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dimanche 26 juillet 2015

J.M.G. Le Clézio - Ritournelle de la faim

      C'est la première fois que je lis un roman de Le Clézio, prix Nobel de Littérature découvert au détour d'un manuel scolaire. Je vous confie ici mes impressions...

Titre: Ritournelle de la faim
Auteur: Jean-Marie Gustave Le Clézio
Genre: roman
Date de publication: 2008
Pays: France

Résumé
   Ethel est une jeune parisienne, âgée de dix ans en 1931, année où se tient à Paris une Exposition Coloniale. Son grand-oncle, Monsieur Soliman, dont elle est très proche, achète pour elle le pavillon indien, qu'il projette de faire construire sur un terrain qu'il a acheté. Après la mort de son grand-oncle, c'est avec dévotion qu'Ethel se rend en pèlerinage devant les pièces détachées de la maison de ses rêves, accompagnée de sa grande amie, Xénia, une fille énigmatique d'émigrés russes vivants dans la misère. Alors qu'elle grandit, elle supporte de plus en plus mal les conversations stériles de la société que fréquente son père, financiers véreux et antisémites. La Seconde Guerre mondiale qui approche sera le temps pour elle de nombreuse déceptions...

Mon avis
   Tout d'abord, j'ai beaucoup apprécié l'intrigue, histoire d'une déchéance financière, et je crois que cela tient beaucoup aux personnages. En effet, Ethel, le personnage principal, est particulièrement attachante de par sa profonde bienveillance accompagnée d'une certaine soif d'idéal propre à sa jeunesse. Sa progression, son cheminement face aux trahisons qui l'assaillent la rendent digne d'admiration. Ainsi, sa relation assez particulière envers Maude, une ancienne maîtresse de son père tombée dans un extrême dénuement est-elle assez touchante. De même, le personnage de son père, indolent et naïf Mauricien, est, j'ai trouvé, bien croqué, tout comme Xénia, hautaine et assez insupportable, il faut l'avouer.
   J'ai également aimé le style de Le Clézio, très agréable à lire, et ai donc bien aimé ce roman, auquel je n'arrive décidément pas à trouver de défaut.

Mon verdict
   5/5, attachant

lundi 8 juin 2015

William Golding - Sa Majesté des Mouches

  Encore une fois, je dois m'excuser pour ce retard hallucinant... Que voulez-vous, entre les bacs et les oraux blancs je n'ai pas disposé de beaucoup de temps récemment...juste assez pour faire de nouveaux achats de livres (ce que vous avez déjà vu si vous me suivez sur Twitter ou Facebook, ce que je vous engage vivement à faire). Maintenant que je souffle un peu juste avant la fin des cours, j'ai le temps de lire...et d'écrire sur un roman dont j'avais entendu parler par une interview d'Eoin Colfer, un auteur jeunesse que j'apprécie beaucoup.

Titre: Sa Majesté des Mouches
Auteur: William Golding
Genre: roman d'aventures
Date de publication: 1954
Pays: Grande-Bretagne

Résumé
    A la suite d'un accident d'avion, une soixantaine d'enfants entre 5 et 13 ans se retrouvent seuls, sans adultes, sur une île déserte et idyllique. Très vite, un chef est désigné: c'est Ralph, un des plus âgés, charismatique et chaleureux. Mais un certain Jack, choriste principal d'une maîtrise de garçons, est jaloux de lui et lui en garde rancune. Ralph édicte des règles précises: un feu doit être allumé en permanence au sommet de l'île, c'est leur seul espoir de salut selon lui. Ce feu sera la cause de tensions de plus en plus violentes entre Jack et la maîtrise, qui s'occupent de la chasse, et Ralph et son acolyte myope souffre-douleur de Jack, surnommé Porcinet. A mesure que des peurs feront leur apparition dans la petite communauté, les évènements s'enchaîneront très vite pour aboutir à la violence et à la mort de certains enfants.

