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dimanche 14 juin 2015

In English - Oscar Wilde - The Picture of Dorian Gray

   I am currently revising my baccalauréat, that I take on June 19th. But writing articles about litterature could be regarded as revising, don't you think ?

Title: The Picture of Dorian Gray
Author: Oscar Wilde
Genre: fantastic novel
Publication date: 1890
Country: United Kingdom

Summary
   In the Victorian London, Dorian Gray is an extremely handsome and wealthy young man. He has a painter, named Basil Hallward, as a friend. Basil paints Dorian's portrait, a magnificient painting, in which he put all of his talent and love for Dorian. Lord Henry Wotton, one of Basil's friends, makes Dorian's acquaitance and wants to admire his portrait. Seeing the picture of the beautiful and young Dorian, he can't help tell him its beauty won't last long. Piqued, Dorian makes the wish for his picture to age instead of him. Dorian gets more and more fascinated by Lord Henry's personnality, his cynic sense of humour, his scepticism and his hedonism, so that he merely sees Basil anymore. Dorian soon falls in love with a lovely actress, an innocent young girl he admires for her beauty. But the love affair will end tragically and Dorian will throw himself into the seediest parts of London still looking young and innocent, while the evil portrait shows the signs of his age and abuses.

My opinion
    The thing that stroke me the most about this book was its being an aesthete's novel. The descriptions are polished, and the fascinating originality of Lord Henry's character and his propensity to throw disillusioned maxims at any time are perfect illustrations of the Portrait's aesthetics. I loved this aspect of the novel very much, I don't usually read much of this kind of novels so I was pleased to discover one.
   But the novel is also philosophical: this book raises several issues such as time passing, self-representation and the moral principle according which you don't get away with the consequences of what you do, and it is very interesting to see how this theme is being renewed (for example, I am thinking of La Peau de Chagrin by Balzac). The Victorian London reminded me of Doctor Jekyll and Mr. Hyde by Stevenson and Conan Doyle's novels too.
   Nevertheless, I didn't enjoy the novel that much. To my mind, the amount of maxims about everything make the novel quite difficult to read and pauses the plot a bit too much. The thing is, there are so many flashes of wit one after the other that it is quite hard to focus on each one and that, to my mind, they are not as powerful as they could have been.

To conclude
   3,5/5, a aesthate's novel

samedi 9 mai 2015

Emile Zola- Thérèse Raquin

   Ah Zola... Zola qui a été à l'origine de ma passion pour la littérature... Il FALLAIT que je découvre autre chose que sa grande série des Rougon-Macquart. J'ai jeté mon dévolu sur Thérèse Raquin, un de ses premiers romans. Comme promis dans mon billet précédent, je vous livre ici mes impressions.

Titre: Thérèse Raquin
Auteur: Émile Zola
Genre: roman
Date de publication: 1863
Pays: France

Résumé
   Thérèse, orpheline, est élevée par sa tante, Madame Raquin, ancienne mercière, en même temps que son cousin Camille, garçon souffreteux choyé à l'excès par sa mère. La jeune fille rêve de grand air et de liberté et étouffe dans cette atmosphère étriquée. Elle prend alors le masque d'une jeune fille soumise. Devenue jeune fille, elle épouse Camille, conformément aux projets de sa tante, malgré sa répugnance. Sur un coup de tête de Camille, la famille ouvre une mercerie à Paris dans un boyau humide. Thérèse a horreur de la vie médiocre et austère qu'on lui impose mais n'en laisse rien paraître. Son mari amène un jour chez eux un ami d'enfance, Laurent. Homme de la campagne, sa force et sa santé séduisent d'emblée Thérèse qui devient sa maîtresse. Les deux amants vivent une relation passionnée, à tel point que l'idée leur vient de supprimer l'encombrant mari. Lors d'une promenade en barque, Laurent jette Camille à l'eau. Les amants seront dès lors tourmentés par le remords.

