read during the holidays, and since the original language is English, I am writing the article in English. I hope my English is correct...

Title: Divergent
Author: Veronica Roth
Genre: Young Adult book - Dystopia - Adventure
Year: 2011
Country: USA

Plot
   Beatrice Prior lives in Chicago in a dystopian world where society is divided into five factions. Erudite are the researchers, the scientists, the doctors, they ard the most intelligent people. Amity are the farmers, they are the most peaceful. Dauntless, the brave, are the police; Abnegation, the selfless, take care of the poor and rule the city, while Candor, the honest, are the judges. Each faction has its leaders, values, neighborhoods and citizens who stay in their faction during their whole life. Some people aren't in any faction, they are factionless, poor and rejected. Every year, all sixteen-year-old boys and girls must have a test which determines their their faction, based on their personality. Tris is an Abnegation leader's daughter. She is sixteen and when she has the test, she is told to be Divergent, that is to say she is all the factions at the same time, and that the police hounds Divergents. She must be careful. She chooses to be Dauntless because their passionate and free life has always appealed to her. But before she can become a Dauntless, she has to pass some other tests, learn how to fight, and live during monthes in a very hard competition atmosphere, while Erudite are stiring up a plot against Abnegation to rule the town. Will she be able to become an Dauntless without anybody discovers she is a Divergent ? Will she manage to thwart Erudite's plot ? Read the book and you will know !

My opinion
    First of all, I find the plot quite good, even though I personnally think that dividing society into personnality-based factions is a bad idea: nobody on earth can fit into a predefined personnality. Each person is unique and this is what makes this world's richnesss. And I didn't understood why leaders hounded Divergents: they are so powerful, why don't they use them ? To my mind, the dystopia is not really logic. And something bothered me: at a certain point in the storyline, she comes into a building. She is said to wear a skirt. But when she comes out, she is wearing jeans ? Maybe I seem pernickety, but I still don't understand.
  Nevertheless, the story is compelling and the characters are quite endearing. I really couldn't stop reading ! There is not too much action, there is also a bit of psychology in this novel. The romance between Beatrice and Four, her trainer, is clumsily, but still touchingly told.
   There comes the most important point, to my mind: the style. And the style is not good. This book is not what I call litterature. Litterature involves a certain kind of suggestion power, stylistic devices, beautiful sentences. I personnally think that Beauty, and I wrote it with a capital letter, is the most important. I read because I am particularly sensitive to the beauty of writing. And the writing is not beautiful in this book. This is why, if, by reading you are searching shudder, if you like captivating adventure novels, read it. It is a good adventure novel. But if, like me, writing is what matters to you, avoid this book. It would be a waste of time. After all, each reader has his favorite kind of books. Thank goodness !

To conclude
   3,5/5, rather good

   Don't hold it against me if I criticized the number one bestseller... I tried to give honestly my opinion about this novel. I also read Insurgent and saw the Divergent movie. I will try to write an article about both because there is a lot to say.
   Anyway, I miss litterature's immortal classics, now that I am not on holiday anymore,  this is why I have planned to read Sentimental Education by Flaubert.
   Please don't forget to leave a comment down below, let me know if you agree or not.
   You can also go check out myTwitter account for some updates.

mercredi 2 juillet 2014

François Cheng - L'éternité n'est pas de trop

   Trois semaines que je n'ai rien écrit... Je m'excuse, je m'excuse, cette fois je dépasse les bornes. Il est vrai que j'ai eu un mois de juin très chargé, entre une semaine de stage et un oral de Français à réviser... Je n'ai même pas eu le temps de lire, c'est dire. Je m'excuse, mais je viens vous annoncer que cet été j'aurai du mal à poster un article par semaine, j'aurai donc, je pense un rythme irrégulier, certaines semaines je posterai plus, d'autres moins. Je vous conseille donc de vous inscrire à la newsletter ou de me suivre sur twitter pour être tenus au courant de la parution des articles.
   Mon twitter:https://mobile.twitter.com/agirlfromfrance
   Je vous présente ici un livre que j'ai reçu à la fin de l'année scolaire.