Mon avis
   J'ai lu ce roman afin de pouvoir avoir un autre point de vue sur le mythe du Bon Sauvage abordé dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique et le genre de la robinsonnade en général. En cela, je n'ai pas été déçue: Sa Majesté des Mouches est radicalement différent du roman de Michel Tournier. Si Robinson apprend à vaincre ses instincts brutaux et à vivre en harmonie avec l'Autre loin de la société, c'est exactement l'inverse qui se passe dans ce roman: les enfants finissent par s'écharper à qui mieux mieux avec une violence incroyable. 
   En cela, le roman est très intéressant: il montre comment une personne frustrée et autoritaire finit par manipuler un groupe pour le gagner à sa cause, se le dévouer, y entretenir la peur de l'inconnu, désigner des boucs émissaires et finalement faire usage de la violence. Ce récit révèle, à mon sens, la monstruosité tapie en chaque homme, qui ressort dans des situations extrêmes dans lesquelles la raison n'est plus utilisée. Le roman est donc assez terrifiant en cela: voir des enfants normaux se transformer en meurtriers, abdiquant presque leur humanité (on le s'en rend compte à la fin du roman; cette humanité est, mais je m'avance peut-être un peu trop, représentée par le feu), est fascinant et horrible à la fois.
   J'ai reconnu dans Sa Majesté des Mouches la cruauté dont peuvent faire preuve les enfants, qui m'avait déjà choquée dans Wonder.
   Le style, et notamment les descriptions de l'île, est très agréable à lire. J'ai donc plutôt apprécié ce roman, que j'ai d'ailleurs lu d'une traite, et recommanderais aux jeunes adolescents comme aux adultes.
   Mon seul regret reste la fin, assez brutale et énigmatique à mon sens, ainsi que quelques passages qui sont restés obscurs pour moi.

Mon verdict
   4/5, un roman psychologique intéressant sur la monstruosité et le groupe

dimanche 15 mars 2015

Klotz - Pereiro Lazaro - La Vraie Vie des profs (film)

   Il y a des jours (je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire) où on regarderait n'importe quoi, même un film dont on sait pertinemment qu'il sera mauvais, pour d'obscures raisons. Eh bien, le dernier soir, j'étais tout à fait de cette humeur-là. Avec un titre pareil et une affiche dans ce style, cette comédie française répondait tout à fait à mes critères: elle avait tout l'air d'un chef-d'oeuvre. Alors, pour le malheur de mon cerveau, je me suis décidée (moment fatal) à appuyer sur play sur le lien youtube de ce film (non parce qu'il ne faut pas exagérer, je ne veux pas payer pour des trucs pareils)...

Titre: La Vraie Vie des profs
Réalisateurs: Emmanuel Klotz, Albert Pereira Lazaro
Genre: comédie
Avec: Audrey Fleurot, Lucien Jean-Baptiste, Emir Seguir, Sami Bouzid
Date de sortie: 2013
Pays: France 

Résumé
   Aux collège Emile Zola, Albert et Jean-Mohammed, habitués à faire les quatre cent coups, se voient contraints par le directeur (Lucien Jean-Baptiste) de participer à la rédaction du journal de l'école, avec la pire bande de "boloss" (sic) du collège. Mais ils vont trouver beaucoup plus amusant d'enquêter sur la vie privée de leurs profs, afin de diffuser des photos compromettantes sur un site internet, intitulé la Vraie Vie des Profs (VVDP). Seulement, ils contrarieront involontairement l'idylle du principal avec Madame Oufkir (Audrey Fleurot), la jolie prof de Français...