Mon avis
   J'ai trouvé ce roman assez différent des œuvres de Zola que j'avais lues. En effet, le naturalisme est à ses débuts à l'époque de la rédaction de Thérèse Raquin, et le déterminisme social, s'il est présent à travers l'origine paysanne de Laurent ou la mère algérienne de Thérèse, prend moins de place que dans L'Assommoir par exemple. De même pour l'analyse sociale. De la même façon, le roman est beaucoup moins "scientifique" que les œuvres de la série des Rougon-Macquart puisque certains songes et l'évocation du remords confine au fantastique (le roman m'a d'ailleurs un peu fait penser au Horla de Maupassant, pour cet aspect). J'ai donc apprécié le fait de découvrir un autre aspect du talent de Zola.
   Comme je l'ai dit , le roman se rapproche parfois du fantastique, ce qui lui confère une atmosphère sombre, très sombre et inquiétante. Et cette atmosphère tient aussi à la présence de la fatalité: Laurent et Thérèse sont rattrapés par leur acte meurtrier, même s'ils ne sont pas poursuivis par la justice, si bien que le bonheur qu'ils visaient en tuant Camille se transforme en cauchemar et en pugilat permanent. Cette analyse était, j'ai trouvé, très intéressante.
   La critique sociale, comme dans la grande majorité des romans zoliens, est aussi présente. Les petits-bourgeois du XIXème sont croqués d'une manière féroce et passionnante.
   Avec l'univers sombre des merceries parisiennes, j'ai retrouvé des similitudes avec Pot-Bouille et Au Bonheur des Dames qui m'ont amusée.
   Et la langue de Zola est toujours un plaisir...divin.
   Le roman n'a pas manqué de me faire penser à Thérèse Desqueyroux, de François Mauriac; les deux Thérèse se ressemblent par leur caractère au début des deux romans et souffrent toutes les deux d'un mariage malheureux, mais Thérèse Raquin se révèle bien plus mesquine et minable que Thérèse Desqueyroux, qui garde jusqu'au bout son statut d'héroïne indéchiffrable.

Mon verdict

   5/5, une évocation magistrale du remords
J'ai lu ce livre dans une édition à la couverture absolument horrible, celle-ci:

lundi 16 février 2015

Alexandre Pouchkine - Eugène Onéguine

   J'avais lu (et adoré) les Récits de Belkine, recueil de nouvelles de Pouchkine. Cela faisait trop longtemps que je n'avais plus lu de romans russes, c'est pourquoi je me suis armée de tout mon courage, et j'ai emprunté Eugène Onéguine et Les Frères Karamazov, de Dostoïevski, pour les vacances.

Titre: Eugène Onéguine
Auteur: Alexandre Pouchkine
Genre: roman d'amour en vers
Date de publication: entre 1825 et 1832
Pays: Russie

Résumé
   Eugène Onéguine est un dandy de la bonne société russe du début du XIXème. Après la mort de ses parents, il se retrouve héritier d'un confortable pécule, et court les salons mondains, enchaînant les conquêtes. Mais la vanité de cette vie superficielle lui apparait bien vite, et il décide de quitter le monde pétersbourgeois pour s'adonner aux plaisirs de la lecture. Cependant, l'ennui, le "mal du siècle", le rattrape vite, et il décide de se terrer dans sa demeure à la campagne. Il y fait connaissance d'une famille de voisins, les Larine, par l'intermédiaire de son ami Lenski, un jeune poète romantique qui est amoureux de la cadette, Olga. Son aînée, Tatiana, jeune fille assez sombre et timide, finit par s'éprendre de son voisin. Mais ce sentiment n'est pas réciproque.