Titre:  L'Eternité n'est pas de trop
Auteur: François Cheng
Genre: roman
Année de parution: 2002
Pays: France - Chine ( Le roman est écrit en français par un auteur d'origine chinoise)

Résumé
   Alors que l'empire des Ming va à vau-l'eau, Dao-Sheng, Chinois d'une cinquantaine d'années, entreprend un voyage qui le mènera dans un village qu'il a connu pendant sa jeunesse. Sans être moine taoïste, Dao-Sheng a tout de même bénéficié de leurs savoirs et pratique la médecine et la divination. Mais ce n'est pas une simple nostalgie qui l'attire dans cette ville: alors qu'il y était jeune musicien, il y avait croisé, lors d'une fête, le regard d'une jeune fille, Lao-Ying, à laquelle il n'a cessé de penser. Il s'était alors fait battre par un hobereau de l'endroit qui avait pris ombrage de ses trop répétés coups-d'oeil du côté des femmes, et l'avait envoyé au bagne. Après son installation au monastère de l'endroit, il entreprend de se renseigner sur elle. Elle est bien ce qu'il avait entrevu dans son regard: c'est une femme bonne, pieuse et charitable, douée d'une grande sensibilité. Malheureusement, elle a été justement mariée au jeune homme qui avait été cause de tous les malheurs de Dao-Sheng; vieillissant et paralysé, c'est un homme aigri, qui délaisse Lao-Ying, a pris des concubines, a commis nombre de méfaits. Ébranlée par deux fausses couches, Lao-Ying mène une vie triste de recluse. Dao-Sheng décide de se faire passe pour un mendiant pour avoir l'occasion de la voir chaque jour lors de sa distribution quotidienne de nourriture. Son amour pour elle est encore revitalisé quand il la soigne et la guérit après une maladie, qui lui permettra de se rapprocher d'elle...

Mon avis
   Le roman a été partout salué comme un Tristan et Iseut à la chinoise. Il est en effet empreint du même tragique que l'oeuvre médiévale; l'amour de Dao-Sheng et Lan-Ying est un fruit de la fatalité, comme la séparation infranchissable que le destin a placé entre les deux amants. Le schéma narratif est aussi, à peu de chose près, le même.
   Mais ce qui m'a beaucoup plu dans ce roman, c'est l'atmosphère si particulière que le narrateur réussit à créer. A l'image des personnages, elle est toute de poésie, de douceur, de suggestion, et met en place un cadre presque irréel. Les personnages sont tous deux dans l'attente, la patience, la soumission au destin. Dao-Sheng, à la fin du roman, parvient à aimer Lan-Ying d'un amour tel qu'il parvient à surmonter l'absence de l'aimée en ayant atteint avec Lan-Ying une communion parfaite entre leurs deux âmes si bien qu'il n'ont plus besoin de se voir pour s'aimer et être heureux. De là, d'ailleurs, le titre du roman.
   Ce qui peut paraître mièvre ou plat dans ma bouche ne l'est absolument pas dans le livre, d'une finesse exceptionnelle. J'ai pour cela beaucoup apprécié ce livre, par ailleurs très original malgré l'intemporalité du sujet.
   Quant au style de la narration, il est, à mon sens, plein de charme, de pudeur et très agréable à lire par sa beauté visuelle.

Mon verdict
   5/5; charmant





samedi 5 avril 2014

In English - Rick Riordan - The Kane Chronicles 2

  I am back with a new book by Rick Riordan, the second one of the Kane Chronicles, The Throne of Fire . I know, I should have written an article about the first one, but I read it about six months ago and I have just finished the second one, so... Please forgive my English mistakes...

Title: The Throne of Fire
Author: Rick Riordan
Genre: Fantasy
Year: 2011
Country: United States

Summary
   They defeated Seth in The Red Pyramid, Carter and Sadie Kane, 13-years old- teenagers, the pharaohs' descendants and powerful wizzards, teach young beginners magic in Brooklyn. But their second task is hard: they have to face a dangerous ennemy: Apophis, the big snake and the Chaos Master, is awaking. That is why Carter and Sadie want to wake Ra up. Ra is the god of the Sun and used to fight Apophis every day. In order to find him, Carter and Sadie, helped by the dworf god Bes, have to search for the Book of Ra and fight against the wizzards from the House of Life, represented by the dangerous Vlad Menchikov. They have only five days left to save the world, though the gods themselves are against them.