Mon avis
   Je pourrais résumer mon avis sur ce film en un mot (à la lecture du résumé vous devez déjà vous faire une vague idée de sa qualité), mais je trouve intéressant de développer le message qu'il transmet.   Car oui, ce film transmet un message. 
   Avant de voir en quoi consiste celui-ci, expédions nos critiques sur le film en lui-même: les acteurs sont mauvais (particulièrement Sami Bouzid et Lucien Jean-Baptiste, inexpressifs), les dialogues sont indigents à pleurer, le scénario est sans intérêt et artificiel (les profs ont tous un ténébreux secret à cacher), la photographie laide et désagréable à regarder.
   C'est fait. Maintenant, attaquons-nous au fond...
   Tout d'abord, l'idée sur laquelle se base le scénario m'a gênée. En effet, à l'heure où les écoutes de la NSA, la présence de caméras de surveillance toujours plus nombreuses dans les lieux publics font débat, tout comme les récents piratages de photos de stars dénudées, la volonté de ces enfants de pénétrer dans l'intimité de leurs professeurs sans leur consentement, et ce dans des buts futiles, pour mettre à jour leur vie privée (et même, dans le cas d'un professeur, son orientation sexuelle, affaire privée s'il en est), m'a profondément choquée. D'ailleurs il existe un mot pour qualifier cette attitude: le voyeurisme, tout simplement. En cela, le film est, je trouve, pernicieux, puisque le point de vue des enfants qu'il adopte, tout comme la fin heureuse (tout le monde est content même les profs qui assument tout et n'hésitent pas à apporter de l'eau au moulin de l'indiscrétion et de la négation de toute vie privée; les enfants ne sont pas punis, au contraire les profs les remercient presque...) présente ce voyeurisme comme bon et normal. De plus, ceux qui tentent d'y faire obstuction sont les adultes (éternels "vieux cons"), les profs et la hiérarchie de l'Education Nationale, représentants de l'autorité honnie, tandis que les enfants sont traités en héros. On peut donc se rendre compte que le message convoyé par ce film est assez gênant.
   Autre chose qui m'a étonnée (voilons à l'aide d'un bel euphémisme mon état d'esprit après ce visionnage), le film est, à mon sens, peu adapté au public qu'il vise (clairement, les collégiens pré-ados, voire les enfants). En effet, cette comédie (si tant est qu'on puisse lui concéder cette appellation) est bien trop vulgaire pour un public de cet âge. En disant que le film commence avec un dessin de pénis et se termine avec une sextape on peut s'en faire une vague idée... 
   De plus, le niveau de langue utilisé est déconcertant de pauvreté. Certes, pour un film de ce type, je ne m'attendais pas à du Chateaubriand, mais pas non plus à cette espèce de sabir qui n'a plus de français que le nom. Au nom d'un "parler jeune" qui sonne finalement assez faux (presque autant que celui du clip "Si t'as pas de Sam, t'as le seum" passé dans SLG), et que moi (qui ai tout de même 16 printemps, rappelons-le), ne comprends pas toujours, le français est massacré impitoyablement pour obtenir des dialogues inintelligibles aux plus de 18 ans, et qui plus est d'une pauvreté affligeante. A mon humble avis, toute personne douée d'un cerveau en état de fonctionner serait déjà énervée par ce point seul.
  Pour montrer à quel point ces questions de vocabulaire sont importantes, je voudrais citer l'exemple des intellos traités de "boloss" par les deux têtes à claques en question. Ce choix des dialoguistes est, je trouve, significatif des partis pris de ce film, qui choisit de dénigrer les bons élèves, ceux qui lisent, qui s'instruisent, se cultivent, ouvrent leur esprit à un horizon autre que leur petite personne. C'est une posture qui me met mal à l'aise et que j'ai du mal à accepter.
   Autant vous dire que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout apprécié ce film, véritable étron fumant cinématographiquement parlant, et qui diffuse un message pour le moins contestable du point de vue de l'éthique.
   Le lendemain, j'ai regardé, dans la même veine, Neuilly sa mère qui, pour être franchement caricatural (choix assumé par les scénaristes je pense) m'a tout de même fait rire et certainement plus divertie que cette...chose. Autant vous dire qu'à côté de ça Neuilly sa mère est un chef-d'oeuvre; c'est dire...
   Ceci dit, je vais me laver les yeux à l'acide et reviens pour de nouveaux articles...