Mon avis
   Il est évident que la forme peu courante d'un tel ouvrage, à mi-chemin entre roman et poésie, est très déroutante. De plus, mon niveau de russe n'est pas encore tel que je puisse apprécier la poésie de Pouchkine dans une version non traduite. Il est donc évident qu'il est difficile d'apprécier la poésie dans ces conditions. D'autre part, le fond même de l'ouvrage oscille sans cesse entre sujets typiques de la poésie, comme la condition du poète, et l'intrigue romanesque en elle-même. C'est pourquoi j'ai trouvé le récit assez décousu et difficile à suivre.
   En ce qui concerne l'intrigue en elle-même, et notamment l'esquisse des personnages, j'ai plutôt apprécié le roman, en grande partie à cause du personnage d'Onéguine, personnage ambigu torturé par l'ennui, et qui, finalement, n'arrive pas à faire grand-chose de sa vie. C'est un personnage tout à fait romantique en ce sens. Malgré tout, la fin assez abrupte m'a plus que surprise défavorablement, bien que je puisse concevoir qu'il s'agisse d'un choix poétique.
   Alors je sais que ce roman est un texte fondateur de la littérature russe, que c'est une œuvre archi-connue et étudiée en Russie, mais je dois avouer que j'ai vraiment eu du mal à l'apprécier, et ce à cause de son essence même: je n'ai pas été convaincue par le mariage du roman et de la poésie.

Mon avis
   2,5/5, décousu


vendredi 30 janvier 2015

Victor Hugo - Le Dernier Jour d'un condamné

   De Victor Hugo, on retient bien sûr l'immense œuvre poétique avec Les Contemplations, romanesque avec Les Misérables (que j'ai lus plus jeune; en version abrégée, hélas...), et théâtrale avec Ruy Blas qui a inspiré la célèbre Folie des Grandeurs chère à Louis de Funès... Mais Victor Hugo est aussi un auteur engagé en politique, notamment à travers ses Châtiments, ou ce roman,  Le Dernier Jour d'un condamné , qui plaide pour l'abolition de la peine de mort.

Titre: Le Dernier Jour d'un condamné
Auteur: Victor Hugo
Genre: roman à visée argumentative
Date de publication: 1829
Pays: France

Résumé
   Le roman, assez court, revêt la forme d'une journal dans lequel un condamné à mort relate les six dernières semaines de sa captivité avant son exécution. On suit donc son jugement, son attente à la prison de Bicêtre pendant l'attente de l'aboutissement de son pourvoi en cassation, et enfin jusqu'aux dernières minutes précédant son exécution. Le condamné, qui semble être d'un milieu social assez élevé, mais sur lequel on ne sait rien, livre ses angoisses, ses peurs, ses réflexions avant l'heure terrible de son exécution.

Mon avis
   A vrai dire, je n'apprécie pas plus que ça les œuvres littéraires de la période romantique. Mais quand c'est un génie tel que Victor Hugo qui écrit un pareil roman, on ne peut que l'aimer. Le roman est pourtant typiquement romantique: il a une approche très "sentimentale" de la peine de mort, ne serait-ce que par l'analyse des sentiments du condamné, le récit à la première personne, le pathétique de celui-ci, notamment à travers l'évocation de la fille du condamné. J'ai trouvé, justement, l'analyse des ressentis du personnage particulièrement admirable: il oscille entre la lucidité et l'espoir vain, ne parvient pas à se retourner vers la religion même s'il semble croyant, et ses changements d'avis à propos de la pire horreur de la mort ou des galères m'ont fait penser à la fable de La Fontaine "La Mort et le bûcheron". Le message est particulièrement renforcé par l'ignorance qu'a le lecteur de son crime: il ne considère que l'homme, et ce qui le rend pleinement homme, son intériorité.
   A cette vision romantique du condamné s'ajoute une évocation très réussie des bas-fonds du Paris du XIXème -que l'on découvre à travers les yeux du personnage- avec son argot fleuri, ses forçats et ses exécutions capitales en place publique, véritable spectacle divertissant pour la populace. Evidemment, aujourd'hui en France, on a du mal à concevoir cela... C'est vrai que j'ai beaucoup de mal à comprendre cette forme de voyeurisme sordide, le même qui m'avait révoltée dans Elephant Man.
   Et toujours, toujours... le style magnifique de Victor Hugo, qui manie comme personne vocabulaire des sentiments, figures de style, images, pour une force d'expressivité exceptionnelle.
  