My opinion
   I did not find The Red Pyramid, the first book, was a good novel. According to me, it looked like Percy Jackson too much, and was not at all as good as it. But I enjoyed The Throne of Fire much better. First, the characters are more complex and the book is thrilling. Then, I learned more about Egyptian mythology, which is quite fascinating and not as well-known as the Greek mythology. And overall, to my mind, The Throne of Fire is funnier than The Red Pyramid or Percy Jackson. I really laughed while reading this book. And the main character are human and you can really well identify with them.
   According to me, the book is still not well-written, and not as awesome as the Percy Jackson series, but I was surprised by this book. I really thought it would be worse than The Red Pyramid.

To conclude
   3/5, a good surprise





lundi 10 mars 2014

Henri Troyat- La Fiancée de l'Ogre

   Voici enfin l'article promis sur ce livre d'Henri Troyat. Comme je suis fascinée par la Russie, son univers m'a bien plu...

Titre: La fiancée de l'Ogre
Auteur: Henri Troyat
Date de parution: 2004
Genre: roman- mémoires apocryphes
Pays: France- Russie

Résumé
   En 1809, après l'entrevue d'Erfurt où le tsar Alexandre Ier, bon gré mal gré, a assuré Napoléon de sa fidélité, la grande-duchesse Anna Pavlovna, fille du tsar précédent Paul Ier et soeur cadette d'Alexandre Ier, commence son journal, dans lequel elle raconte ses peines de coeur, assez particulières, il faut l'avouer. En effet, pour consolider cette alliance, Napoléon, après avoir divorcé de Joséphine, demande sa main. La jeune fille ne sait trop que penser: Napoléon n'a pas de sang royal, il a été l'ennemi de la Russie pendant plusieurs années, il est catholique mais surtout, il a vint-cinq ans de plus qu'elle. Cependant, attirée par la France et le destin hors du commun de son fiancé potentiel, Anna se prend à désirer de plus en plus ce mariage, et développe pour Napoléon, qu'elle n'a pourtant jamais vu, un attachement profond bien que secret, qu'elle n'ose confier qu'à son journal , et rêve de convertir Bonaparte à la cause de l'amitié franco-russe. Malgré ses timides tentatives pour influencer les décisions impériales, sa mère, l'impératrice douairière, et son frère le tsar opposent un refus à l'empereur des Français. Désespérée, Anna lui gardera cet attachement fidèle jusqu'aux heures heures sombres de Sainte-Hélène.

Mon avis
   J'ai plutôt bien aimé ce livre. En effet, l'identification au personnage principal de la grande-duchesse est très facile, ses réactions et sentiments sont ceux de toute jeune fille un peu rêveuse. Cette sorte d'amour irraisonné qu'elle développe pour un homme qu'elle n'a jamais vu est tout à fait intéressant. Elle donne libre cours à son imagination et à ses rêves, et a souvent des pensées contraires à celles de son entourage, mais, timide et effacée, elle n'a pas vraiment le courage ou la folie de faire en sorte qu'ils deviennent réalité. Peut-être est-ce mieux pour elle d'ailleurs... En cela, cette héroïne est tout à fait ordinaire. De plus, devenue plus mûre à l'âge de femme, elle a un regard parfaitement compréhensible sur ses rêves d'autrefois: loin de les regretter ou de les entretenir encore d'une façon maladive, elle réussit à les assumer tout en ayant compris leur extravagance et se satisfaisant enfin de son sort. L'empathie pour ce personnage est également très forte, on ne peut rester coi devant cette jeune fille de quinze ans, à peine sortie de l'enfance, dont on dispose comme d'un objet sans se préoccuper des ses desideratas.
   Ses positions plutôt pacifistes et ses réflexions sur la guerre sont à mon avis intéressantes. Le livre n'est pas non plus sans présenter tout un aspect historique, le Congrès de Vienne, à l'origine des frontières européennes du XIX è et la fin des conquêtes de Napoléon sont présentés du point de vue d'une Russe francophile, ce qui est assez original.
   J'ai trouvé ce livre, qui met en valeur l'importance du rêve, très réaliste, agréable et facile à lire, je le recommande donc à tous ceux qui aiment la Russie, l'Histoire et l'analyse psychologique, malgré une fin que j'ai trouvée un peu rapide.

Mon verdict
   4/5 , vraisemblable et agréable à lire.

  Je vous dis donc " До свидания" ou "au revoir" en russe !