Mon verdict
   0/5, sombre bouse au message contestable

   

dimanche 6 juillet 2014

Film - 100% Cachemire - Valérie Lemercier

   Me revoilà pour ma deuxième analyse de film: je vous présente 100% Cachemire, réalisé par Valérie Lemercier.
   En fait, je voulais voir Her, mais comme ma médiathèque ne l'avait pas, je me suis rabattue sur ce film, dont je ne savais presque rien. Ayant lu des critiques plutôt négatives, je n'attendais rien d'extraordinaire mais espérais passer un bon moment...

Titre: 100 % Cachemire
Réalisatrice: Valérie Lemercier
Avec: Valérie Lemercier, Gilles Lellouche, Bruno Podalydès, Marina Foïs
Année de sortie: 2013
Genre: comédie

Résumé
   Aleksandra et Cyrille forment un couple aisé de bourgeois parisiens: elle est directrice du magazine Elle, lui est galeriste. Ils ont tout, sauf un enfant. C'est pourquoi ils décident d'adopter un petit Russe. Alekseï, 7 ans, débarque ainsi dans leur vie. Mais il y a un hic: l'enfant est muet, capricieux, insupportable et leur donne bien du fil à retordre. Aleksandra, à cause de lui, est très gênée dans sa vie professionnelle et son image de directrice despotique mais rigoureuse et élégante est sérieusement écornée, si bien que son poste risque de lui échapper. De plus, elle a du mal à s'attacher à l'enfant, qui accumule les bêtises et les méchancetés...

Mon avis
   Selon moi, le film a plusieurs défauts. Tout d'abord, et c'est ce qui m'a le plus gênée, le scénario manque de clarté et est plus que confus. Honnêtement, j'ai eu du mal à me repérer dans les méandres tortueux de cette histoire d'adoption. Certains dialogues  reposent un peu trop sur le non-dit. On se demande ce que viennent faire là-dedans les personnages secondaires et leurs histoires, mal joués et de peu d'intérêt. 
   Ensuite, le thème riche de l'adoption n'a pas été assez exploité. Le film oscille entre comédie conjugale, comédie sur le monde du travail, sur l'enfance et l'adoption, si bien que chaque pan de l'histoire est traité à moitié. Je me suis interrogée tout le long du film sur le rôle du personnage de l'amant d'Aleksandra, qui honnêtement n'a pas une grande utilité. A l'inverse, la scène pendant laquelle Cyrille apprend que sa maîtresse est enceinte de lui, et donc qu'il peut être père, est filmée à la va-vite, et pas de nouvelles plus tard dans le film... Je suis donc restée sur ma faim.
   Une dernière chose m'a agacée: la scène finale est assez niaise, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, c'est la réconciliation générale ( on n'a d'ailleurs pas les phases de cette réconciliation) et la toute dernière scène est franchement ridicule et n'a aucun sens : le père demande à Alekseï de casser une carafe (?) et de nettoyer ensuite les débris (re ?). Déjà ce n'est pas très éducatif, ou alors nous n'avons pas les mêmes principes d'éducation, ensuite c'est stupide et le pauvre enfant doit bien se demander le pourquoi et le comment d'un tel geste ???
   Enfin, l'humour est parcimonieux, ce qui est ennuyeux pour une comédie... De plus, Valérie Lemercier ne m'a pas éblouie.

Mon verdict
   2/5, confus

Sur le thème des adultes découvrant les contraintes que nécessite le fait de s'occuper d'un enfant, j'ai trouvé Trois hommes et un couffin, de Coline Serreau, bien meilleur, plus drôle, mieux construit et plus développé.