Mon verdict
   5/5; une approche typiquement romantique du thème de la peine de mort.

samedi 4 octobre 2014

Maupassant - La Maison Tellier

   N'ayant hélas pas réussi à venir à bout de L'Education sentimentale (j'ai tout de même tenu 250 pages), je me suis rabattue sur une valeur sûre, un des rares recueils de nouvelles de Maupassant que je n'avais pas encore lu. En effet, Maupassant est l'un de mes auteurs favoris; si bien qu'il y a deux ans, j'avais même fait une "cure Maupassant", lisant cinq de ses ouvrages en deux semaines... Je reviens donc à mes premières amours avec ce livre que j'ai lu, une fois n'est pas cotume, en version numérique.

Titre: La Maison Tellier
Auteur: Guy de Maupassant
Genre: nouvelle (recueil)
Ecole: réaliste
Date de publication: 1881
Pays: France

Présentation
   Le recueil regroupe huit nouvelles: La Maison Tellier, Sur l'eau, Histoire d'une fille de ferme, Une partie de campagne, En famille, Au printemps, Le Papa de Simon, La Femme de Paul. Les thèmes de ces nouvelles se rejoignent souvent: ils vont du voyage des pensionnaires d'une maison close à la Première Communion de la nièce de leur patronne, aux histoires de coeur de paysannes normandes, ou de l'héritage reçu par un fonctionnaire parisien à la mort de sa mère aux histoires du petit monde des cannotiers de la Seine. Les thèmes traités sont donc plutôt des thèmes récurrents de l'univers de Maupassant.

Mon avis
   Malgré la similitude des thèmes abordés, chacune de ces nouvelles est différente. En effet, Maupassant a le don de brosser en quelques traits le portrait fidèle, tant physique que moral, d'un personnage, si bien que les différents protagonistes de ces nouvelles pourraient presque se transformer en personnages de roman. De plus, la chute finale toujours innattendue et surprenante de ces nouvelles crée chez le lecteur un effet de surprise admirable, tout en le laissant sur sa faim sans que cela soit gênant, ce qui est le propre d'une nouvelle réussie.
   Il me semble également que l'ironie voire le polémisme de Maupassant caractérisent ces nouvelles. Par exemple, la venue de prostituées à une première communion, celles-ci étant citées en exemple par le curé qui se méprend sur leur état, est une situation surprenante qui prête à sourire. L'ironie de Maupassant est selon moi protéiforme: de plaisante, elle devenir funèbre quand le héros d'une de ces nouvelles, incompris par sa maîtresse dont le carctère ne lui correspond absolument pas et dont il est cependant éperdument amoureux, se suicide à la fin de la nouvelle, voire polémique dans une charge contre l'hypocrisie et l'esprit petit-bourgeois du XIXème siècle.
   Enfin, ce qui fait le plaisir de la lecture de Maupassant, c'est que, non content d'être un narrateur hors pair, celui-ci manie avec virtuosité la description, dans laquelle se ressent l'influence des impressionistes avec l'évocation des couleurs. Le narrateur de ces récits excelle donc dans la création d'atmosphères.
   Qui plus est, on l'aura compris, le livre est court et facile à lire comme la plupart des recueils de nouvelles (enfin, pas tous cependant...). Pour toutes ces raisons, j'ai adoré ce recueil. 
   Le livre est tombé dans le domaine public et est gratuit sur iBooks, Google play et Kindle store. Vous n'avez donc aucune excuse pour ne pas en commencer la lecture dès maintenant !

Mon verdict
   5/5, de la grande littérature bien dans le style de Maupassant


vendredi 25 juillet 2014

Dostoïevski - Le Joueur

   Après deux semaines sans internet ni livres, je rattrape enfin mon retard avec (encore) un ouvrage d'un auteur russe, Dostoïevski cette fois. Il y a un an environ, je m'étais lancée dans la lecture des Frères Karamazov, mais je m'étais arrêtée à la 600ème page. Arriver à finir cette oeuvre reste un de mes grands souhaits... En attendant, mon choix s'est porté sur Le Joueur, dont la longueur raisonnable (256 pages) m'avait rassurée.

Titre: Le Joueur
Auteur: Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Date de publication: 1866
Pays: Russie
Genre: roman

Résumé
   Alexeï Ivanovitch est un jeune homme russe, pauvre, précepteur des enfants d'un général. Celui-ci réside dans une ville de jeu d'Allemagne, Roulettenbourg. Mais il cruellement à court d'argent car il s'est ruiné à la roulette, même s'il continue à vivre dans le faste. Autour du général gravitent de nombreux personnages. Sa belle-fille Pauline a un caractère fantasque, Alexeï est amoureux fou d'elle, mais elle le méprise et semble le haïr, tout en lui permettant cependant de s'entretenir très librement avec elle. Alexeï est perplexe devant ce caractère énigmatique et ses sentiments pour elle oscillent entre la haine la plus violente et l'amour passionné. Mademoiselle Blanche, aventurière française demi-mondaine, a pour projet d'épouser le général, passionnément amoureux d'elle. Des Grieux est un Français sans scrupules, se faisant passer pour le tuteur de Mademoiselle Blanche, et prêtant sous cette couverture des sommes fabuleuses au général. Malgré cela, Pauline l'aime et souhaite l'épouser. Or, le général a une tante richissime, paraît-il sur le point de mourir. Son décès ferait l'affaire de tous, puisque le général toucherait l'héritage, et pourrait ainsi épouser Mademoiselle Blanche, tandis que Pauline aurait une dot qui lui permettrait de s'unir à Des Grieux. Hélas, la grand-mère, en pleine forme, arrive un beau jour à Roulettenbourg, et au grand désespoir de tous, elle se montre curieuse et intéressée par le jeu... Pour sauver Pauline, dont la situation financière est devenue très difficile, Alexeï part jouer à la roulette. C'est ainsi que naîtra chez lui la passion dévorante et irraisonnée du jeu...

Mon avis
   Ce qui m'a surtout plus dans ce roman, c'est l'atmosphère tout à fait juste que Dostoïevski, joueur invétéré par ailleurs, parvient ici à mettre en place. A travers le point de vue d'Alexis, le narrateur croque de manière ironique et désillusionnée les salles de jeu d'Allemagne et leurs joueurs. Grâce au Joueur, c'est un monde avec ses codes et ses spécificités qui ressurgit. La passion du jeu et ses différents mobiles sont remarquablement analysés.
   En effet, si Alexeï commence à jouer poussé par Pauline, il finit par l'oublier complètement. Ce qu'il recherche à travers le jeu, ce sont les gains faciles qui permettent, grâce à l'argent, de gagner la considération et les respects des hommes. C'est donc un monde cruel qui est décrit dans ce roman, un monde vain et cupide à travers les personnages des voleurs qui dépouillent les joueurs riches tout en feignant de les conseiller. L'argent est le moteur de ce roman, c'est ce que recherchent si avidement la plupart des personnages, car selon eux, leur bonheur ou leur plaisir en dépendent. A mon sens, mais ceci n'est qu'une interprétation personnelle, Dostoïevski dénonce donc ici un monde régi par l'argent.
   Les personnages sont de plus intéressants, Pauline particulièrement est une énigme, la grand-mère fantasque est un personnage plutôt comique, Alexeï avec ses doutes et son véritable esclavage du jeu dont il essaie de se défaire mais dans lequel il retombe toujours, est aussi complexe.
   La façon assez tranchée qu'a Dostoïevski de juger les types nationaux et son animosité pour les Français m'ont paradoxalement amusée.
   Cependant, j'ai retrouvé dans Le Joueur ce qui m'avait gênée dans Les Frères Karamazov: une très grande complexité de l'intrigue et un foisonnement de personnages, si bien que, je l'avoue, j'ai mis du temps à comprendre de quoi il en retournait. C'est ce qui m'a fait paraître le livre un peu long, alors qu'en réalité, c'est un très court roman.
   Malgré ce léger bémol, j'ai tout de même bien apprécié ce roman, principalement, encore une fois, grâce à la justesse de l'atmosphère et à l'évocation admirable de la passion du jeu.

Mon verdict
   4/5, atmosphère saisissante.







dimanche 18 mai 2014

Balzac - La Peau de chagrin

   J'ai eu longtemps, je ne sais pourquoi, une véritable prévention contre Balzac. J'avais lu Eugénie Grandet et Le Colonel Chabert, mais je n'avais pas vraiment accroché. Cependant, le thème de La Peau de chagrin me semblait prometteur, alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai entamé ce roman...

Titre: La Peau de chagrin
Auteur: Honoré de Balzac
Genre: roman
Date de publication: 1831
Pays: France

Résumé
   Alors qu'il était sur le point de se suicider à cause de sa pauvreté et de son désespoir, un jeune homme, Raphaël de Valentin, acquiert une peau mystérieuse qui accomplit tous ses désirs. Mais, symbolisant sa vie, elle rétrécit à chaque souhait. Lors d'un dîner, il entreprend de raconter à son ami Emile l'histoire de sa vie que cette peau magique va transformer. Élevé de manière très stricte par son père, il se retrouve à sa mort avec peu de ressources. Il décide alors de les utiliser en consacrant trois années de sa vie à la rédaction d'un traité scientifique. Mais une rencontre va l'arracher à cette vie austère: Rastignac le fait entrer dans le monde en lui présentant la comtesse Foedora. En effet, celle-ci est extrêmement riche et il pourrait gagner en la séduisant puis l'épousant le luxe pour lequel il se sent né. Raphaël se prend au jeu et tombe éperdument amoureux de la belle comtesse. Pour elle, il dépense jusqu'au dernier centime de ses maigres ressources, et va jusqu'à emprunter à sa pauvre logeuse et à son adorable fille Pauline pour réussir à tenir son rang dans le monde. Mais Foedora est indifférente à l'amour, elle se joue de ses admirateurs, et quand Raphaël lui avoue ses sentiments, elle le renvoie avec froideur et mépris pour sa misère. De dépit, Raphaël fait le projet de se suicider: Rastignac lui propose le suicide par la débauche et l'entraîne dans une vie dissolue. Après avoir revu Foedora, il veut à nouveau mourir, et c'est alors qu'il entre en possession de la Peau de chagrin. Il prendra alors conscience de son merveilleux et terrible pouvoir...

Mon avis
   Ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre, c'est la faculté admirable chez Balzac de créer des atmosphères, comme celle de la salle de jeu ou du festin au début du roman, extrêmement réalistes. Les descriptions sont toujours très fouillées, si bien qu'il est très facile de visualiser leur objet. Evidemment, cela pourrait rebuter certains...
   L'analyse psychologique et l'étude des caractères ne sont pas négligés pour autant: Raphaël est un portrait magnifique de jeune romantique, la comtesse Foedora fascine, inquiète, et intrigue à la fois, et reste finalement énigmatique, pour Raphaël comme pour le lecteur.
   Mais le roman est avant tout un roman philosophique, et Balzac l'a voulu comme tel. Il offre une interrogation, une réflexion sur le pouvoir de la volonté, du désir et de la brièveté de la vie humaine, sur "le pouvoir et le vouloir". Cet aspect m'a également bien plu. A ma grande surprise, j'ai donc beaucoup apprécié ce roman qui m'a réconciliée avec Balzac !

Mon verdict
   4/5, magique par ses ambiances 

samedi 3 mai 2014

Tourgueniev - Premier Amour

  J'avais décidé de lire un bon vieux roman russe comme je les aime...

Titre: Premier amour
Auteur: Ivan Tourgueniev
Genre: court roman (ou longue nouvelle) d'apprentissage
Date de publication: 1860
Pays: Russie

Résumé
   Un jeune homme de seize ans, Vladimir Pétrovitch, tombe follement amoureux, avec toute la force d'un premier amour, d'une mystérieuse voisine nouvellement arrivée dans la région. Lorsqu'il a l'occasion de se rendre chez sa famille, il découvre que celle-ci, jeune femme de 21 ans à la beauté exceptionnelle, est entourée d'une vraie cour d'admirateurs et de soupirants de tous les âges, également fascinés, dont elle exige tout et n'importe quoi, au gré des caprices de son caractère fantaisiste. Le jeune homme ne manque pas de se joindre à eux; mais ses parents voit d'un mauvais oeil la passion qui l'anime: la famille de Zinaïda est pauvre et sa mère n'est pas de leur milieu. Zinaïda entretient des relations ambigües avec ses admirateurs, mais au bout de quelques temps Vladimir perd tout espoir en soupçonnant que Zinaïda aime ailleurs. Il se mettra alors en quête du rival...

Mon avis
   J'ai énormément aimé ce livre. Découvrir, grâce à une admirable analyse psychologique, le mécanisme de la passion amoureuse par les yeux d'un jeune homme, presque encore un enfant, m'a passionnée. Le personnage principal, par sa naïveté, sa fragilité et l'exaltation de sa jeunesse, est rendu proche et sympathique. Zinaïda, elle, est ambigüe, intrigue, agace. Sa personnalité est bien plus difficile à cerner, ce qui la rend très intéressante.
   La fin m'a surprise, mais elle ne m'a pas parue plaquée ou bancale, elle s'impose doucement, subrepticement, pendant tout le roman. Le livre est empreint d'une immense fraîcheur, tout à fait vrai.
   Le roman est extrêmement facile à lire, les chapitres sont courts, le style est magnifique. J'ai trouvé cet ouvrage délicieux, une vraie merveille, et le recommande sans hésiter, même à ceux que lire rebute.

Mon verdict
   4,5/5, délicieux

dimanche 16 mars 2014

Emile Zola- L'Assommoir

   Je reviens avec un roman de mon auteur préféré, Zola.

Titre: L'Assommoir
Auteur: Emile Zola
Date de parution: 1876
Genre: roman naturaliste
Pays: France

Résumé
   Le livre raconte la vie de Gervaise Macquart, jeune blanchisseuse provinciale montée à Paris. Elle vit dans la misère avec son amant, Lantier, dont elle a eu deux enfants. Mais bientôt, Lantier la quitte et elle se retrouve seule. Elle épouse alors Coupeau, un ouvrier zingueur. Le couple, sérieux, travailleur, vivant en bonne intelligence, donne naissance à une fille, Nana. Alors qu'il s'apprêtent à acheter une boutique de blanchisserie, Coupeau fait une chute, est sérieusement blessé et doit arrêter de travailler. Gervaise parvient tout de même à acheter la boutique grâce à un prêt du forgeron Goujet, qui nourrit pour elle un amour platonique, mais cet accident de Coupeau sera le point de départ d'une lente mais inexorable descente du couple vers la misère. Coupeau perd goût au travail, et leur déchéance a lieu par la gourmandise, l'alcoolisme, la paresse.
L'Assommoir est le nom du café que fréquente Coupeau.

Mon avis
  L'Assommoir est tout à fait un roman naturaliste. En effet, son thème est la lente descente vers la misère d'un couple pourtant sérieux au départ, mais que le milieu et une suite de circonstances malheureuses pousseront vers la pauvreté la plus sordide et la perte de toute dignité humaine. En cela, le roman est terrifiant de vraisemblance: dès le début, on perçoit des signes avant-coureurs de cette fin malheureuse. A mon sens, il est plein de justesse; on sent les personnages s'enfoncer de plus en plus vers la misère et le lecteur y assiste impuissant, sans parvenir à s'attacher à eux, comme dans plusieurs romans de Zola. Leur chute est en partie due à plusieurs évènements malencontreux, mais également à leur inertie et leur aveuglement, ce qui rend le roman tout à fait réaliste.
   Comme toujours, pour écrire son roman, Zola s'est énormément documenté, les descriptions sont toujours fouillées et saisissantes de réalisme. Il est extrêmement facile de saisir l'atmosphère du livee; une fois ouvert, il est dur de le lâcher!
  Cependant il n'est pas particulièrement gai, la fin est tout à fait horrible, je dirais même glauque. Mais elle sert le réalisme du roman et en est l'aboutissement logique. Même si les personnages sont globalement tous antipathiques, deux m'ont touché: il s'agit de Goujet, jeune forgeron amoureux timide de Gervaise; sa patience envers elle et sa discrétion, ainsi que sa fidélité m'ont paru touchantes. Le deuxième m'a, je l'avoue, émue littéralement aux larmes; c'est une petite fille dont la mère est morte sous les coups de son père, et qui s'occupe vaillamment de ses frères et soeurs tout en gardant tout son amour et sa tendre sollicitude pour un père qui la traite de façon absolument abominable.
   Mais ce qui est surtout extraordinaire dans L'Assommoir, c'est la langue de Zola, fluide, à la fois empreinte de vocabulaire scientifique et populaire, pleine d'images saisissantes. C'est ce qui me plaît le plus dans ses romans; et retrouver un de ses tics d'écriture dans un passage me remplit du même sentiment affectueux que j'éprouve devant une personne que je connais depuis bien longtemps. Lire un roman écrit avec un tel style est pour moi un très grand plaisir.
   J'ai, vous l'aurez compris, adoré L'Assommoir, qui reste l'un de mes romans préférés de Zola derrière Pot-Bouille et Germinal. Ce roman, tant décrié lors de sa publication, est une vraie merveille de la littérature française.

Mon verdict
   5/5, un chef-d'oeuvre naturaliste.

   Je suis actuellement en train de lire Les Semailles et les Moissons d'Henri Troyat, qui fera peut-être l'objet d'un article, je ne sais pas encore.


lundi 3 mars 2014

Bel-Ami

   Quoi de mieux que ce chef-d'oeuvre de Maupassant pour mon premier article ?
Titre: Bel-Ami
Auteur: Guy de Maupassant
Date de parution: 1885
Mouvement: Réalisme
Pays: France

 Résumé
      Georges Duroy, d'origine normande, de retour d'Afrique où il s'est battu, cherche péniblement un travail à Paris. Grâce à une rencontre fortuite avec son ami Forestier, qui fait partie de la rédaction de La Vie Française, quotidien parisien dirigé par Walter, financier intriguant, il fait ses débuts dans le journalisme. Il fait la connaissance de Mme de Marelle qui devient sa maîtresse. Il connait la pauvreté et ne parvient à subsister qu'à l'aide des dons de sa généreuse amante.  Rapidement il grimpe les échelons de la hiérarchie journalistique . Maïs il rêve de richesse et d'une haute position sociale, c'est pourquoi, quand son ami Charles Forestier meurt, il saisit l'occasion et épouse sa veuve, qui avait guidé ses débuts dans le journalisme. Bientôt cela ne lui suffira plus et, grâce aux femmes et à l'influence que lui confère son statut de journaliste, il atteindra son but et la situation dont il rêvait.

Mon Avis
Ce roman, que j'ai lu deux fois, est sans conteste l'un de mes favoris. L'irrésistible ascension de cet arriviste arrogant, prêt à tout pour l'argent, a quelque chose de révoltant qui reflète bien le pessimisme de Maupassant. La satire des milieux journalistiques parisiens du XIXè est menée avec brio et présente sûrement un intérêt historique. Ses rapports avec les femmes, instruments de pouvoir pour lui, sont particulièrement bien décrits.
   J'ai vraiment adoré ce livre qui m'a donné envie de découvrir Maupassant, que je ne connaissais que de nom; c'est ainsi que j'ai rattrapé mon retard cet été en lisant Une Vie, Pierre et Jean et trois recueils de nouvelles. Pierre et Jean  fera probablement  l'objet d'un autre article prochainement .
   Pour information, le titre, Bel-Ami, est un surnom de Duroy qui lui était donné par la fille de Mme de Marelle.

Mon verdict
5/5 sans hésiter, à lire absolument!

PS: Une adaptation au cinéma a été réalisée en 2012 avec Robert Pattinson(?!), je me demande ce qu'elle vaut.